Communiqué
de Lutte Ouvrière du 23.03.15.
Après le
premier tour des élections départementales
Ils sont tous contents, les
grands partis ! L’UMP et ses acolytes de la droite, parce qu’ils arrivent
largement en tête de ce premier tour des élections départementales. Le Front
national, parce qu’il s’installe comme l’un des trois grands partis du pays en
décrochant des positions de notables et en se rapprochant un peu plus de la
mangeoire. Et même le Parti socialiste, qui se sait tellement vomi par son
propre électorat après trois ans de gouvernement qu’il s’attendait à pire que
ce qu’il lui est arrivé.
Et les
urnes ne sont même pas encore rangées que le PS appelle à voter au deuxième
tour pour les candidats de la droite qu’il appelle « républicains »
lorsque ses propres candidats ont été écartés ou ne sont pas en position de
gagner.
Toute
honte bue, le PS souligne une fois de plus qu’il n’y a aucune différence entre
sa politique et celle de la droite. Ce dont l’électorat populaire a amplement
l’occasion de se rendre compte.
L’électorat
populaire n’a aucune raison de partager la satisfaction des grands partis.
Hollande n’a pas du tout l’intention, malgré la sanction électorale, de mener
une autre politique que celle qu’il mène depuis son élection à la présidence.
Une politique qui exécute servilement les quatre volontés des puissances de
l’argent, la grande bourgeoisie, les banquiers. Une politique qui, pour
consacrer toujours plus d’argent à ceux qui en ont déjà beaucoup, vide les
poches de ceux qui travaillent, de ceux qui font vivre le pays, jusques y
compris les plus démunis. Les trois partis concurrents sont en accord sur cette
politique. L’UMP et le PS l’ont démontré à tour de rôle au gouvernement. Quant
au FN, tout autant au service du grand patronat que les autres, il y ajoute ses
idées réactionnaires et sa volonté de dresser les travailleurs les uns contre
les autres, travailleurs en activité contre chômeurs accusés d’être des
assistés, français contre immigrés.
La principale,
et pour ainsi dire la seule, utilité des élections a toujours été pour le
mouvement ouvrier de lui donner la possibilité de s’exprimer, de lui permettre
de défendre les exigences et les perspectives de la classe ouvrière devant
l’ensemble de la population.
Dans les
élections qui viennent d’avoir lieu, il n’y avait même pas cette possibilité à
l’échelle du pays. Seuls les grands partis ont été présents dans la majorité
des cantons. Et tous ces partis ont en commun de représenter les intérêts de la
grande bourgeoisie, de l’argent et de ceux qui en possèdent. Les jeux sont
faits d’avance : face, les classes populaires perdent ; pile, la
bourgeoisie gagne !
Mais la
crise, le chômage, l’aggravation de l’exploitation finiront par faire surgir
parmi les exploités des femmes, des hommes, des jeunes qui n’accepteront plus
cette situation et qui se donneront pour objectif de créer une force politique
qui soit la leur, qui s’oppose clairement à la grande bourgeoisie possédante,
avec pour perspective ultime de renverser sa domination sur la société. Cette
force politique, ce futur parti, renouera fièrement avec les traditions du
mouvement ouvrier, avec la volonté de mener la lutte de la classe ouvrière
contre la bourgeoisie.