mercredi 24 octobre 2012

Manuel Valls serait-il incommodé par l'existence, pardon la présence de personnes sans domicile ?


Manuel Valls est accusé par Le Canard enchaîné d’avoir utilisé sa position pour évacuer les SDF du quartier où il habite, et cela à l’instigation de sa compagne.
     Dans un communiqué, il s’en défend, mais dans des termes qui, loin de le dédouaner, paraissent plutôt de nature à aller dans le sens de ce que dit le Canard. Le quartier concerné est présenté comme « un secteur populaire, commerçant et festif qui connaît, depuis longtemps, des problématiques d'insécurité et d'installations d'individus dans l'espace public». Ces problématiques sont «relayées par les riverains, les commerçants, le conseil de quartier à ce titre, dès lors que des demandes légitimes et récurrentes de riverains appellent les autorités à mettre en place des mesures de sécurité, le ministre de l'Intérieur, qui est aussi un citoyen, ne saurait en être exclu».
     Ouais, ouais.
      L’ancienne commune de M. Valls, Argenteuil, a connu il y a cinq ans l’affaire du Malodor : un produit déversé à l’instigation de l’ancienne municipalité de droite, et apte à empêché, paraît-il, l’installation de personnes sans domicile. Des moyens artisanaux, si l’on peut dire, en comparaison des moyens d’Etat dont un ministre de l’Intérieur dispose.

PSA Finance : un communiqué de Nathalie Arthaud


PSA : Quand l’État arrose les licencieurs

Cinq à sept milliards d’euros ! C’est la somme que l’État est prêt à débloquer pour garantir les prêts de la banque PSA Finance. Il a suffi que la direction du groupe PSA pleure misère et fasse état, non de difficultés, mais d’un risque de difficultés pour sa banque, pour qu’aussitôt le gouvernement ouvre le robinet.
     Le groupe PSA s’apprête à licencier 8 000 travailleurs, à fermer l’usine d’Aulnay-sous-Bois, à supprimer 1 400 postes dans celle de Rennes… Et le gouvernement le remercie, avec l’argent des contribuables. À supposer que la banque PSA Finances soit vraiment en difficulté (ce qui est plus que douteux alors que le PDG de PSA dit disposer d’une « sécurité financière » de 12 milliards d’euros), la moindre des choses serait que le gouvernement s’oppose à tout licenciement avant d’octroyer le moindre centime.
     Au lieu de cela, Montebourg demande poliment à PSA de bien vouloir sauver quelques centaines d’emplois… sur 8 000 ! Ce que, ce mercredi matin, la direction du groupe a dédaigneusement refusé.
     Ce gouvernement qui se prétend socialiste montre, une fois de plus, dans quel camp il se trouve. Il garantit les profits des actionnaires de PSA, mais pas les emplois des ouvriers.

                                                               Nathalie Arthaud, le 24.10.12.

Lycée Georges Braque : des moyens pour l'école publique

Non seulement les personnels nombreux ont arrêté le travail après l'agression du proviseur-adjoint lundi, mais il n'était pas question de reprendre le travail comme si de rien n'était mardi. Il s'agissait de débattre sur la situation du lycée, et de formuler les revendications.
     Une délégation a rencontré à l'issue de la journée un adjoint de la directrice de l'Académie.
   Les réductions de moyens de ces dernières années ont considérablement dégradé les conditions de travail pour les personnels et les élèves : augmentation des effectifs par classe, suppression de nombre d'enseignements en demi-groupe, etc. Lorsque les difficultés des élèves venant de collèges sont importantes et s'aggravent, la situation devient difficilement gérable.
     Pour l'Académie, il faut attendre des temps meilleurs et une augmentation des moyens l'année prochaine. Et puis, avec les moyens distribués, il était possible d'organiser les choses autrement...
     Mais la pénurie peut être envisagée sous toutes les coutures, elle demeurera toujours la pénurie.
     Les cours ont repris ce matin. Jusqu'au prochain incident grave généré par cette situation de pénurie ?

Handicapés et RATP : un écho des bulletins Lutte Ouvrière de la RATP du 22.10.12.


PEUT BEAUCOUP MIEUX FAIRE !

Sur son site la RATP se vante que les 60 lignes de bus parisiennes sont accessibles aux handicapés moteurs depuis 2009. Mais en dehors de Paris, 44 lignes sont adaptées sur les 351 du réseau RATP, et celle-ci se fixe l’objectif de toutes les équiper d’ici 2015.
     Le problème c’est qu’elle parle d’aménager 40 à 50 lignes par an, ce qui fait au minimum cinq ans de travaux et nous amène à… 2017 au plus tôt. La RATP ne croit même pas en ses promesses ! 

mardi 23 octobre 2012

Electrolux : un communiqué de Nathalie Arthaud

Soutien total aux grévistes d’Electrolux à Revin !
 
J’apporte mon soutien le plus total aux travailleurs de l’usine Electrolux de Revin, dans les Ardennes, qui se sont mis en grève à 100% en apprenant que leur direction a l’intention de fermer l’usine dans les deux ans. L’hypocrisie de la direction, qui ne parle pas de fermeture mais de « nécessité de trouver un repreneur », ne trompe personne. Elle veut bel et bien sacrifier 500 travailleurs sur l’autel de ses profits.
     Et pourtant le groupe Electrolux n’est absolument pas en difficulté, bien au contraire : il a annoncé pour le premier semestre de cette année des bénéfices en hausse de 19%, à 115 millions d’euros ! Mais les rapaces qui dirigent l’économie capitaliste n’en ont jamais assez : après avoir déjà fermé 12 usines depuis 2007, Electrolux veut continuer le massacre, pour augmenter encore un peu plus ses marges.
     Face à ce scandale, dans un département déjà ravagé par le chômage, la réaction des travailleurs de l’usine montre la seule voie possible. Seule une lutte déterminée de tous les travailleurs concernés par ces licenciements, et au-delà, pourra imposer ce qui devient de plus en plus une mesure de salut public : l’interdiction des licenciements.

                                                 Nathalie Arthaud, le 23.10.12.

 

Lycée Georges Braque : en grève

Suite à l'agression du proviseur-adjoint, il n'était, ce matin, pas question de reprendre les cours sans discussion pour les enseignants. La quasi totalité des présents ont décidé de se mettre en grève lors de l'AG de 8 heures. Le lycée s'est arrêté.
     Les revendications ont été posées ainsi que le ressenti des personnels qui s'est exprimé. Une rencontre à l'Inspection académique aura lieu en fin d'après-midi et permettra de transmettre tout cela.
     Les personnels, dont moi-même, demandent à leur hiérarchie rectorale et ministérielle de prendre toutes leurs responsabilités pour que la sécurité des personnels comme des élèves ne soit pas mise en jeu.
     Le service d'information du rectorat a tenté de minimiser la grève du lycée en l'incluant dans l'appel à la journée de la fédération des fonctionnaires CGT pour aujourd'hui !
      L'Inspection académique du 95, quant à elle, nous prenait de haut ce matin lorsque nous demandions un rendez-vous. Celui-ci qui n'était guère possible le matin l'est devenu en fin de matinée !
     

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière du 22.10.12.


Entre rentabilité capitaliste et santé publique, le gouvernement a choisi la rentabilité

« Cela devait arriver ». Voilà ce que disent les habitants de Lacapelle-Marival dans le Lot quand ils apprennent qu’une de leurs voisines a perdu son bébé entre son domicile et la maternité située à plus d’une heure de route. Voilà ce que disent les pompiers qui ont dû procéder à plusieurs accouchements depuis que la maternité la plus proche a fermé.
     Ceux qui s’opposent aux fermetures de maternités et d’hôpitaux dans les zones rurales en témoignent : les pouvoirs publics qui prennent les décisions de fermeture sont prévenus des dangers. Mais entre les risques pour la santé publique et les économies que cela représente, ils choisissent les économies. Ce sont des choix criminels.
     En 1975, il y avait 1 370 maternités, aujourd’hui il n’y en a plus que 535. Les plus hypocrites justifient les fermetures par le fait que les maternités à moins de 300 accouchements par an ne seraient pas assez sûres. Mais accoucher dans une voiture, sur une aire d’autoroute, n’est certainement pas mieux ! Quant aux autres, ils le disent ouvertement : il s’agit de rationaliser et de rentabiliser le fonctionnement des hôpitaux.
     Hollande et Marisol Touraine, la ministre de la Santé, ont déploré « une situation dramatique ». Mais comme la droite, la gauche a une responsabilité écrasante dans cette situation. De 1997 à 2002, le gouvernement Jospin en a fermé, lui aussi, des maternités et des hôpitaux de proximité. Les franchises médicales, le forfait hospitalier, les déremboursements, les restrictions drastiques sur la santé, c’est autant de la responsabilité de la gauche que de la droite.
     Et combien d’autres drames passés sous silence ? Faute de places dans les hôpitaux, les malades se font faire les poches par les cliniques privées et les médecins en secteur libre qui pratiquent les dépassements d’honoraires.
     Combien de personnes renoncent à des soins ou à des médicaments parce qu’ils ne peuvent plus se payer de mutuelle ? Combien ne peuvent consulter un spécialiste, ne serait-ce qu’un dentiste, parce qu’ils n’ont pas l’argent ou parce qu’il n’y en a pas comme dans les zones rurales et dans certaines banlieues populaires transformées aussi en déserts médicaux ?
     Les caisses de l’assurance maladie, de la vieillesse et des allocations familiales, comme celle du chômage, sont alimentées principalement par les cotisations sociales. Payées pour partie par les patrons et pour partie par les salariés, ces cotisations représentent du salaire différé qui doit revenir aux travailleurs.
     Diminuer les cotisations patronales, comme le demande le patronat et comme l’envisage le gouvernement, serait un cadeau aux patrons mais une perte sèche pour les travailleurs. Car si les cotisations versées par le patronat ne rentrent plus, qui paiera alors pour les hôpitaux, pour les médicaments, pour les aides au logement, pour les crèches, pour les retraites ?
     Il y a déjà, annuellement, plus de 30 milliards d’exonérations de cotisations, alors alléger encore de plusieurs milliards la facture des patrons et les transférer sur d’autres impôts serait un vol de plus sur les salaires et une agression contre la protection sociale. Alors si les patrons veulent être plus compétitifs dans la guerre commerciale qu’ils se mènent, qu’ils rognent sur leurs marges bénéficiaires ! Mais la santé, la retraite et les besoins vitaux des classes populaires n’ont pas à être sacrifiés sur l’autel de leur compétitivité.
     Marisol Touraine prétend faire de la défense de l’hôpital public son cheval de bataille. Mais a-t-elle prévu des embauches de personnel hospitalier ? Non. Elle s’est engagée à ce « qu’aucun Français ne soit à plus 30 minutes de soins d’urgence », mais a-t-elle programmé le financement de centres de santé de proximité ? Non. Le gouvernement a, au contraire, prévu de faire 657 millions d’économies sur les hôpitaux. Et si la ministre ne parle pas de « rentabilité », elle dit vouloir « renforcer l’efficience interne des établissements ». Où est la différence ?
     Tout doit-il être rentable dans cette société ? L’éducation, la santé doivent-elles être rentables ? Est-ce que s’occuper des anciens atteints d’Alzheimer, cela doit être rentable ? Est-ce que soigner les malades d’un cancer, cela doit être rentable ? Bien sûr que non !
     Le bon fonctionnement des services publics a été pendant longtemps un des indices les plus sûrs du degré de développement d’un pays et même du degré de civilisation. Ne laissons pas les capitalistes et leurs serviteurs au pouvoir la faire reculer

lundi 22 octobre 2012

Agression dans un lycée d'Argenteuil : l'éducation a besoin d'être refondée... comme la société

Le Proviseur-adjoint de mon lycée a reçu un coup de poing de la part d'un élève. C'est la seconde agression physique qu'il subit depuis le début de l'année, et ce genre d'acte est nouveau dans ce lycée. Ces actes expriment les difficultés croissantes d'un certain nombre d'établissements scolaires.
     Comme commentaire, je ne reprendrai qu'un extrait de mon intervention contre la perspective de l'installation d'un lycée privé à Argenteuil : "...Au lieu d’élever le niveau de l’ensemble des jeunes et de l’ensemble de l’enseignement, c’est à une ségrégation renforcée des élèves que l’on assisterait. Encore une fois, l’accumulation des problèmes à l’école publique, je la vis depuis des décennies, et plus précisément depuis douze ans dans un établissement en difficulté du secondaire de la commune. Et je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni la qualité des enseignants ou du personnel ni les élèves qui en sont responsables. Ce qui est en cause, c’est le manque de moyens adaptés à la situation des jeunes, de leurs familles, pour remplir au mieux notre tâche d’éducateurs...".
     Bien évidemment, pendant deux heures, les personnels unanimes ont exprimé leur "droit de retrait" pour marquer leur solidarité et exprimer leur volonté de voir leur sécurité assurée.