Après le
premier tour des élections départementales
Ils sont
tous contents, les grands partis ! L’UMP et ses acolytes de la droite,
parce qu’ils arrivent largement en tête de ce premier tour des élections
départementales. Le Front national, parce qu’il s’installe comme l’un des trois
grands partis du pays en décrochant des positions de notables et en se
rapprochant de la mangeoire. Et même le Parti socialiste !
Ce
dernier se sait tellement vomi par son propre électorat après trois ans de
gouvernement qu’il s’attendait au pire. Même s’il paiera au second tour les
conséquences de son recul électoral, avec 20 % le Parti socialiste sauve
la face.
Les urnes
ne sont même pas encore rangées que le PS appelle à voter au deuxième tour pour
les candidats de la droite qu’il appelle « républicains » lorsque ses
propres candidats ont été écartés ou ne sont pas en position de gagner.
Toute
honte bue, le PS souligne une fois de plus qu’il n’y a aucune différence entre
sa politique et celle de la droite, ce dont l’électorat populaire a amplement
l’occasion de se rendre compte.
Ils sont
tous contents, les grands partis, mais l’électorat populaire n’a aucune raison
de l’être.
Hollande
n’a pas du tout l’intention, malgré cette sanction électorale, de changer de
politique. Il continuera à exécuter servilement les quatre volontés de la
grande bourgeoisie et des banquiers. Il poursuivra cette politique qui, pour
consacrer toujours plus d’argent à ceux qui en ont déjà beaucoup, vide les
poches de ceux qui travaillent, de ceux qui font vivre le pays, jusques y
compris les plus démunis.
Si les
élections départementales n’ont pas la possibilité de changer les équipes qui
gouvernent le pays, elles servent aux partis de tremplin pour les élections
nationales et surtout pour l’élection présidentielle de 2017. Mais on sait que
ceux qui auront une chance de l’emporter face à Hollande ne valent pas mieux que
lui.
En ce qui
concerne le revenant Sarkozy, le monde du travail a eu le temps de vérifier et
de revérifier qu’il était violemment anti ouvrier. Quant au FN, il n’y a pas
besoin de le voir à l’œuvre pour comprendre qu’en plus d’être réactionnaire, il
veut dresser les travailleurs les uns contre les autres, ceux en activité
contre les chômeurs accusés d’être des assistés, les étrangers contre les
Français.
Le
mouvement ouvrier, au temps où il était communiste et révolutionnaire,
défendait l’idée que le seul droit que la bourgeoisie consent aux opprimés dans
le cadre de sa démocratie et des élections est d’élire celui qui les opprimera
pendant la période à venir.
La
principale et pour ainsi dire la seule utilité des élections a toujours été
pour le mouvement ouvrier de lui donner la possibilité de s’exprimer, de lui
permettre de défendre les exigences et les perspectives de la classe ouvrière
devant l’ensemble de la population.
Dans les
élections qui viennent d’avoir lieu, il n’y avait même pas cette possibilité à
l’échelle du pays. Seuls les grands partis ont été présents dans la majorité
des cantons. Et ils ont en commun de représenter les intérêts de la grande
bourgeoisie, de l’argent et de ceux qui en possèdent.
Les jeux
sont faits d’avance : face, les classes populaires perdent ; pile, la
bourgeoisie gagne !
Alors,
les élections se succèdent et se répètent. Et l’électorat populaire, tel un
écureuil, en est réduit à faire tourner la roue dans laquelle il est enfermé.
Ceux qui nous exploitent voudraient bien que cela soit éternellement ainsi.
Mais la
crise, le chômage, l’aggravation de l’exploitation finiront par faire surgir
parmi les exploités des femmes, des hommes, des jeunes qui n’accepteront plus
cette situation et qui se donneront pour objectif de créer une force politique
qui soit la leur, qui s’oppose clairement à la grande bourgeoisie possédante,
avec pour perspective ultime de renverser sa domination sur la société.
Ce futur
parti renouera fièrement avec les traditions du mouvement ouvrier, avec la
volonté de mener la lutte de la classe ouvrière contre la bourgeoisie dont la
constante préoccupation est de s’enrichir malgré la misère qui monte.
Les
élections resteront des péripéties sans importance et sans intérêt pour
l’avenir des exploités tant qu’il n’existera pas de parti capable d’intervenir
au nom des intérêts des travailleurs.
Seule la
présence d’un parti ouvrier peut faire des élections un moyen, non pas de
changer la société, mais de s’exprimer, de se retrouver et de renforcer le camp
des exploités face à celui de leurs exploiteurs.