mardi 24 mars 2015

Maison des femmes à Argenteuil : la mobilisation continue



Vous avez dit « la « cause » des femmes » ?

Une nouvelle réunion doit avoir lieu aujourd’hui pour développer la mobilisation pour la restauration d’une « véritable Maison des femmes » à Argenteuil, et faire le point sur la signature de la pétition mise au point par un groupe de femmes de la Ville et s’adressant à l’ensemble de la population.
         Dans la page intitulée « Nos mesures courageuses » de sa dernière lettre d’information, le maire d’Argenteuil liste dans la partie dite « suppression de prestations », deux éléments à la suite l’un de l’autre : la « suppression de la journée des jeunes filles », pour 20 000 euros et 0,1% d’équivalent de la taxe d’habitation, et la « suppression de la convention « du côté des femmes » pour 24 000 euros, toujours pour 0,1%.
         Lui qui s’est découvert un penchant très récent pour la transparence, il pourrait nous faire la comparaison entre ces 44 000 euros supprimés, et le montant de son indemnité de maire sur un an. Comme simple élément de comparaison.
         Quant aux « mesures courageuses », il prend peut-être des mesures, mais qu’il laisse au moins le courage, à ceux qui les subissent, et en l’occurrence aux femmes qui, comme chacun sait, n’en manquent pas.

Statut de l'élu : le député d'Argenteuil-Bezons monte au créneau



Y' qu'des honnêtes gens dans l'gouvernement - 1910 – de Gaston Montéhus
Y' qu'des honnêtes gens dans l'gouvernement
Ah vraiment c'qu'on d'la veine en France
Aussi l'travailleur est très content
Voyez donc les r'traites qu'on vient d'voter
Trente sous par jour, quelle fraternité
Et 5000 pour les anciens députés
Y' qu'des honnêtes gens dans l'gouvernement !


Le député d’Argenteuil-Bezons est intervenu dernièrement sur le « statut de l’élu » qui doit donner lieu à une nouvelle loi.
         Que l’on améliore la situation des maires des petites communes du pays qui se dévouent sans compter pour faire face à des tâches souvent sans rapport avec le nombre d’habitants de leur commune, il n’y a rien à y redire. Mais ce genre de réforme favorable bien davantage aux « professionnels de la politique » sonne un son tout à fait étonnant au moment où les mêmes députés en votent d’autres qui dégradent gravement la situation des salariés, retraités et chômeurs !
Quant à l’instauration « d’une Charte de l’élu local, nouveau rite républicain solennel, qui rappelle les devoirs et les responsabilités des élus locaux », elle ne peut que faire sourire, ou rire tout simplement.
Le seul rite qui mettra un jour la population et leurs représentants, ce sera la possibilité d’en changer à tout moment. C’est ce que l’on appelle la révocabilité des élus et la démocratie directe.
En attendant, proposer, quand on est député d’un parti qui risque d’y prendre une veste, à quelques jours d’un scrutin, l’amélioration de la situation des élus battus, permet peut-être de se rendre populaire parmi ses confrères, mais cela laisse tout de même un goût pour le moins bizarre !

lundi 23 mars 2015

Editoriaux des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprises de ce lundi 23 mars 2015



Après le premier tour des élections départementales

Ils sont tous contents, les grands partis ! L’UMP et ses acolytes de la droite, parce qu’ils arrivent largement en tête de ce premier tour des élections départementales. Le Front national, parce qu’il s’installe comme l’un des trois grands partis du pays en décrochant des positions de notables et en se rapprochant de la mangeoire. Et même le Parti socialiste !
Ce dernier se sait tellement vomi par son propre électorat après trois ans de gouvernement qu’il s’attendait au pire. Même s’il paiera au second tour les conséquences de son recul électoral, avec 20 % le Parti socialiste sauve la face.
Les urnes ne sont même pas encore rangées que le PS appelle à voter au deuxième tour pour les candidats de la droite qu’il appelle « républicains » lorsque ses propres candidats ont été écartés ou ne sont pas en position de gagner.
Toute honte bue, le PS souligne une fois de plus qu’il n’y a aucune différence entre sa politique et celle de la droite, ce dont l’électorat populaire a amplement l’occasion de se rendre compte.
Ils sont tous contents, les grands partis, mais l’électorat populaire n’a aucune raison de l’être.
Hollande n’a pas du tout l’intention, malgré cette sanction électorale, de changer de politique. Il continuera à exécuter servilement les quatre volontés de la grande bourgeoisie et des banquiers. Il poursuivra cette politique qui, pour consacrer toujours plus d’argent à ceux qui en ont déjà beaucoup, vide les poches de ceux qui travaillent, de ceux qui font vivre le pays, jusques y compris les plus démunis.
Si les élections départementales n’ont pas la possibilité de changer les équipes qui gouvernent le pays, elles servent aux partis de tremplin pour les élections nationales et surtout pour l’élection présidentielle de 2017. Mais on sait que ceux qui auront une chance de l’emporter face à Hollande ne valent pas mieux que lui.
En ce qui concerne le revenant Sarkozy, le monde du travail a eu le temps de vérifier et de revérifier qu’il était violemment anti ouvrier. Quant au FN, il n’y a pas besoin de le voir à l’œuvre pour comprendre qu’en plus d’être réactionnaire, il veut dresser les travailleurs les uns contre les autres, ceux en activité contre les chômeurs accusés d’être des assistés, les étrangers contre les Français.
Le mouvement ouvrier, au temps où il était communiste et révolutionnaire, défendait l’idée que le seul droit que la bourgeoisie consent aux opprimés dans le cadre de sa démocratie et des élections est d’élire celui qui les opprimera pendant la période à venir.
La principale et pour ainsi dire la seule utilité des élections a toujours été pour le mouvement ouvrier de lui donner la possibilité de s’exprimer, de lui permettre de défendre les exigences et les perspectives de la classe ouvrière devant l’ensemble de la population.
Dans les élections qui viennent d’avoir lieu, il n’y avait même pas cette possibilité à l’échelle du pays. Seuls les grands partis ont été présents dans la majorité des cantons. Et ils ont en commun de représenter les intérêts de la grande bourgeoisie, de l’argent et de ceux qui en possèdent.
Les jeux sont faits d’avance : face, les classes populaires perdent ; pile, la bourgeoisie gagne !
Alors, les élections se succèdent et se répètent. Et l’électorat populaire, tel un écureuil, en est réduit à faire tourner la roue dans laquelle il est enfermé. Ceux qui nous exploitent voudraient bien que cela soit éternellement ainsi.
Mais la crise, le chômage, l’aggravation de l’exploitation finiront par faire surgir parmi les exploités des femmes, des hommes, des jeunes qui n’accepteront plus cette situation et qui se donneront pour objectif de créer une force politique qui soit la leur, qui s’oppose clairement à la grande bourgeoisie possédante, avec pour perspective ultime de renverser sa domination sur la société.
Ce futur parti renouera fièrement avec les traditions du mouvement ouvrier, avec la volonté de mener la lutte de la classe ouvrière contre la bourgeoisie dont la constante préoccupation est de s’enrichir malgré la misère qui monte.
Les élections resteront des péripéties sans importance et sans intérêt pour l’avenir des exploités tant qu’il n’existera pas de parti capable d’intervenir au nom des intérêts des travailleurs.
Seule la présence d’un parti ouvrier peut faire des élections un moyen, non pas de changer la société, mais de s’exprimer, de se retrouver et de renforcer le camp des exploités face à celui de leurs exploiteurs.