Code du
travail : contre les ordonnances, préparer la mobilisation
Après le vote de l’Assemblée le 1er
août et celui du Sénat le lendemain, le gouvernement a été autorisé à légiférer
par ordonnances pour mener ses attaques contre le Code du travail. La machine
de guerre lancée contre le monde du travail poursuit sa progression suivant le
calendrier annoncé.
Dans une interview récente, le
Premier ministre a réaffirmé son objectif : « Les textes définitifs seront
approuvés par le Conseil des ministres avant la fin de l’été. »
La loi adoptée par le Parlement
donne des indications assez claires sur les intentions du gouvernement. Le
temps de travail, le niveau des salaires, la rémunération des heures
supplémentaires, les conditions du recours aux contrats à durée déterminée,
tout cela sera décidé à l’échelle de l’entreprise. De cette façon, le patronat
verrait disparaître les petites entraves que pouvaient représenter les quelques
réglementations existantes au niveau national ou au niveau des branches.
Grâce aux ordonnances, le
gouvernement serait aussi autorisé dans un délai de six mois à « unifier le
régime juridique de la rupture du contrat de travail », autrement dit à
simplifier les licenciements, en particulier en cas de refus des modifications
issues d’un accord d’entreprise.
À la liberté quasi-totale
reconnue aux patrons dans tous les domaines s’ajoute dans ce projet la
diminution de la représentation des travailleurs avec la fusion en une seule
instance des délégués du personnel, du comité d’entreprise et du comité
d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). L’énumération des
mesures anti-ouvrières envisagées par le gouvernement n’est pas exhaustive,
d’autant que le texte final des ordonnances n’est pas encore connu.
Alors que se préparait cette
offensive contre l’ensemble des travailleurs, les directions syndicales se sont
contentées de participer aux réunions au ministère du Travail, se prêtant à la
comédie organisée par le gouvernement afin de pouvoir prétendre qu’il a mené «
une réforme dans la concertation ». Les responsables de la CGT ont tout de
même appelé à une journée de mobilisation nationale le mardi 12 septembre.
Solidaires et quelques unions départementales et fédérations syndicales FO et
FSU s’y sont déjà associées.
Cette journée doit être un point
de départ permettant à la contestation ouvrière de s’exprimer. Les semaines qui
viennent doivent être mises à profit par tous ceux qui, dans les entreprises et
les quartiers populaires, veulent préparer le succès de cette mobilisation et
une véritable riposte.
Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2558)
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