jeudi 16 avril 2015

Agglomération d'Argenteuil-Bezons : un imbroglio dont les travailleurs ne doivent pas faire les frais.



A terme, rien ne doit se faire au détriment des agents, qu’ils soient titulaires ou actuellement contractuels !

Le président de l’Agglomération Argenteuil-Bezons, dans le même temps où il envoyait une lettre au maire d’Argenteuil (voir notre article d’hier) en envoyait un autre aux agents de l’Agglo. Ils sont inquiets. Nous extrayons ci-dessous le passage central de ce courrier :
« Par ailleurs, comme j’ai eu l’occasion de le dire aux représentants syndicaux de notre communauté vendredi dernier, je continuerai d’entreprendre toutes les actions utiles pour assurer votre avenir et vous accompagner dans cette période difficile.
Voici les mesures d’ores et déjà en cours :
-Les personnels de catégorie C affectés à des emplois permanents, remplissant tous les critères légaux, ayant bénéficié de l’avis favorable de leur hiérarchie, et donnant satisfaction dans le cadre de leur mission, pourront bénéficier du dispositif de stagiairisation.
-Les sélections professionnelles seront organisées rapidement avec le Centre Interdépartemental de gestion de la grande Courronne de la Région Ile-de-France (CIG) pour les personnels pouvant bénéficier de cette mesure de stagiairisation particulière et réduite.
-les contrats sur emploi permanent et arrivant à échéance en 2015, garantissant le bon fonctionnement des missions de notre collectivité, seront, après avis favorable de la hiérarchie, reconduits… »
         Le moins que l’on puisse dire est que tout cela n’est pas très clair, en particulier pour les agents qui sont actuellement « contractuels », à propos desquels portent les engagements ci-dessus.
         Ces travailleurs de l’Agglo, comme les autres, ont intérêt de suivre cela de très près en demandant les précisions qui s’imposent.

François Maspéro : la mort d'un éditeur contre le colonialisme.



Ci-dessous, l'article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine à paraître.
      Pour notre part, nous étions en terminale en 1969-70. Le samedi soir, je faisons mon tour au Quartier latin. Il y avait la visite obligatoire à la Joie de lire. Nous descendions au sous-sol d'une des deux librairies qui se faisaient face. Dans ce sous-sol, la myriade des titres des petits journaux de l'extrême-gauche luxuriante de cet Après-Mai 68 nous éblouissait. C'est là où nous découvrîmes Maspéro. DM




François Maspéro : éditeur contre le colonialisme

François Maspéro, mort le 11 avril, à 83 ans, restera pour beaucoup celui qui, en pleine guerre d’Algérie, osa publier une série de livres dénonçant l’action du colonialisme français.
Né en 1932, il avait ouvert en 1955 une librairie, L’Escalier, à Paris 5e, où il fit ses premières armes. La même année, il adhéra au PCF qu’il quitta, comme beaucoup d’autres, à la fin de l’année 1956, après que ce parti eut soutenu la politique colonialiste du « socialiste » Guy Mollet et après l’écrasement de l’insurrection hongroise par les chars de Moscou. En 1957, sa librairie déménagea rue Saint-Séverin, à l’enseigne de La Joie de lire. Jusqu’en 1976, sa librairie allait rester un centre enrichissant pour les militants de cette période qui y trouvaient livres et informations sur les luttes dans le monde entier.
Maspéro se lança dans l’édition à partir de 1959, pour dénoncer les guerres coloniales de l’impérialisme français. Il lança la collection Cahiers libres contre la guerre d’Algérie, mais aussi ses retombées, avec les Ratonnades à Paris de Paulette Péju, publié alors anonymement. Il publia ainsi 1 350 titres, dont beaucoup restent des références, ce qu’il appelait modestement « du bon et du moins bon », en revendiquant un droit à l’erreur.
En 1961, il lança la revue Partisans, dont plusieurs numéros furent saisis, parce qu’on y dénonçait la guerre d’Algérie. Il publia par la suite Tricontinental et L’Alternative sur les pays de l’Est européen. Plusieurs de ses livres furent également interdits, comme celui de Mongo Beti dénonçant la Main basse sur le Cameroun de l’impérialisme français. Au total, il écopa de plusieurs plasticages de l’extrême droite, de 17 condamnations, de multiples amendes et de trois mois de prison qu’il ne fit pas, grâce à l’amnistie qui suivit le décès de Georges Pompidou.
Après Mai 68, Maspéro rejoignit la Ligue Communiste, ancêtre du NPA, à qui il ouvrit des collections. Sa collaboration nous fut aussi précieuse pour la mise en place de la librairie de la fête de Lutte Ouvrière. Mais le reflux militant amena des difficultés financières découlant des amendes coûteuses et de vols d’une frange de sa clientèle. Après une dépression en 1973 et la fermeture de la librairie en 1975, l’éditeur jeta l’éponge en 1982. À sa maison d’édition succéda La Découverte.
On doit encore à Maspéro, comme auteur, plusieurs livres dont L’Honneur de Saint-Arnaud qui dénonce la barbarie de la conquête coloniale de l’Algérie.
Tous ceux qui ont rejoint la vie militante dans les années soixante et soixante-dix savent ce qu’ils doivent à « Maspé ».
                                                                               J.F.

mercredi 15 avril 2015

Agglomération Argenteuil-Bezons : les responsables doivent se rencontrer



Ils doivent se rencontrer !

Comme il l’avait indiqué aux représentants syndicaux de l’Agglomération, son président (et de façon conjointe avec son vice-président, maire de Bezons) vient donc d’écrire (voir le courrier ci-dessous) au maire d’Argenteuil qui a engagé depuis un an la dissolution de l’Agglo qui sera effective au 1er janvier prochain.
         Hormis le « cher collègue » de l’introduction et de la formule de politesse, on ne voit guère comment « celui par qui le scandale arrive » pourrait répondre à ce courrier où les auteurs posent les questions qui taraudent depuis des mois les personnels et les habitants : « Comment envisagez-vous la conduite de l’action publique sur Argenteuil ? Que vont devenir les différents régies –propreté, collecte des déchets, espaces-verts, voirie, assainissement – où vous le savez, les effectifs nécessaires sont importants ? ». Deux questions centrales mais que les auteurs accompagnent dans leur courrier de leurs vieux griefs qui sont au cœur depuis un an de la « guerre des chefs » dont la population a pourtant assez et qui aujourd’hui, face à l’urgence, n’ont plus lieu d’être.
         Pourquoi ne proposent-ils pas directement d’en discuter de vive-voix lors d’une rencontre avec le maire d’Argenteuil ?
         Sinon comment M Doucet et M. Lesparre croient-ils sérieusement que M Mothron répondra par écrit, comme cela, et répondra sérieusement aux deux questions centrales citées ci-dessus ?
         En tout cas, si ces messieurs ne le font pas spontanément, l’intérêt de la population et des personnels est de les y contraindre. Pas par souci partisan, mais parce qu’il en va de l’avenir des services publics pour la population et de l’emploi des personnels, c’est-à-dire de leur vie et de celle leurs familles. D.M.