Deux façons aux antipodes l’une de l’autre
Le maire d’Argenteuil vient de
publier une tribune signée de son nom où il réclame le vote d’une loi mettant
en place en temps réel le contrôle par l’Etat des finances des communes et des
collectivités locales. S’il évoque au détour d’une phrase le « refus
obstiné des banques de financer Argenteuil », son souhait entre bien
davantage dans la guerre tout à fait personnelle qu’il poursuit avec son prédécesseur
accusé d’avoir dilapidé des fonds communaux en embauches et autres aménagements
urbains pré-électoraux.
G.
Mothron déclare compter sur l’Etat pour contrôler les comptes des édiles. Comme
si une loi et un organisme supplémentaires pouvaient grand-chose pour éviter
que les maires et autres dirigeants des collectivités locales décident seuls et
gèrent ces collectivités d’une façon totalement monarchique.
Loin
de ces vœux pieux, le contrôle de la population et des agents municipaux
pourrait être non seulement immédiat mais autrement efficace.
Il
faut mettre sur la place publique toutes les décisions municipales et pas
seulement sur un coin de trottoir en tout petit sur un panneau de la rue Denis
Roy ou autre. Il faut rendre publique toutes les factures, il faut rendre disponibles
tous les contrats, en temps réel. Il faut rendre disponibles toutes les
discussions qui y ont conduit, tous les textes municipaux.
Nous
sommes là bien loin de la pose journalistique du maire d’Argenteuil qui
pourrait dès maintenant, comme le réclament les organisations syndicales, faire
connaître la liste des embauches entachées
selon elles de « clientélisme » opérées d’un côté, alors que l’on licencie de l’autre. Faire
connaître également le salaire de tous les hauts cadres, et le premier d’entre
eux, le dénommé Costkiller, les avantages en natures accordés aux uns et aux
autres, le rôle exact de l’épouse du maire, etc, etc.
Le
contrôle des affaires municipales est bien possible, dès aujourd’hui. A condition
que la population et les agents municipaux y mettent massivement leur nez et
soient déterminés à ne rien ignorer.