mardi 11 juin 2013

Internationale ou Marseillaise, il faut choisir son camp !

Il est question dans des rassemblements à la mémoire du jeune Clément Méric, tué la semaine passé de chanter la Marseillaise.
     On peut douter que ce soi avec ce chant que ce jeune militant ait espérer combattre pour changer cette société. Si la Marseillaise est bien depuis belle lurette le chant de la droite et de l’extrême-droite, il n’a jamais été depuis lors celui du communisme, de l’internationalisme. Pour le mouvement ouvrier révolutionnaire, le chant qui rassemble les ouvriers du monde, c’est l’Internationale.

Petit rappel : un article de Lutte Ouvrière de 2007

Ségolène Royal et la Marseillaise : à droite toute !

L'appel solennel de Ségolène Royal à ce que chacun dispose d'un drapeau français chez lui, ses références appuyées à la Marseillaise, ont quelque chose de dérisoire et de ridicule. La droite mais aussi l'extrême droite n'ont pas manqué de la railler, à la voir ainsi s'engager sur un terrain qu'ils occupent, et dont ils se considèrent comme les propriétaires naturels.
      À tort, car le Parti Socialiste, quand il était aux responsabilités, a su se faire le chantre du drapeau national français, qui a depuis bien longtemps cessé d'être le drapeau de la révolution qu'il était à sa création, pour devenir celui de la politique chauvine, celui des conquêtes militaires, coloniales, tout comme la Marseillaise depuis que ce chant est devenu l'hymne officiel du pays. Peut-être ce geste de la candidate socialiste lui gagnera-t-il des voix parmi ceux qui se réclament de cette tradition-là. Mais c'est loin d'être sûr, tant la concurrence est rude sur ce terrain.
     L'essentiel n'est pourtant pas là. Car la politique qui consiste à essayer d'entrer en concurrence avec Sarkozy sur son propre terrain alors que ce dernier est en compétition avec Le Pen, en pratiquant une surenchère en matière de xénophobie, de démagogie anti-immigrés - par exemple lorsqu'il propose de créer un " ministère de l'identité nationale et de l'immigration " - aboutit, qu'on le veuille ou pas, à faire du leader d'extrême droite le chef d'orchestre de cette campagne, celui qui lui impose ses thèmes. Même si Le Pen n'a aucune chance de l'emporter, ses idées gagnent du terrain, grâce au renfort de la droite sarkozienne, mais aussi grâce à la caution ostensible que lui apporte la candidate socialiste, qui véhicule, sans la moindre gêne, le poison nationaliste.
     Ségolène Royal se justifie en reprenant un air chanté plusieurs fois aussi bien par le PS que par le PCF, à savoir qu'il ne faut pas abandonner à la droite les thèmes de la nation, du drapeau national, de la Marseillaise. Mais ce sont des thèmes de droite ! Reprendre ses idées, ses symboles, ce n'est pas la combattre, mais s'aligner sur elle, pire même, se coucher devant elle.
Il fut un temps où les militants socialistes défilaient derrière le drapeau rouge. Mais ce n'était pas sur les bancs de l'ENA qu'ils avaient acquis cette tradition.

                                                                       Jean-Pierre VIAL


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