Israël-Gaza : un cessez-le-feu meurtrier
Alors que Netanyahou s’apprêtait à annoncer, le 18 octobre, sa candidature à un nouveau mandat à la tête du gouvernement israélien, il préparait de nouveaux bombardements sur Gaza.
Publié le 22/10/2025
Plus de 45 Palestiniens sont morts le lendemain sous les 153 tonnes de bombes larguées sur le territoire et cyniquement revendiquées par le Premier ministre, tandis que deux soldats israéliens étaient tués.
Le cessez-le-feu intervenu le 10 octobre, sous la pression du prétendu plan de paix de Trump, n’aura guère laissé le temps aux Gazaouis déplacés de revenir sur les ruines de leurs habitations. À la suite du retour en Israël des otages encore vivants, la question épineuse du rapatriement des dépouilles des otages morts est une épée de Damoclès menaçant les Palestiniens. Treize corps avaient en effet déjà été rendus aux familles israéliennes et, le 21 octobre, deux autres dépouilles ont été restituées. Malgré les difficultés évidentes à localiser des corps et à les extraire du champ de ruines qu’est devenu Gaza sous les bombardements et les bulldozers israéliens, respecter les termes de l’accord, et ne pas donner davantage de prétextes à une reprise de la guerre, semble avoir été une des préoccupations du Hamas.
Pourtant, la menace de reprendre la guerre reste une carte entre les mains du gouvernement Netanyahou. Des bombardements ont été opérés dans le sud et le centre du territoire, sous des prétextes éculés de franchissement par des hommes du Hamas de lignes territoriales gardées par l’armée israélienne.
Il semble que l’administration Trump ait voulu s’assurer du déroulement de son plan en envoyant des poids lourds surveiller Netanyahou. Ainsi le 20 octobre, le gendre de Trump, Kushner, et son envoyé spécial, Witkoff, débarquaient sur le sol israélien et, le lendemain, c’était au tour du vice-président américain, J.D. Vance, d’atterrir à Tel-Aviv.
« Nous avons passé un accord avec le Hamas selon lequel ils vont bien se tenir et si ce n’est pas le cas, nous allons les éradiquer, si nécessaire », déclarait Trump le 20 octobre, affirmant une fois de plus que rien ne se réglerait dans la région sans l’aval de la première puissance impérialiste. La « phase 2 » de son plan devrait consister en la démilitarisation du Hamas, mais il est clair qu’une partie des Gazaouis voient dans celui-ci la seule force organisée susceptible de réguler un tant soit peu la vie collective dans les ruines, et notamment d’affronter les gangs qu’Israël a armés et qui pillent les maigres ressources qui parviennent à la population. Et, en effet, malgré la guerre menée par l’armée israélienne, les forces du Hamas n’ont pas disparu.
La démilitarisation évoquée est évidemment unilatérale. Qui parle de désarmer les forces armées israéliennes, suréquipées, ou au moins les colons d’extrême droite qui chaque jour attaquent les villages palestiniens en Cisjordanie, soutenus par la police et l’armée ? Le 19 octobre encore, des troupes israéliennes ont pénétré dans le camp de réfugiés d’Al-Aïn à l’ouest de Naplouse, et des détachements d’infanterie précédés de bulldozers menaient une opération dans la ville de Tubas, procédant à des arrestations et à des destructions de maisons et d’infrastructures.
Les dirigeants israéliens ont déjà montré, au Liban par exemple, que pour eux les cessez-le-feu consistent surtout à faire cesser le combat à leurs ennemis. Ils semblent bien partis pour mettre cette même conception en pratique après le cessez- le-feu conclu sous l’égide de Trump.
Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2986)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus :
-Aujourd’hui vendredi 24 octobre : carrefour Babou, de 17h.15 à 18 h.15. ;
-samedi 25 octobre, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;
-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;
-dimanche 26 octobre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;
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