mardi 17 mars 2015

"Dialogue social" façon maire d'Argenteuil



Je n’y étais pas, mais j’ai tout vu !

Nous évoquions hier le courrier envoyé par le maire d’Argenteuil au personnel de la Ville disposant d’une adresse internet. Nous le diffusons in extenso pour donner à nos lecteurs l’idée que ce monsieur a du « dialogue social », sa « mesure », sa « retenue » bien connues. Il paraît que le maire ne pouvait s’être caché sous son bureau comme nous l’avancions hier par erreur, puisqu’il était en en voyage d’agrément, loin, ce qui est bien son droit. Mais cette vision calomniatrice toute personnelle des agents de la Ville en action ce vendredi rend perplexe. Une simple conséquence de la distance voire du décalage horaire ? Monsieur Mothron n’est tout de même pas un fumeur ?

« Mesdames, Messieurs,
 Ce matin, les représentants syndicaux organisaient une nouvelle manifestation devant l’Hôtel de Ville, avec un rassemblement à 9h00 appelant à « davantage de dialogue social ».
Alors même que j’ai personnellement reçu 2 fois la CGT, la FSU et la CFDT dès leur 1er semaine de grève, ces 3 syndicats ont ensuite été entendus par le DGS, puis par l’ensemble de la Direction Générale et par la Direction des Ressources humaines, avec notamment 3 réunions depuis début Février, à laquelle s’ajoute la convocation du prochain Comité Technique le 17 Mars, celle du CHSCT le 26 Mars, et une réunion dédiée au Protocole d’accord syndical le 25 Mars. En matière de dialogue social, le moins que l’on puisse dire est donc que élus et services sont à l’écoute.

Pour autant, les organisations syndicales ont à nouveau tenté le coup de force ce matin, avec une entrée au sein de l’Hôtel de Ville suivie d’un passage forcé pour accéder aux étages, des jets de fumigènes, le déclenchement de l’alarme incendie, des slogans insultants ainsi que des menaces de mort à l’égard du Directeur Général des Services, se terminant par la séquestration de plusieurs membres de la DG dans les escaliers.

Pire encore, ce capharnaüm s’est déroulé aussi dans le hall d’accueil de la Mairie, alors que des agents recevaient du public !
Je tiens donc ici à exprimer ma solidarité à tous les agents qui ont tenté d’assumer leurs missions ce matin. Je pense aux agents de la Police Municipale et des Moyens généraux, dont certains ont été victimes de violences physiques et d’intimidations. Je pense aussi aux agents qui ont continué d’accueillir des Argenteuillais, c'est-à-dire les personnels de la Direction de la Relation Citoyen et ceux de la DAJR.
         Je remercie tous ces agents consciencieux, qui, dans des circonstances très difficiles (fumigènes, pétards, cornes de brume, insultes…), ont continué d’assurer leurs missions et font ainsi honneur au Service public ».
         Bien cordialement ».

AB-Habitat : inquiétudes, questions et mobilisation



La plus grande incertitude règne chez AB-Habitat suite à la volonté de ses dirigeants de maintenir coûte que coûte l’entité territoriale de ce bailleur de logements dits "sociaux" lié à l’histoire d’Argenteuil-Bezons. La perspective de la transformation du statut de cet Office en coopérative inquiète personnels et locataires, car elle aura un prix. Pour information, le compte-rendu rédigé par la section CGT d’AB-Habitat, suite à l’assemblée générale du personnel tenue vendredi dernier. DM

« Forte mobilisation des personnels à l'Assemblée Générale

Un grand nombre de salariés ont participé à l'assemblée des personnels organisée par votre syndicat C.G.T.
Cela a été l'occasion de rendre compte du projet de privatisation de la direction et des conséquences sur les personnels, les locataires, l'Office.
 Tout d'abord nous avons souligné les fortes incertitudes sur l'aboutissement de ce projet compte tenu des multiples autorisations, consultations, validations nécessaires,..... Il est également constaté que contrairement aux engagements pris, l'ensemble des possibilités permettant de rester un Service Public de l'Habitat  ne sont pas étudiées sérieusement.
 Alors que la direction propose, dans le cadre de la NAO, une augmentation ridicule de 20€/mois pour 2015 parce qu'elle considère que la masse salariale est trop importante à l'Office, la même direction est prête à dépenser prés de 6 millions d'euros pour privatiser l'Office. La privatisation augmenterait par ailleurs de 2 millions les frais de gestion de l'Office. De qui se moque t on ? A qui fera t elle croire qu'il n'y aura pas de conséquences sur les emplois, les acquis sociaux, les évolutions de salaires, la qualité de service,... si nous étions privatisés ?
Bien que la direction s'engage à préserver le montant des salaires, voire les augmenter, elle ne chiffre pas les préjudices subis par la perte d'acquis sociaux (retraite, déroulement carrière, mutuelle obligatoire, autorisations d'absence.........) mais également leur remise en cause puisque tous les acquis sociaux seront à renégocier dans les 15 mois suivant la création de la Coopérative. Vue la situation financière et le surcoût de la privatisation il y a tout lieu d'être inquiet sur la préservation des acquis sociaux et des futures évolutions de salaires.
 Par ailleurs si la convention collective des Coopératives HLM comporte quelques améliorations (13° mois, meilleure prime d'ancienneté) il y a d'autres aspects qui sont source d'inquiétudes que nous développerons ultérieurement.
 Il a également été réaffirmé la nécessité d'ouvrir des négociations avec les organisations syndicales sur les conséquences de la privatisation sur les personnels afin d'élaborer un socle commun pour préserver au maximum les intérêts de TOUS. Les personnels demandent que cette négociation doit avoir lieu avant la mise en place des entretiens individuels.
Conclusion de l'assemblée des personnels.
Ne nous laissons pas duper, manipuler, diviser..... quelque soit le devenir de l'Office l'ensemble des salariés ont intérêt à rester unis et solidaires car il faudra agir ensemble pour préserver les acquis sociaux, les conditions de travail et d'exercice de nos missions. »

lundi 16 mars 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 16 mars 2015


Le gouvernement veut se refaire une santé au détriment des médecins et des patients

 

L’examen de la loi santé de Marisol Touraine démarre à l’Assemblée nationale. On l’a vu ce week-end avec la manifestation des professions libérales, les médecins sont vent debout contre la généralisation du tiers payant.

Cette mesure serait pourtant salutaire. Le tiers payant pour tous serait un soulagement car avancer 23 euros à chaque consultation, une ou plusieurs fois dans le mois selon les situations, est un obstacle pour nombre de familles populaires. Que certains médecins et des représentants nationaux s’y opposent par principe au nom de la « responsabilisation » des patients relève du mépris social.

Quant aux médecins qui expriment leur crainte « d’être transformés en salariés », ils colportent les préjugés classiques de la droite. Ils repoussent avec horreur l’idée d’être salariés, mais ils dépendent déjà, par tous les bouts, des organismes publics. Et que deviendraient-ils s’il n’y avait pas l’État pour organiser le système de santé et pour prendre en charge leur formation ?

Face à ces propos réactionnaires, la ministre de la Santé a le beau rôle. Mais la légèreté avec laquelle elle a géré la mise en place technique du tiers payant témoigne de son hypocrisie.

Après des mois de discussions, Marisol Touraine est toujours incapable d’assurer la mise en place d’un guichet unique permettant aux médecins d’avoir un seul interlocuteur à la place des centaines de mutuelles. Et pour cause : elle ne peut pas réduire les moyens de l’Assurance maladie, diminuer son personnel, semer la zizanie dans les services administratifs, d’un côté, et, de l’autre, promettre des miracles administratifs.

C’est pourquoi même les médecins les mieux disposés à l’égard du tiers payant et des patients ont de quoi être en colère. Alors, s’il y a un obstacle à la généralisation du tiers payant, il est surtout à chercher du côté du gouvernement.

À travers cette mesure, le gouvernement veut faire un bon coup politique. Il veut avoir l’air de faire une politique de gauche sans dépenser un centime de plus pour la population et même, si possible, en enlevant des moyens à la santé.

Cette mesure sert de cache misère au gouvernement car sa politique de santé ne permet ni de faciliter l’accès aux soins, ni de lutter contre la médecine à deux vitesses.

Que prévoit le gouvernement pour lutter contre les déserts médicaux, qui se multiplient dans les campagnes et les banlieues populaires ? Que prévoit-il contre les dépassements d’honoraires sur les soins dentaires ou d’optique ? Rien.

Il y a plus de trois millions de personnes sans mutuelle. Elles ont à payer de leur poche le reste à charge, qui n’a fait qu’augmenter au rythme des franchises et des déremboursements de médicaments de ces dernières années.

La facture s’allonge même quand on est soigné à l’hôpital public parce que le forfait hospitalier est de plus en plus cher, parce que le transport en ambulance est de plus en plus restrictif, parce que l’hôpital ne délivre plus les médicaments dits de « confort », parce qu’il faut payer pour avoir une chambre individuelle… Dans certains hôpitaux, la douche chaude et la couverture ne sont même plus garantis. Alors, quand le gouvernement impose aux hôpitaux trois milliards de nouvelles coupes budgétaires cela augure du pire.

À cause des restrictions budgétaires, des hôpitaux de proximité fusionneront, fermeront des services, ce qui signifiera un nombre moindre de lits et des temps d’attente plus longs. Sous couvert de développer la chirurgie ambulatoire et de diminuer les durées d’hospitalisation, on va renvoyer des malades chez eux au plus vite.

Et comme si les personnels hospitaliers n’étaient pas déjà surmenés et incapables de prendre tous leurs repos, le gouvernement prévoit de supprimer 22 000 postes dans les hôpitaux.

Voilà le véritable visage de la politique de santé du gouvernement. Et tout cela pourquoi ? Parce qu’il ne veut pas mettre d’argent dans les services publics. De l’argent, il y en a pour payer la dette aux banquiers, il y en a pour arroser le grand patronat, mais pour la santé, il n’y en a plus.

La dégradation du système de santé est le fruit de la politique anti-ouvrière du gouvernement Valls, mais c’est aussi le résultat d’une évolution vers une société où toutes les activités humaines doivent rapporter de l’argent, dégager des profits, sans quoi elles sont vouées à disparaître même si elles sont indispensables à la population. Au-delà de la politique d’austérité, c’est le capitalisme qui est dangereux pour notre santé.

 

Argenteuil : agents territoriaux et population unis face aux mêmes problèmes.



La population doit se mobiliser aux côtés des personnels.

Le personnel du centre Youri Gagarine était en grève ce week-end. Le personnel des médiathèques dénonce toujours la réduction des moyens. De nombreux agents des écoles n’ont pas cessé de faire grève ces dernières semaines. Une pétition circule pour la restauration d’une véritable maison des femmes. Et l’on en passe.
         Loisirs, culture, avenir des enfants, condition de la femme, c’est toute la vie de la population qui est mise à mal par la municipalité actuelle d’Argenteuil. Les agents municipaux en action défendent certes leur emploi et leurs conditions de travail, mais ils défendent la qualité du service rendu à la population par les services municipaux.
         Contre les choix de la municipalité qui taille dans le vif de la situation du personnel et des services publics, contre le pouvoir des banques qui écrèment une part importante de nos impôts, contre un Etat qui sert les intérêts des riches, notre intérêt commun, agents municipaux et population, est de nous unir.
         L’union des travailleurs et des « consommateurs » des services publics doit se faire à l’échelle du pays certes, mais elle doit commencer à se faire à l’échelle locale, face à une situation désastreuse, pour les travailleurs et les habitants.