Pour nous, trotskystes, la fin ne justifiera jamais n’importe quel moyen
Dans
une première brève, nous avons évoqué le cadre général et la personnalité de
Philippe Doucet qui sont des éléments majeurs dans la défaite de sa liste et de
ceux qu’il avait réussi à entraîner derrière lui. Nous aborderons aujourd’hui
la campagne elle-même de l’équipe de Philippe Doucet, telle qu’elle a été vécue
par un extérieur qui la juge calamiteuse.
Georges
Mothron a été capable d’intégrer dans sa liste au moins deux éléments de la
« gauche ». Chacun peut apprécier cela à sa façon, mais ces
transfuges ne portaient pas les « gamelles » de certains candidats
accueillis sur la liste d’ « Argenteuil avec vous ». Je pense à
un ex-adjoint de la liste de Georges Mothron. Le genre de candidat qui amène
dix voix et qui en fait perdre cent. Je pense également à l’ancien directeur de
cabinet de Philippe Doucet lors d’une partie du mandat 2008-2014. Un homme connu
du personnel municipal comme étant sans aménité à son égard, alors que ce
mandat portait plutôt un souvenir favorable parmi de nombreux employés
territoriaux de l’époque.
Le
clou a été la fusion de la liste conduite par Philippe Doucet avec celle de Mme
Fillette, ex-candidate primitive du petit clan Macron local, débarquée ensuite.
Comme si ses électeurs du premier tour n’allaient pas en majorité se rallier à
la liste Georges Mothron au second tour…
En
tout cas, ce ralliement a rendu pratiquement impossible la fusion entre la
liste Philippe Doucet et celle conduite par Omar Slaouti.
Il
est à noter que ce dernier a fait un meilleur score au second tour alors que
l’on aurait pu s’attendre au contraire.
Sur
un autre plan, comment des partisans de Philippe Doucet ont-ils à ce propos pu
digérer le quatre-pages sur l’entretien de la ville digne d’un torchon d’extrême-droite,
l’affiche scandaleusement non signée amalgamant la liste d’Omar Slaouti et
celle de Georges Mothron, tout comme comment ont-ils pu accepter une
responsabilité dans l’édition de tracts à visée communautariste ?
Pour
nous, la fin ne justifiera jamais la nature des moyens utilisés. Philippe
Doucet a démontré qu’il avait un point de vue totalement opposé sur la question.
Philippe
Doucet a détenu deux records lors de ces élections.
Le
premier est celui de la masse de tracts imprimés, sans parler de l’utilisation
des vidéos et des réseaux sociaux. Un tract n’a d’utilité que s’il est lu ne
serait-ce que par quelques habitants. Que s’il est un point d’appui pour les
multiples discussions approfondies qu’aurait dû avoir les militants mobilisés.
On peut faire l’hypothèse raisonnable que la lecture de ces tracts et le nombre
de ces discussions a représenté une partie infime de l’ensemble du matériel
produit.
Le second concerne le nombre de participants aux concentrations du carrefour "Babou". Quel
intérêt eurent ces rassemblements où des dizaines de
partisans se rassemblaient aux quatre coins, lesquels auraient pu tenter de
discuter ailleurs partout dans la Ville ? Bien sûr ces militants se
musclèrent le poignet, mais écœurèrent un peu plus les passants qui les évitaient. Piètre résultat !
En
2008, la campagne à laquelle nous participions fut menée à quelques dizaines de
personnes. Mais celle de 2014 initia ces carrefours Babou ridicules.
Ces
tracts et ces prestations ne servirent à rien. Nous ne savons pas si Philippe
Doucet eut la conviction que l’élection serait recommencée en septembre, mais
comme son adversaire, il fut absent du confinement. Ce fut pourtant un moment
où les habitants auraient été heureux de lire des messages, une feuille
hebdomadaire donnant des informations mais surtout les réconfortant.
Les
axes et le contenu des tracts des trois principales listes se ressemblèrent
étrangement, et d’abord par l’étalage de listes de promesses à la Prévert. Dans
la nuit tous les chats sont gris. Dans la confusion, l’électeur intéressé eut
bien des difficultés à localiser son chat, d’autant plus que ceux de la concurrence
étaient de la même couleur.
Il
eut pourtant été facile de se concentrer sur les quelques priorités
locales qui disqualifiaient la municipalité sortante :
-Certes
la liste Philippe Doucet l'était elle-même dans l’affaire jean Vilar.
Mais
il y avait d’autres thèmes sur lesquels la municipalité Georges Mothron avait
failli alors que l’action municipale y est néanmoins possible :
-la
construction d’écoles où son bilan était ridicule ;
-le
commerce où la situation est calamiteuse ;
-la
culture qui a connu dans la Ville après 2014 un incontestable recul ;
-le
logement pour tous qui est une priorité même si le pouvoir d’une municipalité
est limité sur la question.
Mais
cela fut noyé dans une masse gigantesque de promesses et d’informations…
Nous évoquons cela non pas pour donner
une leçon sur ce qu’il fallait faire, mais pour expliquer l’essentiel de la
défaite de la liste « Argenteuil avec vous ». Pour notre part, avec
nos très modestes moyens militants actuels, nous avions choisi un tout autre
axe de campagne, celle de l’affirmation de nos convictions communistes,
essentielles dans la période de crise approfondie qui s’est ouverte avec le
Covid 19.
Les militants de la Liste de Philippe
Doucet portent aussi, chacun au moins pour ceux qui s’y étaient vraiment
engagés, une responsabilité personnelle, certes marginale, dans l’échec de
cette campagne, et surtout dans les écarts décidés par la direction de cette
campagne. Mais nous retrouverons des militants de cette liste dans les luttes
de demain, des militants aujourd’hui très déçus et pour certains amers. Nous
aimerions qu’ils discutent ce que nous affirmons ci-dessus, et qu’ils le fassent entre autres avec nous.
Demain, nous aborderons la question de l'abstention à Argenteuil. DM
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