lundi 18 novembre 2013

Souvenirs-souvenirs (mauvais)

La main sur le cœur, le candidat local de l’UMP s’engage à « baisser les taux d’imposition pour qu’Argenteuil redevienne une ville abordable" comme il le dit dans un tract.
     Durant son mandat, les impôts locaux n’avaient pas bougé, certes mais la Ville n’ont plus.
     Mais à lui qui dénonce actuellement l’augmentation "des prix, des taxes, des impôts" dans le même papier, quelques rappels.
     Prenons les prix, quand il était député, combien de hausse du prix du gaz ? Quand il était président d’AB-Habitat, combien de hausse des loyers ? Sur ce plan, le maire actuel n’est qu’un gagne-petit parmi les gagne-petit.
     Les taxes ? La hausse programmée de la TVA mise sur les rails par son ami Fillon, il l’a votée tout de même. N'est-ce pas ?
    Quant au gel du barème de l’impôt sur le revenu mis en place par Sarkozy, notre ex-maire ex-député n’en est tout de même pas étranger. Il confirme ?

     Quand on lui rappelle de tels souvenirs, le cœur de GM saigne. Il se dit : comment faire croire à mes promesses ?

Impôts : la fiction et la réalité

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a estimé vendredi que "la solidarité fiscale est de retour en France", en s'appuyant sur une enquête de l'Insee selon laquelle en 2012 les prélèvements obligatoires ont davantage participé qu'en 2011 à la réduction des inégalités.
     "Au moment où les commentaires vont bon train, nous avons des résultats à présenter", a affirmé dans un communiqué la ministre des Droits des femmes, pour qui "le consentement à l'impôt (...) se renforce chaque fois que l'impôt est juste".

      La méthode Coué. Quant au niveau de vie réel, des classes populaires, ces gens-là n’ont pas l’occasion de constater de près ce qu’il en est.

Droit à l'avortement : le retour en arrière. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Droit à l'avortement : le retour en arrière

« Un million de femmes se font avorter en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples. (...) Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l'avortement libre. »
    C'était en 1971, le Manifeste des 343. Quatre ans plus tard, grâce au combat des femmes, le droit à l'avortement était, enfin, inscrit dans la loi.
Mais aujourd'hui, quarante ans plus tard, et c'est le très officiel « Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes » qui l'affirme dans un rapport remis au gouvernement, le recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) reste pour bien des femmes « un véritable parcours de la combattante ».
     Le rapport passe en revue les dysfonctionnements qui aboutissent dans certains cas à faire d'une IVG un chemin semé d'obstacles. Il accuse le manque d'information ou les difficultés d'accès à cette information, qui font par exemple que l'IVG médicamenteuse reste peu pratiquée. Il incrimine la clause de conscience invoquée par certains médecins ou gynécologues pour refuser de pratiquer des avortements. Et puis, aussi et surtout, il dénonce le manque de moyens et de personnels, et notamment la fermeture entre 2000 et 2011 de 130 établissements de santé pratiquant des IVG !
     En conséquence, des femmes connaissent l'angoisse de ne pas pouvoir être prises en charge à temps. Certaines sont même contraintes, après avoir dépassé les délais légaux et si elles en ont les moyens, d'aller avorter à l'étranger. Comme autrefois, avant la loi. Parce que, pendant ces quarante ans, tous les gouvernements qui se sont succédé n'ont eu de cesse de faire des économies sur les budgets de la santé et de fermer des structures de santé, au prétexte qu'elles n'étaient pas rentables. Et cela au mépris des droits des femmes, qui ne les intéressent que les jours de discours ou d'inaugurations.
Remis à la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, le présent rapport affirme : « En faisant état des insuffisances du service public en matière d'IVG (...) les rapports se suivent mais les obstacles demeurent. » Certes, et il pourrait bien en être de même une fois encore.

                                                                             Sophie Gargan

dimanche 17 novembre 2013

Education, un recul catastrophique



« Assises «  de l’éducation prioritaire : debout les parents, debout les personnels !

Après les « assises » locales dites de l’éducation prioritaire, des assises académiques du même tonneau doivent se tenir fin novembre dans l’académie de Versailles. Il serait question à cette occasion qu’il n’y ait plus de lycées étiquetés « éducation prioritaire ». Qu’il y ait moins d’établissements ZEP au total sous prétexte de donner « plus de moyens à moins d’élèves ». Que les limitations des effectifs par classe ne soient plus prioritaires. Tout cela n’est pas une découverte.
       Bref, plutôt que des assises, un enterrement, et un enterrement de quelque chose perdu en mer depuis très longtemps.
      Mais cela on le sait également depuis très longtemps.

Inégalité scolaire : oui inacceptable comme l’inégalité sociale dont elle est une des données. 

« Quand un enfant qui mérite de réussir échoue faute de moyens, moi, Philippe Doucet, je dis que ce n’est pas juste. Et vous ? ». C’est la première question que pose le même dans son premier opuscule électoral.
       Et oui, ce n’est non seulement pas juste, mais c’est totalement inacceptable. 
      Alors, les impôts de tous les habitants auront pu permettre de moderniser à Argenteuil 40 écoles, de construire un pôle universitaire supplémentaire, de fournir un "kit rentrée" aux enfants des écoles primaires,…, à côté de cela, le non-remplacement des personnels continue, le nombre d’élèves par classe ne cesse d’augmenter, une réforme sans queue ni tête déstabilise l’Ecole,…, tout cela aggravant l'inégalité scolaire
     Ce n’est pas la responsabilité du maire ? Certes. Mais c’est celle du député d'Argenteuil-Bezons que l’on n’a pas vu dénoncer depuis l’élection de Hollande une situation catastrophique pour l’avenir de nombre d’enfants. Une politique que tous les efforts locaux faits par l’action municipale et par son maire ne pourront pas contrebalancer.

Europe : l’Europe capitaliste, un malade incurable



L’Europe serait menacée de déflation. C’est une des conséquences des bas salaires et de l’austérité imposés à la population. Mais quel remède les dirigeants de la Banque centrale européenne envisagent-ils ? Arroser les financiers en baissant encore les taux d’intérêt et en leur rachetant divers titres bancaires qu’ils veulent retirer du marché !
     Plus l’économie capitaliste est malade, plus ses guérisseurs aggravent le mal en la droguant avec toujours plus de capitaux qui alimentent la spéculation. Jusqu’à l’overdose.

Encore plus d'attaques contre les pauvres, contre les plus fragiles parmi les travailleurs



Haro sur les pauvres

L’aide médicale d’état (AME) est dans la ligne de mire des députés de l’UMP. L’AME permet aux travailleurs sans papiers et à leurs familles d’accéder aux soins. C’est une mesure élémentaire d’humanité mais aussi une mesure d’intérêt général, qui évite que des personnes développent de graves maladies transmissibles faute de soins. 250 000 personnes en bénéficient.
     Mais pour ces députés de droite, l’AME coûterait trop cher. Ils sont rejoints dans leur démagogie xénophobe par la députée du FN qui réclame carrément sa suppression. Les 600 millions de l’AME sont une goutte d’eau dans le budget de la santé. C’est une dépense indispensable, ce qui n’est le cas ni des milliards d’euros de baisses de cotisations patronales ni des montagnes de profits des trusts pharmaceutiques qui plombent la Sécu. Mais cela, l’UMP et le FN ne le dénonceront jamais.

APL, ALS : prendre aux pauvres pour donner aux riches

En 2014, les aides personnelles au logement, APL et ALS, ne seront revalorisées qu’au 1er octobre au lieu du 1er janvier. Cette nouvelle escroquerie permettra au gouvernement d’économiser 54 millions d’euros sur le dos des plus modestes, au moment où le nombre de personnes dans le besoin augmente. Dans le même temps, le gouvernement prévoit de nouvelles exonérations fiscales sur les plus-values immobilières, sous prétexte d’inciter les propriétaires aisés à vendre plus rapidement leurs biens.
      Prendre aux pauvres pour donner aux riches, qui peut croire que ce gouvernement n’a pas de suite dans les idées ?

L’inquiétude des préfets



 Le Figaro a publié un document qui fait état de l’inquiétude des préfets face « à la crispation, à l’exaspération et à la colère » qui régnerait dans tout le pays et qui toucherait de larges catégories sociales. Selon eux, si « la fiscalité est devenue le principal moteur de contestation », c’est « la cascade de liquidations judiciaires et de plans sociaux qui entretient un climat douloureux et un sentiment d’accablement ». Ce qui les inquiète le plus, c’est que le mécontentement s’exprime dans des « accès de colère spontanée » et pas à travers des mouvement sociaux « structurés »…
     Reste donc que les travailleurs prennent la tête d’une explosion de colère de façon très méthodique et structurée avant que la droite, l’extrême droite et les grands patrons ne le fassent.

samedi 16 novembre 2013

Elections municipales d’Argenteuil : l’occasion d’indiquer la voie à suivre pour arrêter la dégradation, à l’échelle du pays comme à l’échelle locale, de la situation des classes populaires

Affiches, interviews, sondages, le PS et l’UMP ont lancé leur campagne à Argenteuil. A en croire ces premières initiatives,  l’échelle de leur politique et de leur programme : « à la dimension locale toute ! ».
     Il est vrai que la situation générale des classes populaires et la politique gouvernementale les incitent à se cantonner à la situation argenteuillo-argenteuillaise.
     Licenciements, baisse des revenus réels, reculs des services publics d’Etat, sont le lot de la population de la commune comme ailleurs. Le patronat capitaliste continue son offensive qui se traduit par la diminution du pouvoir d’achat, la flexibilité, la hausse de l’exploitation du monde du travail. Le gouvernement accompagne cette politique lorsqu’il ne la précède pas.
      On comprend que les champions locaux du PS et de l’UMP en restent au local. D’autant qu’ils ont une responsabilité directe dans cette politique. Le chef de file argenteuillais de l’UMP comme député a été un soutien infaillible de la politique anti-ouvrière de Sarkozy. Son adversaire PS, comme député, lui, soutient sans faille aujourd’hui la politique de Hollande-Ayrault qui continue celle de Sarkozy-Fillon.
     L’offensive du patronat et cette politique gouvernementale, menées à l’échelle du pays, pèsent sur le plus grand nombre des habitants de la commune, elle dégrade leur vie et celle de leurs familles. Ensuite, les services municipaux dans le cadre des décisions des municipalités peuvent toujours agir. Et, certes, la façon dont elles interviennent n’est pas indifférente. Mais ils interviennent comme les services de santé interviennent sur le champ de bataille, pour aider, pour soigner, pour secourir, mais certainement pas pour prévenir la blessure.
     Mieux vaut prévenir que soigner. Il faut que les classes populaires reprennent le chemin de l’offensive. Il faut arrêter les licenciements et la baisse de leurs revenus qui gangrènent toute la vie sociale.

      C’est à ce niveau que Lutte Ouvrière interviendra dans ces élections municipales. D’abord poser les questions essentielles, générales, de la situation, proposer le programme nécessaire pour indiquer la voie de la guérison. Cela est la priorité des priorités, bien davantage que la qualité de l’infirmier et de ses méthodes, questions qui ne nous sont pas indifférente, bien sûr. DM