C’est le patronat et les banquiers qu’il faut placer
« sous surveillance »
Une agence de notation vient donc de placer la France et les autres pays de la zone euro « sous surveillance », et de menacer de dégrader la note de sa dette publique. Voilà qui va au moins donner au gouvernement français un prétexte de plus pour accroitre la rigueur, c’est-à-dire les agressions contre le niveau de vie des classes populaires. Si la confiance des spéculateurs dans les capacités de remboursement de l’État français s’érodent, en quoi le monde du travail en est-il responsable ? Le déficit de l’État n’a pas été creusé par les travailleurs, les retraités ou les chômeurs, mais par des gouvernements qui ont vidé les caisses en arrosant les grandes entreprises et les banques de subventions et d’exonérations. Ces mêmes grandes entreprises, ces mêmes banques, continuent à licencier des travailleurs par milliers.
La notation est utilisée comme un chantage contre les travailleurs. La seule manière de préserver notre niveau de vie, nos emplois et nos salaires, ce sera de placer « sous surveillance » – c’est-à-dire sous le contrôle des travailleurs – les comptes et les agissements des irresponsables qui dirigent l’économie capitaliste.
Nathalie Arthaud, le 6.12.11.