vendredi 11 août 2017

Argenteuil : marché Héloïse : toutes les raisons de penser qu'il est menacé


Sur ce plan également, de quoi être inquiet

Nous répétons inlassablement que l’information doit circuler. C’est ce qui fait la richesse du rapport de la commissaire enquêtrice sur le "projet Héloïse" mériterait d'être connu de tous. Ainsi, au détour de celui-ci, nous avons pu trouver la perle suivante : « La Ville veillera à garantir le bon fonctionnement du marché Héloïse et sa cohabitation avec le futur projet. »
         La Ville « veillera à garantir ». Ce n’est même pas « garantira », mais seulement « veillera ». Quand on connaît les qualités habituelles de 'veilleur" de la municipalité, cela laisse rêveur.
         Et pour combien de temps cette garantie ?
         On y croit, on y croit !
         Les chalands et les commerçants du marché Héloïse ont de quoi se faire du mouron.
          A la remise, ce projet néfaste !
 

Ordonnances contre le Code du travail, préparons la mobilisation !


Code du travail : contre les ordonnances, préparer la mobilisation

Après le vote de l’Assemblée le 1er août et celui du Sénat le lendemain, le gouvernement a été autorisé à légiférer par ordonnances pour mener ses attaques contre le Code du travail. La machine de guerre lancée contre le monde du travail poursuit sa progression suivant le calendrier annoncé.
 


Dans une interview récente, le Premier ministre a réaffirmé son objectif : « Les textes définitifs seront approuvés par le Conseil des ministres avant la fin de l’été. »
La loi adoptée par le Parlement donne des indications assez claires sur les intentions du gouvernement. Le temps de travail, le niveau des salaires, la rémunération des heures supplémentaires, les conditions du recours aux contrats à durée déterminée, tout cela sera décidé à l’échelle de l’entreprise. De cette façon, le patronat verrait disparaître les petites entraves que pouvaient représenter les quelques réglementations existantes au niveau national ou au niveau des branches.
Grâce aux ordonnances, le gouvernement serait aussi autorisé dans un délai de six mois à « unifier le régime juridique de la rupture du contrat de travail », autrement dit à simplifier les licenciements, en particulier en cas de refus des modifications issues d’un accord d’entreprise.
À la liberté quasi-totale reconnue aux patrons dans tous les domaines s’ajoute dans ce projet la diminution de la représentation des travailleurs avec la fusion en une seule instance des délégués du personnel, du comité d’entreprise et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). L’énumération des mesures anti-ouvrières envisagées par le gouvernement n’est pas exhaustive, d’autant que le texte final des ordonnances n’est pas encore connu.
Alors que se préparait cette offensive contre l’ensemble des travailleurs, les directions syndicales se sont contentées de participer aux réunions au ministère du Travail, se prêtant à la comédie organisée par le gouvernement afin de pouvoir prétendre qu’il a mené « une réforme dans la concertation ». Les responsables de la CGT ont tout de même appelé à une journée de mobilisation nationale le mardi 12 septembre. Solidaires et quelques unions départementales et fédérations syndicales FO et FSU s’y sont déjà associées.
Cette journée doit être un point de départ permettant à la contestation ouvrière de s’exprimer. Les semaines qui viennent doivent être mises à profit par tous ceux qui, dans les entreprises et les quartiers populaires, veulent préparer le succès de cette mobilisation et une véritable riposte.

                                                Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2558)

Œufs contaminés : le contrôle sur la poule aux œufs d’or ? « Vous voulez rire » dit la poule


Un cas d'école

 


Aux Pays-Bas, pour éradiquer le pou rouge dans leurs élevages de poules, plusieurs entreprises ont utilisé un insecticide que la loi européenne interdit dans ce cadre, le Fipronil. Résultat : les œufs vendus par ces patrons – aux Pays-Bas comme en Belgique, en Allemagne ou en France – sont contaminés, et les produits issus de leur transformation peut-être aussi. Différentes agences dite « de contrôle » sont donc lancées dans un jeu de piste pour retrouver la trace de ces œufs contaminés.
Ce scénario, qui a de quoi inquiéter, est instructif. Il rappelle l'aisance avec laquelle des patrons peuvent s’asseoir sur la légalité quand ils y voient des profits ; il rappelle aussi à quel point le contrôle public qui serait nécessaire sur tous les rouages de l’économie se heurte au manque de transparence cultivé par les décideurs.

La Révolution russe de 1917 (7) : avril, le retour de Lenine


Le retour de Lénine et les thèses d’avril

La révolution de Février a abouti à la fin du pouvoir tsariste et à l’installation d’un gouvernement provisoire comprenant des représentants socialistes (mencheviks) et socialistes-révolutionnaires. Les soviets, les conseils ouvriers qui se sont créés durant la révolution, lui accordaient leur soutien, avec l’accord de la direction du Parti bolchevik. Lénine, arrivé le 3 avril (16 avril selon notre calendrier) de son exil de Suisse, va immédiatement combattre cette politique. L’arrivée de Lénine est ainsi décrite par l’historien Soukhanov, alors menchevik : « Devant la gare de Finlande, la foule remplissait toute la place, laissant à peine passer les tramways. Une magnifique bannière portant l’inscription « Comité central du POSDR (Bolcheviks) », brodées en lettres d’or, dominait d’innombrables drapeaux rouges sous lesquels s’étaient rangées des unités militaires avec leur orchestre. (…) Dans la gare c’était également la cohue : délégations, drapeaux, bannières où l’on exigeait des laissez-passer. (…) Sur le quai, les préparatifs étaient encore plus éclatants : militaires alignés prêts à présenter les armes, drapeaux suspendus, arcs de triomphe rouge et or, inscriptions de bienvenue, mots d’ordre révolutionnaires. »

« Vive la révolution socialiste mondiale »

Lénine répond ainsi au discours du délégué du soviet de Petrograd venu l’accueillir : « Chers camarades, soldats, marins et ouvriers ! Je suis heureux de saluer en vous la révolution russe victorieuse, de vous saluer en tant que détachement d’avant-garde de l’armée prolétarienne mondiale… La guerre de rapine impérialiste est le commencement de la guerre civile dans toute l’Europe… L’heure n’est pas loin où, à l’appel de notre camarade Karl Liebknecht, les peuples tourneront les armes contre leurs exploiteurs capitalistes… L’aube de la révolution socialiste mondiale luit… En Allemagne, tout est en ébullition… D’un moment à l’autre, chaque jour, on peut s’attendre à l’écroulement de tout l’impérialisme européen. La révolution russe que vous avez accomplie en a marqué les débuts et a posé les fondements d’une nouvelle époque. Vive la révolution socialiste mondiale ! »
Ce discours annonce déjà le programme que Lénine va proposer dès le lendemain sous le nom de Thèses d’avril. Il y réaffirme qu’il ne faut accorder aucun soutien au gouvernement provisoire et « démontrer le caractère entièrement mensonger de ses promesses, notamment de celles qui concernent la renonciation aux annexions ». Pour lui, il faut démasquer le caractère impérialiste de la politique du gouvernement provisoire, au lieu de propager l’illusion que ce gouvernement de capitalistes pourrait en changer. Il faut « reconnaître que notre parti est en minorité et ne constitue pour le moment qu’une faible minorité dans la plupart des soviets des députés ouvriers, en face du bloc de tous les éléments opportunistes petits-bourgeois, tombés sous l’influence de la bourgeoisie et qui étendent cette influence sur le prolétariat, (...) expliquer aux masses que les soviets des députés ouvriers sont la seule forme possible de gouvernement révolutionnaire.(...) Notre tâche, tant que ce gouvernement se laisse influencer par la bourgeoisie, ne peut être que d’expliquer patiemment, systématiquement, opiniâtrement aux masses les erreurs de leur tactique, en partant essentiellement de leurs besoins pratiques. »
Les thèses provoquent une crise au sein de la direction du Parti bolchevik, où Lénine se retrouve isolé. Le journal du parti, la Pravda, écrit : « Pour ce qui est du schéma général du camarade Lénine, il nous paraît inacceptable dans la mesure où il présente comme achevée la révolution démocratique bourgeoise et compte sur une transformation immédiate de cette révolution en révolution socialiste. »
La discussion au sein du Parti bolchevik se poursuit pendant des jours, et c’est finalement l’adhésion des ouvriers, de la base du parti, qui permet à l’orientation définie par Lénine de l’emporter.

« Tout le pouvoir aux soviets ! »

Quelques jours plus tard, dans un discours prononcé devant des soldats, Lénine traduisait de manière concrète ce programme révolutionnaire résumé par le slogan « Tout le pouvoir aux soviets ! »
« Camarades soldats ! La question de l’organisation de l’État est maintenant à l’ordre du jour. Les capitalistes, qui détiennent aujourd’hui le pouvoir, veulent une république parlementaire bourgeoise, c’est-à-dire un régime sans tsar, mais où le pouvoir reste aux mains des capitalistes qui gouvernent le pays au moyen des vieilles institutions : police, corps de fonctionnaires, armée permanente.
Nous voulons une autre république (…). Les ouvriers et les soldats révolutionnaires de Petrograd ont renversé le tsarisme et complètement nettoyé la capitale de toute police (…). La révolution une fois commencée, il faut la consolider et la continuer. Ne laissons pas rétablir la police : tout le pouvoir dans l’État, depuis la base jusqu’au sommet, aussi bien dans le village le plus reculé que dans chaque quartier de Petrograd, doit appartenir aux soviets de députés des ouvriers, soldats, salariés agricoles, paysans, etc.(…)
Seul ce pouvoir, seuls les soviets de députés soldats et paysans peuvent trancher la grande question de la terre autrement que dans l’intérêt des gros propriétaires fonciers, et non bureaucratiquement (…). Les comités paysans doivent la confisquer sans délai (…). Toute la terre doit appartenir à l’ensemble du peuple et ce sont les soviets locaux des députés paysans qui doivent en disposer. Pour que les paysans riches – qui sont eux aussi des capitalistes – ne puissent léser et tromper les salariés agricoles et les paysans pauvres, ceux-ci doivent se concerter, s’unir, se grouper à part, ou bien former leurs propres soviets de députés des salariés agricoles.
Ne laissez pas rétablir la police ; n’abandonnez ni le pouvoir ni l’administration de l’État à des fonctionnaires non élus, non révocables, bourgeoisement rétribués. Unissez-vous, serrez vos rangs, organisez-vous vous-mêmes, sans vous fier à personne, en ne comptant que sur votre intelligence et sur votre expérience, et alors la Russie pourra se mettre en marche d’un pas ferme, régulier et sûr pour libérer notre pays et toute l’humanité aussi bien des horreurs de la guerre que de l’oppression du capital.
Notre gouvernement, qui est un gouvernement de capitalistes, poursuit la guerre dans l’intérêt des capitalistes. (…) Les capitalistes de tous les (…) pays font la guerre pour le partage des bénéfices capitalistes, pour la domination mondiale (…). Il n’est qu’un moyen de sortir de cette guerre effroyable et de conclure une paix qui soit vraiment démocratique (…) : le passage de tout le pouvoir aux soviets des députés ouvriers et soldats. Les ouvriers et les paysans pauvres, qui n’ont aucun intérêt à sauvegarder les bénéfices du capital et à piller les peuples faibles, pourront vraiment réaliser ce que les capitalistes ne font que promettre, à savoir : mettre fin à la guerre par une paix durable qui garantira la liberté à tous les peuples sans exception. »

jeudi 10 août 2017

Argenteuil Projet Héloïse : des aménagments payés avec notre argent au profit des promoteurs et autres capitalistes


Des aménagements payés par l'argent public de nos impôts, mais au profit des... capitalistes

 
Le « projet Héloïse » nécessitait une modification partielle du PLU (Plan Local d’Urbanisme) concernant l’espace d’Argenteuil concerné par cet aménagement majeur. Il a donné lieu à une « enquête d’utilité publique » menée par une « commissaire enquêtrice ». Celle-ci a rédigé un rapport et une synthèse qui sont consultables sur le site internet de la Ville (« étaient » car je ne les ai pas retrouvés ce soir, mais je fais peut-être erreur dans mes manipulations…).
Cette commissaire a donné un avis favorable, malgré les critiques (dont celles que nous avons personnellement émises) qui formaient l’énorme majorité de la centaine de commentaires formulés auprès d’elle. Il y a également un certain fossé entre les éléments partiels  et ses propres commentaires avancés par elle-même, et cette conclusion générale.
La modification partielle de ce PLU a été voté« au débotté » en juin dernier lors d’une réunion du conseil de de l’Etablissement Public Territorial 5 de la Métropole du Grand Paris. Nous pouvons observer sur ce plan que c’est une énorme majorité de gens qui n’habitent pas Argenteuil, qui ne la connaissent, et qui ne seront pas impactés par ce projet s’il se réalisait, qui a voté une telle modification ! Belle démocratie !
Dans les jours qui viennent, en profitant de ces vacances, nous nous proposons de reprendre les commentaires de l’enquêtrice sur les dix thèmes de problèmes avancés lors de l’enquête, et d’indiquer les remarques qu’elles nous amènent de faire. 

Thème n°1 : Aménagements routiers 

« Le commissaire-enquêteur prend acte des réponses de l’EPT. Les accès routiers seront étudiés ultérieurement, lors du projet lui-même dans le respect des règles définies par le PLU. Le Conseil Départemental du Val d’Oise invite la commune et l’EPT à « Continuer à travailler en étroite collaboration avec le service des routes du Département sur les accès au projet de loisirs et commerces sur l'ile Héloïse et ses impacts éventuels sur les RD 311 et 909 ». »

Commentaire :

Deux voies principales impactées par le projet concernent deux routes relevant de la compétence du Conseil départemental : la voie sur berge RD311 et la RD 909 (l’avenue Gabriel Péri). On imagine les travaux nécessaires pour les relier à ce nouvel espace en projet. Etudes de la Ville, de l’EPT 5, du Conseil départemental. Travaux d’aménagement d’ampleur résultant de ces études.

         Les unes et les autres payés par les contribuables au profit d’un projet et d’un « investissement privé ». C’est certes la loi du genre sous le capitalisme où toute l’histoire est celle d’un Etat prenant en charge, avec l’argent des contribuables les investissements de transports et autres nécessaires à l’entreprise privée ! 

Suite à venir : Thème 2 : Espaces verts / coulée verte/Seine 

Hôpitaux : une situation encore plus difficile durant les vances


Hôpitaux, urgence !

 


Au mois d'août, faute d'urgentistes, le service d'urgences de l'hôpital de Saint-Vallier, dans la Drôme, ferme de 20 heures à 8 h 30 le lendemain, révèle le journal Le Parisien. Et si tous les hôpitaux n'en sont pas au point de fermer un service, il devient de plus en plus difficile de se faire soigner en été, par manque de personnel.
Malgré cela, tous les gouvernements ressassent qu'il y aurait trop de personnel dans les services publics et qu'il faut y faire des économies...

Vaccinations : Les obscurantistes à l'offensive. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.


L’opposition à la vaccination : une campagne obscurantiste

Lors de son discours de politique générale, Edouard Philippe a annoncé que le nombre de vaccins obligatoires passerait de trois à onze. Cette décision, confirmée au début de l’été par la ministre de la Santé et qui devrait faire l’objet d’une loi d’ici la fin de l’année, a mobilisé les courants anti vaccination qui existent dans le pays. Ils ont mis à profit cette décision pour activer leur campagne.
Jusqu’à présent seul le vaccin DTP, en réalité trois vaccins en un, est obligatoire. Les huit autres sont seulement recommandés, entre autres, le vaccin ROR contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Ces vaccins sont d’ores et déjà très répandus, 70 % des enfants les reçoivent, mais c’est encore insuffisant puisque pour empêcher une maladie virale comme la rougeole d’infecter de nouveaux individus le seuil de vaccination doit dépasser 95 %.
La vaccination, qui consiste à injecter au patient une forme inoffensive de l’agent infectieux pour préparer l’organisme à s’en défendre, a permis d’éradiquer des maladies extrêmement graves telles que la variole ou la poliomyélite, du moins dans les pays riches. Elle protège non seulement les personnes vaccinées mais les autres, en limitant la propagation de la maladie.
La campagne mondiale de vaccination contre la rougeole menée depuis des années a permis de faire reculer notablement la maladie. Toutefois on recensait encore 367 décès par rougeole chaque jour dans le monde en 2015. En France cette maladie a réapparu : depuis 2008 elle a causé plus de 6 000 hospitalisations, dont 1 500 cas graves et quelques décès.
Aujourd’hui, des groupes d’obédiences variées attisent de façon irresponsable la méfiance vis-à-vis des vaccins, profitant du manque d’information de la population, allant jusqu’à répandre des rumeurs infondées quant aux effets secondaires et aux risques liés à la vaccination. Ces risques éventuels sont en tout état de cause infiniment inférieurs aux bénéfices que la population en retire. Cette méfiance est réactivée chaque fois qu’un laboratoire fait l’objet d’un scandale, comme le fut le laboratoire Servier avec le Médiator.
Mais le plus scandaleux, c’est le fait que toute une partie de la population mondiale soit encore privée de la possibilité de se vacciner.

                                           Melika Rieux (Lutte ouvrière n°2558)

Migrants : délit d'humanité. Soutien à Cédric Herrou


Soutien aux migrants : une condamnation indigne

 

                                                                                Photo Jeanne Menjoulet

La Cour d'appel des Bouches-du-Rhône vient de condamner Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants. qui tentent de franchir les Alpes. Il leur est venu en aide, comme d’autres habitants de la Vallée de la Roya qui offrent un moment de repos et de quoi se restaurer aux réfugiés. Comme ceux qui, à Paris, organisent des cours de français en plein air dans le quartier de Stalingrad, ils constituent une bouffée d’humanité bienvenue, face à la politique odieuse des gouvernements.
Alors plein soutien à Cédric Herrou et à tous ceux qui aident les migrants !