lundi 27 juillet 2020

Argenteuil : la défaite de Philippe Doucet (2)


Pour nous, trotskystes, la fin ne justifiera jamais n’importe quel moyen

 
Prêt à tout pour arriver à... rien !

Dans une première brève, nous avons évoqué le cadre général et la personnalité de Philippe Doucet qui sont des éléments majeurs dans la défaite de sa liste et de ceux qu’il avait réussi à entraîner derrière lui. Nous aborderons aujourd’hui la campagne elle-même de l’équipe de Philippe Doucet, telle qu’elle a été vécue par un extérieur qui la juge calamiteuse.

         Georges Mothron a été capable d’intégrer dans sa liste au moins deux éléments de la « gauche ». Chacun peut apprécier cela à sa façon, mais ces transfuges ne portaient pas les « gamelles » de certains candidats accueillis sur la liste d’ « Argenteuil avec vous ». Je pense à un ex-adjoint de la liste de Georges Mothron. Le genre de candidat qui amène dix voix et qui en fait perdre cent. Je pense également à l’ancien directeur de cabinet de Philippe Doucet lors d’une partie du mandat 2008-2014. Un homme connu du personnel municipal comme étant sans aménité à son égard, alors que ce mandat portait plutôt un souvenir favorable parmi de nombreux employés territoriaux de l’époque.
         Le clou a été la fusion de la liste conduite par Philippe Doucet avec celle de Mme Fillette, ex-candidate primitive du petit clan Macron local, débarquée ensuite. Comme si ses électeurs du premier tour n’allaient pas en majorité se rallier à la liste Georges Mothron au second tour…
         En tout cas, ce ralliement a rendu pratiquement impossible la fusion entre la liste Philippe Doucet et celle conduite par Omar Slaouti.
         Il est à noter que ce dernier a fait un meilleur score au second tour alors que l’on aurait pu s’attendre au contraire.
         Sur un autre plan, comment des partisans de Philippe Doucet ont-ils à ce propos pu digérer le quatre-pages sur l’entretien de la ville digne d’un torchon d’extrême-droite, l’affiche scandaleusement non signée amalgamant la liste d’Omar Slaouti et celle de Georges Mothron, tout comme comment ont-ils pu accepter une responsabilité dans l’édition de tracts à visée communautariste ?
         Pour nous, la fin ne justifiera jamais la nature des moyens utilisés. Philippe Doucet a démontré qu’il avait un point de vue totalement opposé sur la question. 

         Philippe Doucet a détenu deux records lors de ces élections.
         Le premier est celui de la masse de tracts imprimés, sans parler de l’utilisation des vidéos et des réseaux sociaux. Un tract n’a d’utilité que s’il est lu ne serait-ce que par quelques habitants. Que s’il est un point d’appui pour les multiples discussions approfondies qu’aurait dû avoir les militants mobilisés. On peut faire l’hypothèse raisonnable que la lecture de ces tracts et le nombre de ces discussions a représenté une partie infime de l’ensemble du matériel produit.
         Le second concerne le nombre de participants aux concentrations du carrefour "Babou". Quel intérêt eurent ces rassemblements où des dizaines de partisans se rassemblaient aux quatre coins, lesquels auraient pu tenter de discuter ailleurs partout dans la Ville ? Bien sûr ces militants se musclèrent le poignet, mais écœurèrent un peu plus les passants  qui les évitaient. Piètre résultat !
         En 2008, la campagne à laquelle nous participions fut menée à quelques dizaines de personnes. Mais celle de 2014 initia ces carrefours Babou ridicules.
         Ces tracts et ces prestations ne servirent à rien. Nous ne savons pas si Philippe Doucet eut la conviction que l’élection serait recommencée en septembre, mais comme son adversaire, il fut absent du confinement. Ce fut pourtant un moment où les habitants auraient été heureux de lire des messages, une feuille hebdomadaire donnant des informations mais surtout les réconfortant.
         Les axes et le contenu des tracts des trois principales listes se ressemblèrent étrangement, et d’abord par l’étalage de listes de promesses à la Prévert. Dans la nuit tous les chats sont gris. Dans la confusion, l’électeur intéressé eut bien des difficultés à localiser son chat, d’autant plus que ceux de la concurrence étaient de la même couleur.
         Il eut pourtant été facile de se concentrer sur les quelques priorités locales qui disqualifiaient la municipalité sortante :
         -Certes la liste Philippe Doucet l'était elle-même dans l’affaire jean Vilar.
         Mais il y avait d’autres thèmes sur lesquels la municipalité Georges Mothron avait failli alors que l’action municipale y est néanmoins possible :
         -la construction d’écoles où son bilan était ridicule ;
         -le commerce où la situation est calamiteuse ;
         -la culture qui a connu dans la Ville après 2014 un incontestable recul ;
         -le logement pour tous qui est une priorité même si le pouvoir d’une municipalité est limité sur la question.
         Mais cela fut noyé dans une masse gigantesque de promesses et d’informations…  

         Nous évoquons cela non pas pour donner une leçon sur ce qu’il fallait faire, mais pour expliquer l’essentiel de la défaite de la liste « Argenteuil avec vous ». Pour notre part, avec nos très modestes moyens militants actuels, nous avions choisi un tout autre axe de campagne, celle de l’affirmation de nos convictions communistes, essentielles dans la période de crise approfondie qui s’est ouverte avec le Covid 19.        
         Les militants de la Liste de Philippe Doucet portent aussi, chacun au moins pour ceux qui s’y étaient vraiment engagés, une responsabilité personnelle, certes marginale, dans l’échec de cette campagne, et surtout dans les écarts décidés par la direction de cette campagne. Mais nous retrouverons des militants de cette liste dans les luttes de demain, des militants aujourd’hui très déçus et pour certains amers. Nous aimerions qu’ils discutent ce que nous affirmons ci-dessus, et qu’ils le fassent entre autres avec nous.
          Demain, nous aborderons la question de l'abstention à Argenteuil. DM

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