samedi 15 juin 2013

Manifestation du 14.06.13 : solidarité oui, réaction non !

Une manifestation tendue a eu lieu hier après-midi devant la mairie d'Argenteuil, à l'appel d'un « collectif des habitants d'Argenteuil » inconnu, suite à des agressions de femmes « voilées » sur la ville dans les jours précédents. Au delà de l'affirmation de la solidarité avec les victimes et d'un certain nombre de demandes, la conclusion du tract d'appel demandait que « la mairie s'engage solennellement contre toutes les lois anti musulmanes déjà votées ou en préparation demandant à l'assemblée nationale en tant que député un moratoire sur ces textes n'engendrant que stigmatisation et violence ». Cette conclusion donne le ton de l'appel à manifester et de l'ambiance. Des militants politiques islamistes participaient à la manifestation.
       Nous sommes là bien loin du soutien total et légitime aux femmes agressées,
      Voilà la prise de position après la première agression, telle que nous l'écrivions lorsque celle-ci nous fut connue par la presse :

« Racisme, inconscience,… des abrutis à combattre résolument
Le Parisien de ce jour nous apprend qu’une jeune passante portant un voile a été agressée sur les Côteaux il y a quinze jours. Deux abrutis lui ont arraché son voile, l’ont roué de coups, et l’ont traité avec des termes racistes et antireligieux orduriers.
     Oui, il n’y a qu’un terme : abrutis. » (blog LO Argenteuil le 6.06 .13)

Retraites,"conférence sociale" : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

                        Retraites : la mascarade de la Conférence sociale

C'est vendredi 14 juin que Yannick Moreau, l'ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, doit remettre au Premier ministre son rapport sur les « pistes » que devrait emprunter la prochaine réforme des retraites. Mais, en attendant, le chemin est déjà tout tracé, en vertu de ce qui est désormais une rengaine : « Puisqu'on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. »
      Les commentateurs distillent les mesures que le gouvernement pourrait prendre : allongement de la durée de cotisation, augmentation de l'âge légal de départ, désindexation du montant des pensions par rapport à l'inflation, hausse de la CSG, suppression de l'abattement de 10 % pour le calcul de l'impôt des retraités, etc. L'idée étant d'essayer de faire croire que, quelle que soit la méthode, la nouvelle attaque contre les retraites est inéluctable, qu'on ne peut pas y échapper et que ce sont les salariés qui doivent payer.
         À cette campagne sur la nécessité de la réforme, qui reprend les mêmes arguments que ceux de la droite en son temps lors des réformes de 2003 et 2010, s'en ajoute une autre, « de gauche ». Elle consiste à faire croire que c'est au nom de la « justice » et en vertu de « l'équité » que les nouvelles attaques se préparent. Ainsi, ce serait au nom de l'égalité des règles entre public et privé que se préparerait pour les salariés de la fonction publique un nouveau mode de calcul qui fera baisser le montant de leur pension.
       Les arguments sont donc prêts pour la Conférence sociale des 20 et 21 juin, pour ce « dialogue » $ndash; si cher au gouvernement socialiste $ndash; entre patronat et confédérations syndicales sous l'égide du président de la République et du Premier ministre.
La même manœuvre est donc annoncée que lors de la conférence qui, en 2012, a permis, après « dialogue » entre patronat et syndicats, le vote de la loi dite de sécurisation de l'emploi, qui a généralisé la précarité et la flexibilité du travail. Le calendrier est même fixé. Le gouvernement a promis aux syndicats de leur donner un texte de proposition de loi de réforme à la fin du mois d'août, puis que la loi serait présentée en Conseil des ministres au mois de septembre, afin qu'elle puisse être votée par le Parlement avant la fin de l'année.
       Les confédérations syndicales acceptent toutes de participer à la mascarade de la Conférence sociale. Tout juste l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CFE-CGC de la fonction publique proteste-t-elle en disant qu'elle n'acceptera aucun recul et promet pour cela une journée de grève en... octobre !
        Il faut s'en souvenir : quand en 1995 Juppé a tenté de s'attaquer à la retraite des fonctionnaires, ce n'est pas le « dialogue » qui l'a contraint à mettre son projet dans sa poche, mais la riposte des travailleurs par la grève et de puissantes manifestations. C'est une telle riposte, un tel mouvement général qu'il faut préparer.

                                                                    Sophie GARGAN

Education : le petit plus d'enseignants compensé par un moins d'assistance éducative, de surveillance ?

La CGT-Education nous informe :
"Ce jeudi s’est tenu le CTSD du Val d’Oise. Il abordait notamment l’assistance éducative dans le département. Il apparaît au niveau national que l’augmentation des moyens en poste enseignant doit être compensée par une réduction des crédits de fonctionnement. Or, les AED, surveillants, assistants pédagogiques, acteurs de la vie scolaire sont payés sur les crédits de fonctionnement. Donc, le ministère remercie 2 000 AED, dont 189 dans l’académie et 51 dans le département. Quoi qu’en dise Vincent Peillon, le ministère est lui aussi touché par l’austérité."
      Sans commentaire.

mardi 11 juin 2013

Turquie : répression contre les manifestants

Ce matin, à Istanbul, la police turque a pris d’assaut la place Taksim occupée depuis 12 jours par les manifestants hostiles au gouvernement conservateur, qui s’appuie sur les religieux.
     Le premier ministre Erdogan avait fait hier un geste en promettant de recevoir des représentants de certaines organisations présentes place Taksim. Ce n’était visiblement qu’une manœuvre et la police est intervenue violemment.
        Il n’est pas dit cependant que cela suffise pour décourager les manifestants.


Michelin : un communiqué de Nathalie Arthaud

Michelin : menteur, profiteur et licencieur

La multinationale du pneu Michelin va supprimer 730 emplois dans son usine de Joué-lès-Tours, soit les trois quarts de l’effectif. Cette usine avait déjà connu un plan social en 2009, 340 des 1 300 emplois y avaient été supprimés.
     Michelin prétexte la nécessité de rester « compétitif », mais mieux vaudrait parler de rapacité. L’an dernier, Michelin a fait 1,57 milliard d’euros de bénéfices nets ! En 2011, c’était pareil. Quant au gouvernement – qui a, par la bouche du ridicule ministre Montebourg, jugé le « global positif » –, sa solidarité va, sans ambigüité, au patron de Michelin contre ses salariés.
     Les salariés de Joué-lès-Tours se sont mis en grève hier lundi, pour défendre leur seul gagne-pain. Je suis entièrement solidaire de leur combat. Les profits actuels et passés de Michelin permettent de maintenir le salaire de tous. Il faut imposer au patronat et au gouvernement complice l’interdiction des licenciements.

                                                                   Nathalie Arthaud, le 11.06.13.


Internationale ou Marseillaise, il faut choisir son camp !

Il est question dans des rassemblements à la mémoire du jeune Clément Méric, tué la semaine passé de chanter la Marseillaise.
     On peut douter que ce soi avec ce chant que ce jeune militant ait espérer combattre pour changer cette société. Si la Marseillaise est bien depuis belle lurette le chant de la droite et de l’extrême-droite, il n’a jamais été depuis lors celui du communisme, de l’internationalisme. Pour le mouvement ouvrier révolutionnaire, le chant qui rassemble les ouvriers du monde, c’est l’Internationale.

Petit rappel : un article de Lutte Ouvrière de 2007

Ségolène Royal et la Marseillaise : à droite toute !

L'appel solennel de Ségolène Royal à ce que chacun dispose d'un drapeau français chez lui, ses références appuyées à la Marseillaise, ont quelque chose de dérisoire et de ridicule. La droite mais aussi l'extrême droite n'ont pas manqué de la railler, à la voir ainsi s'engager sur un terrain qu'ils occupent, et dont ils se considèrent comme les propriétaires naturels.
      À tort, car le Parti Socialiste, quand il était aux responsabilités, a su se faire le chantre du drapeau national français, qui a depuis bien longtemps cessé d'être le drapeau de la révolution qu'il était à sa création, pour devenir celui de la politique chauvine, celui des conquêtes militaires, coloniales, tout comme la Marseillaise depuis que ce chant est devenu l'hymne officiel du pays. Peut-être ce geste de la candidate socialiste lui gagnera-t-il des voix parmi ceux qui se réclament de cette tradition-là. Mais c'est loin d'être sûr, tant la concurrence est rude sur ce terrain.
     L'essentiel n'est pourtant pas là. Car la politique qui consiste à essayer d'entrer en concurrence avec Sarkozy sur son propre terrain alors que ce dernier est en compétition avec Le Pen, en pratiquant une surenchère en matière de xénophobie, de démagogie anti-immigrés - par exemple lorsqu'il propose de créer un " ministère de l'identité nationale et de l'immigration " - aboutit, qu'on le veuille ou pas, à faire du leader d'extrême droite le chef d'orchestre de cette campagne, celui qui lui impose ses thèmes. Même si Le Pen n'a aucune chance de l'emporter, ses idées gagnent du terrain, grâce au renfort de la droite sarkozienne, mais aussi grâce à la caution ostensible que lui apporte la candidate socialiste, qui véhicule, sans la moindre gêne, le poison nationaliste.
     Ségolène Royal se justifie en reprenant un air chanté plusieurs fois aussi bien par le PS que par le PCF, à savoir qu'il ne faut pas abandonner à la droite les thèmes de la nation, du drapeau national, de la Marseillaise. Mais ce sont des thèmes de droite ! Reprendre ses idées, ses symboles, ce n'est pas la combattre, mais s'aligner sur elle, pire même, se coucher devant elle.
Il fut un temps où les militants socialistes défilaient derrière le drapeau rouge. Mais ce n'était pas sur les bancs de l'ENA qu'ils avaient acquis cette tradition.

                                                                       Jean-Pierre VIAL


M. Valls, rempart à la montée de l'extrême-droite ?

Jeudi dernier 6 juin, une grande rafle à été opérée à Paris dans le quartier Barbès. 

Début du premier texte informant de la rafle.

     "Jeudi après-midi, une rafle comme on n'en voyait plus depuis la guerre d'Algérie ou depuis les grandes vagues d'expulsions de squatts au début des années 80, a eu lieu à Barbès.         Pendant presque 2 heures tout un quartier a été bouclé, les gens ne pouvant plus ni entrer ni sortir bloqués par des centaines de flics de toute sorte arrivés à bord de dizaines de véhicules quadrillant la zone… "

Un témoignage, lundi 10 juin 2013

 « Je descendais du métro Barbès avec mon cousin vers 15h30. La police m'a demandé un titre de transport, je le leur ai donné, et ensuite ils ont demandé les papiers. J'ai dit que je n'en avais pas. Ils m'ont mis les menottes et m'ont amené dans un car. Dans le commissariat [rue de Clignancourt] il devait y avoir 80 personnes arrêtées. On a passé 3 ou 4 heures dans une cellule à 20. il y avait une personne très malade qui se plaignait auprès des policiers mais ils s'en fichaient. Et puis quelqu'un a demandé d'aller aux toilettes et les policiers ont dit non. Les gens n'étaient pas contents. Alors des flics sont entrés dans la cellule et ils ont frappés 3 personnes avec les mains et les pieds. Dans la cellule, on avait ni ceinture ni lacets puis, 3 ou 4 flics sont arrivés et ils nous ont demandé de nous mettre tout nu, d'enlever les vêtements, d'enlever les slips ! On ne voulait pas, on a refusé ! Alors le chef est intervenu et a dit à ses collègues de laisser tomber.
     Pour l'instant, à ma connaissance, personne de Barbès n'a été expulsé. Mais il y a des gens qui ne sont pas bien, ils ne veulent pas manger et ils ne veulent pas rester enfermés. »
Karim, sans papiers arrêté lors de la rafle et enfermé au CRA de Vincennes




lundi 10 juin 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 10.06.13.

Extrême droite : un danger pour toute la classe ouvrière

Mercredi dernier, le jeune Clément Méric a été frappé à mort par des skinheads. Son tort ? Avoir été antiraciste et ne pas l’avoir caché. Les groupuscules d’extrême droite n’en sont pas à leur premier coup. Armés, ils s’entraînent à frapper et agressent ceux dont la tête ou les idées ne leur plaisent pas, étrangers, homosexuels, ou encore militants de gauche, au hasard des rencontres.
     Ce meurtre politique aurait pu survenir n’importe quand, mais il s’est produit après les manifestations contre le mariage homosexuel, transformées en démonstration de force de la droite réactionnaire. Il s’est produit alors que des groupes violents ont profité de ces manifestations pour se mobiliser, faire de la surenchère et multiplier les agressions.
     On ne peut pas se contenter de déplorer une bagarre qui a mal tourné. Cet assassinat doit d’autant plus nous alerter qu’il y a dans le pays un climat qui favorise le renforcement du Front national et de ces groupuscules fascisants.
     Quoi qu’en dise Marine Le Pen, les deux vont de pair. Depuis qu’elle a pris la tête du FN, elle dit avoir exclu ceux qui affichaient des idées fascisantes. Elle a compris que les petits patrons anti-ouvriers, les calotins et les ex-légionnaires ne suffiraient pas à la faire élire. Pour brasser plus large, il lui faut donc rendre le FN plus présentable.
     Mais le Front National s’est créé et continue de prospérer sur l’idéologie raciste et nationaliste, sur la perspective d’un régime autoritaire et haineux à l’égard des pauvres et impitoyable avec les travailleurs et leurs organisations. Jean-Marie Le Pen, qui a été dans sa jeunesse un pilier de l’extrême droite fascisante et parachutiste dans l’armée tortionnaire pendant la guerre d’Algérie, ne s’en est jamais caché.
     Même quand Le Pen fille cherche à donner au FN une allure respectable, sa politique empeste le racisme. Le FN prétend se battre pour que chacun ait un emploi et un logement, mais c’est à condition d’être français. Il s’oppose à la baisse des allocations familiales pour les Français ; pour les travailleurs immigrés, il défend leur suppression !
     Il n’y a donc rien d’étonnant de voir des nervis à croix gammée grenouiller dans le milieu du FN. Et rien de surprenant à ce que Marine Le Pen elle-même soit liée personnellement à ces gros bras. Plus le FN se renforcera, plus ces gens-là se sentiront confortés.
     Il serait naïf de croire qu’une dissolution administrative nous protégera de ces groupes qui se reconstitueront aussitôt dissous. La crise, l’aggravation du chômage et de la misère ne manqueront pas de renforcer le nationalisme, les préjugés xénophobes, les idées protectionnistes.
     La droite prétend combattre le Front national… en reprenant ses idées ! C’est la raison pour laquelle Sarkozy avait lancé le fameux débat sur l’identité nationale et s’en était pris aux Roms. C’est pourquoi Copé s’est inquiété du vol d’un pain au chocolat en plein ramadan et des prières de rue.
    Le rapprochement de la droite et de l’extrême droite est tel que certains dirigeants de l’UMP n’ont pas été gênés de manifester contre le mariage homosexuel aux côtés des députés FN. Et combien se préparent à s’allier au FN lors des élections municipales ?
    Mais, pendant que la droite court derrière le Front national, le Parti socialiste court derrière la droite.
     Alors que la gauche dans l’opposition critiquait les expulsions de sans-papiers, c’est elle qui se retrouve aujourd’hui à les ordonner et à les justifier. Alors qu’elle dénonçait un « traitement inhumain » des Roms, c’est elle maintenant qui les chasse et les accable. Alors qu’elle avait promis le droit de vote aux étrangers non européens aux élections locales, elle y renonce !
     Chacun de ces reniements renforce l’extrême droite. Mais elle prospère aussi et surtout sur la démoralisation engendrée par sa politique anti- ouvrière qui pousse les plus désespérés et les plus déboussolés à voter FN.
     Alors, n’en doutons pas, le gouvernement de gauche sera aussi impuissant face à la montée de l’extrême droite qu’il l’est aujourd’hui face aux diktats patronaux.
    Dans l’avenir, les travailleurs auront donc à se défendre non seulement contre les attaques patronales, mais aussi sans doute contre celles de groupes d’extrême droite. Les travailleurs en ont la force. S’ils prennent conscience de leurs intérêts matériels et politiques et se battent pour, ils trouveront la voie de l’unité.

     Qu’ils soient français ou étrangers, les travailleurs ont besoin d’un emploi, d’un salaire et d’une retraite pour vivre. Isolés, les travailleurs ne peuvent rien. S’ils sont unis, tout devient possible.