Il est question dans des rassemblements à la mémoire
du jeune Clément Méric, tué la semaine passé de chanter la Marseillaise.
On peut
douter que ce soi avec ce chant que ce jeune militant ait espérer combattre
pour changer cette société. Si la Marseillaise est bien depuis belle lurette le
chant de la droite et de l’extrême-droite, il n’a jamais été depuis lors celui
du communisme, de l’internationalisme. Pour le mouvement ouvrier
révolutionnaire, le chant qui rassemble les ouvriers du monde, c’est l’Internationale.
Petit rappel : un article de Lutte Ouvrière de
2007
Ségolène Royal et la Marseillaise : à
droite toute !
L'appel solennel de Ségolène Royal à ce que chacun
dispose d'un drapeau français chez lui, ses références appuyées à la Marseillaise , ont
quelque chose de dérisoire et de ridicule. La droite mais aussi l'extrême
droite n'ont pas manqué de la railler, à la voir ainsi s'engager sur un terrain
qu'ils occupent, et dont ils se considèrent comme les propriétaires naturels.
À tort,
car le Parti Socialiste, quand il était aux responsabilités, a su se faire le
chantre du drapeau national français, qui a depuis bien longtemps cessé d'être
le drapeau de la révolution qu'il était à sa création, pour devenir celui de la
politique chauvine, celui des conquêtes militaires, coloniales, tout comme la Marseillaise depuis
que ce chant est devenu l'hymne officiel du pays. Peut-être ce geste de la
candidate socialiste lui gagnera-t-il des voix parmi ceux qui se réclament de
cette tradition-là. Mais c'est loin d'être sûr, tant la concurrence est rude
sur ce terrain.
L'essentiel
n'est pourtant pas là. Car la politique qui consiste à essayer d'entrer en
concurrence avec Sarkozy sur son propre terrain alors que ce dernier est en
compétition avec Le Pen, en pratiquant une surenchère en matière de xénophobie,
de démagogie anti-immigrés - par exemple lorsqu'il propose de créer un "
ministère de l'identité nationale et de l'immigration " - aboutit, qu'on
le veuille ou pas, à faire du leader d'extrême droite le chef d'orchestre de
cette campagne, celui qui lui impose ses thèmes. Même si Le Pen n'a aucune
chance de l'emporter, ses idées gagnent du terrain, grâce au renfort de la
droite sarkozienne, mais aussi grâce à la caution ostensible que lui apporte la
candidate socialiste, qui véhicule, sans la moindre gêne, le poison
nationaliste.
Ségolène
Royal se justifie en reprenant un air chanté plusieurs fois aussi bien par le
PS que par le PCF, à savoir qu'il ne faut pas abandonner à la droite les thèmes
de la nation, du drapeau national, de la Marseillaise. Mais
ce sont des thèmes de droite ! Reprendre ses idées, ses symboles, ce n'est pas
la combattre, mais s'aligner sur elle, pire même, se coucher devant elle.
Il fut un temps où les militants socialistes
défilaient derrière le drapeau rouge. Mais ce n'était pas sur les bancs de
l'ENA qu'ils avaient acquis cette tradition.
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