jeudi 24 mai 2012

Besson: rue de la Faisanderie

Besson, la girouette des politiciens prêt à tout, vient d'ouvrir son cabinet de "conseil". Question turpitudes, il a des aptitudes à conseiller. Dès le lendemain de l'élection de Hollande, il tournait une nouvelle fois casaque.
     Il a installé son officine rue de la Faisanderie : tout un programme, cela ne s'invente pas !

mercredi 23 mai 2012

Drôles de moeurs politiques


Hier matin, une réunion préfectorale de préparation des prochaines élections législatives  avait lieu à Cergy. J’y participai en tant que représentant des candidats de Lutte Ouvrière.
     Cela crée encore un certain étonnement, même si l’on y est habitué, lorsque l’on voit un député de droite « sortant » sympathiser ouvertement avec des représentants du PS, et réciproquement. Comme si ce monsieur n’avait pas voté les mauvais coups contre les travailleurs : l’allongement de la retraite, les suppressions de postes dans les services publics, la hausse de la TVA
     Je préfère l’attitude de mon camarade Jean-Claude, rapportée par la presse locale. Le jour du dépôt des candidatures, un candidat UMP, député sortant lui tend la main. Avant de la lui donner, Jean-Claude lui demande de lui dire de quel parti il est. A sa réponse, il refuse de le faire en évoquant ces mauvais coups qu’il subit comme les autres travailleurs.
     Pour le député en question, Jean-Claude était un « sectaire ».
     La preuve que ce monsieur a des soucis de vocabulaire. Il confond ce terme avec le fait d’avoir uniquement des principes qui font que l’on ne dit jamais merci à la main qui vous opprime et vous étouffe.

Le Val-Nord : "ainsi font les marionnettes, un petit tour et puis s'en vont"


Le quartier du Val-Nord, à Argenteuil, n’en finit pas d’accueillir les ministres en tous genres, gens de droite comme de gauche. Il a été, lundi, une nouvelle fois le théâtre d’une telle visite.
     Le terme de « théâtre » n’est pas de trop. Le Val-Nord est une scène facile, une sorte de « cinecitta » des quartiers populaires. Pour ces messieurs-dames les ministres, avec une bonne escorte ouvrant la route, du 8ème arrondissement ou de Neuilly, vous y arrivez en peu de temps. Le temps de prendre des photos, d’échanger quelques banalités avec des curieux, les étoiles filantes repartent, laissant la place, jusqu’au prochain tour.

Médiator : un grand patron qui peut continuer à dormir tranquille


Le tribunal de Nanterre vient d’annoncer le report du procès intenté au groupe Servier, responsable avec son Mediator de la mort de 500 à 2000 personnes. Avec cynisme, son patron, se pose en victime : il dit avoir été« lapidé » par les médias et n’a de cesse de dénigrer les plaignants et d’obtenir des délais supplémentaires. Les malades, et les proches des personnes décédées sont écœurés, et il y a de quoi ; car tous attendent depuis trop longtemps que la vérité soit dite.
     Le procès Servier aura peut-être lieu dans un an. Celui du secret des affaires qui permet toutes les escroqueries reste à mener.

Facebook : la vraie face spéculative du capitalisme


La chute de l’action Facebook, à peine mise sur le marché, est révélatrice du caractère artificiel de cette économie capitaliste. Les banquiers ont d’abord estimé que le titre était trop haut puis ils craignent sa surévaluation.
     Derrière cette effervescence,  la valeur réelle de l’entreprise elle est restée la même.
Mais cela n’empêche pas les spéculateurs, et les commentateurs, d’y être allés de bon cœur.

mardi 22 mai 2012

Christian Buono : l’Olivier de Makouba


Christian a terminé son chemin de vie ce dimanche, à l’âge de 88 ans.
     Je l’avais connu à 23 ans alors que j’occupais mon premier poste d’instituteur à Paul Eluard, au Val-Nord. Il était au PCF, je militais à Lutte Ouvrière. Le vent de mai 68 soufflait encore un peu. Nous avions, instits, des discussions politiques. A une époque où pour certains membres du PCF, je n’étais qu’un affreux « gauchiste », elles étaient fraternelles. Quelque chose m’est restée en mémoire : il y avait un autre instit qu’il avait gagné à son engagement de militant tout en l’aidant à guérir de sa maladie : cet autre collègue avait été alcoolique. En militant, Christian l’avait soutenu.
     Il ne m’a jamais parlé à cette époque de son engagement comme « Pied-rouge » durant la guerre d’Algérie. C’est bien plus tard, que je l’avais découvert un jour sortant de la fête de LO à Presles : accompagné de sa fille Geneviève, il était venu débattre de son livre de témoignage de son engagement algérien : « L’Olivier de Makouba ».
     Je suis très fier d’avoir –avec le soutien de Philippe Doucet, maire d’Argenteuil- contribué à ce qu’un parc important d’Argenteuil s’appelle « Maurice Audin ». Au-delà d’aider à la mémoire de sa disparition, c’était rendre hommage à toute une famille : la famille Audin-Buono, Christian était le beau-frère de Maurice.
     Oui, je suis très triste. Il n’est plus. C’était un Homme, ce mot majuscule lorsqu’il est fait d’Humanité. 



La cérémonie d’adieu aura lieu le vendredi 25 mai 2012, à 14 heures au Crematorium et Parc mémorial du Val d’Oise, à Saint-Ouen l’Aumône.

RATP : extraits du bulletin LUTTE OUVRIERE du dépôt de Nanterre


LACHEZ LE POGNON !
Pour ceux d’entre nous qui ont leur compte au Crédit Agricole, la prime d’intéressement n’a pas été créditée, bien que virée par la RATP. Un coup c’est la RATP qui retarde le versement, un coup ce serait la banque qui a bouffé le virement.
     Pour nous mettre des agios les banques ne perdent pas de temps. Toucherons-nous les intérêts ?



AUGMENTEZ NOS SALAIRES !
Ce mois-ci, on va nous verser la prime d'intéressement, qui va tourner autour de 900 €. Ce sera toujours ça de pris, mais ce qui nous intéresse, c'est d'avoir une véritable augmentation de salaires et non dépendre d'une prime aléatoire.
      Mais ça, il faudra aller le chercher…

C'EST UNE MALADIE IRRÉVERSIBLE
D'ici juillet, la direction envisagerait de passer de un à deux ans la visite périodique obligatoire à la médecine du travail. Comme quoi, ce qui l'intéresse d'abord et avant tout, c'est de soigner ses comptes en supprimant des postes de médecins et d'infirmier, etc.
     Décidément, c'est une pathologie. Docteur, est-ce que ça se soigne ?

lundi 21 mai 2012

Editorial des bulletins d'entreprise "Lutte Ouvrière" du 21.05.11.


Mettre sous surveillance les faiseurs d’illusions

Ça y est ! Les ministres en partance ont officiellement passé le relais aux ministres qui arrivaient et les médias ont longuement commenté tous les faits et gestes des protagonistes de toutes les cérémonies.
     Les travailleurs n’ont certainement aucune raison de regretter que Sarkozy, Fillon, Guéant et les autres ne soient plus sur la photo de famille prise sur le perron de l’Élysée. Le gouvernement déchu a été l’exécutant cynique de la politique de la grande bourgeoisie dans une période où la crise a rendu l’offensive du grand capital contre les travailleurs de plus en plus virulente. Il est inutile de rappeler les mesures baptisées « réformes » de ce gouvernement qui ont toutes signifié un recul des conditions d’existence du monde du travail. Les travailleurs, les retraités, les chômeurs en ont gardé les traces douloureuses.
Pire encore que les mesures qu’il a prises, ce gouvernement a laissé les mains totalement libres aux groupes industriels et financiers pour licencier, pour supprimer des emplois afin de faire plus de profits avec moins de travailleurs plus exploités, pour bloquer les salaires, pour remplacer des salariés en CDI par des précaires plus mal payés.
     Oui, le simple fait de ne plus voir, de ne plus entendre ces hommes de droite nous expliquer que tout ce qui est bon pour les riches, les grands patrons et les banquiers est bon pour la population, est déjà un changement.
     Mais cette satisfaction morale ne rendra pas son emploi à celui qui l’a perdu, pas plus qu’elle n’enlèvera la menace qui pèse sur tous ceux qui savent déjà que leur entreprise planifie des licenciements. Elle ne remplira pas le frigo de ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois. Et Hollande n’a même pas l’intention d’annuler toutes les mesures anti-ouvrières de Sarkozy.
     « Le gouvernement n’est en place que depuis quelques jours, il faut lui laisser le temps », entend-on parfois. Mais quelques jours ont suffi à Hollande pour rencontrer les dirigeants de ce monde, de Merkel à Obama, ici pour discuter de l’avenir de l’euro, là pour concilier sa promesse de retirer les troupes françaises d’Afghanistan avec la volonté de ses alliés américain et britannique d’y rester encore.
     Et le ministre de l’Intérieur a trouvé le temps de rencontrer une catégorie professionnelle qui n’hésite pas à montrer son mécontentement depuis plusieurs semaines : les policiers.
     En revanche, pas un mot du gouvernement pour annoncer, par exemple, qu’il empêchera les plans de licenciements déjà prévus, de Fralib à PSA Aulnay en passant par Petroplus, sans parler de ceux qui tombent pour ainsi dire chaque jour, de Carrefour à Air France. Pour le pouvoir d’achat, il n’y a guère qu’un « coup de pouce » promis aux Smicards.
     Alors, les travailleurs ont intérêt non seulement à être méfiants mais aussi à montrer clairement au gouvernement qu’ils le sont. Les élections législatives qui auront lieu dans moins de trois semaines peuvent en être une occasion.
      Le PS réitère son chantage au vote utile. Mais la gauche gouvernementale est à peu près assurée d’obtenir la majorité à l’Assemblée. Voter pour les candidats du PS, c’est voter la confiance au gouvernement socialiste. Et c’est aussi laisser la critique et l’opposition à la droite et à l’extrême droite.
     L’électorat ouvrier a, au contraire, intérêt à montrer qu’il ne se contentera pas du changement à la tête de l’État et qu’il a des exigences vitales qu’il n’entend pas brader.
     Il a intérêt à montrer au gouvernement que celui-ci est sous la surveillance non seulement des marchés financiers, mais aussi des travailleurs et que les critiques ne viendront pas seulement de sa droite, mais aussi de sa gauche.
    Lutte Ouvrière présente des candidats dans toutes les circonscriptions du pays pour défendre le programme de lutte et les objectifs défendus par Nathalie Arthaud à l’élection présidentielle et pour assurer la présence d’un courant communiste.
     Voter pour ces candidats, c’est voter pour des femmes et des hommes qui sont tous du camp des travailleurs et qui ne l’abandonneront pas sous prétexte que la gauche a relayé la droite.
     Un vote n’est qu’un vote, et derrière le gouvernement, au-dessus de lui, il y a le grand patronat, les marchés financiers qui ne sont pas impressionnés par les urnes.
Pour changer le rapport de forces avec eux, il faudra des luttes décidées et conscientes. Mais plus il y aura de votes en faveur des candidats de Lutte Ouvrière, plus cela donnera du crédit au programme qu’ils défendent. Plus cela montrera qu’il y a des travailleurs qui ne se laissent pas berner et qui relèvent la tête. Cela comptera pour l’avenir.