Tests :
Macron parle, parle, parle
15 Avril 2020
« Testez, testez, testez » recommande
l’OMS depuis le 16 mars dernier. Ce qui est une évidence car cela permet
d’isoler les personnes porteuses du virus.
Dans son intervention lundi 13
avril, Macron a de nouveau promis qu’il y aurait des tests. Le 11 mai selon
lui, toute personne présentant des symptômes sera testée. Mais à ce niveau-là
comme pour le reste, tout manque.
Les seuls tests réellement
disponibles aujourd’hui sont les tests PCR (polymerase chain reaction, en
anglais, ou amplification en chaîne par polymérase), qui permettent de détecter
la présence du virus dans le nez ou la gorge. Mais outre le manque de réactifs
ou d’appareillages pour les réaliser, il manque d’écouvillons spéciaux pour
faire les prélèvements, quand ce n’est pas de masques FFP2, de charlottes, de
lunettes ou de surblouses pour le personnel de laboratoire !
Ces tests PCR ne sont réalisés
qu’en nombre fort limité, ils permettent de savoir si, au moment du
prélèvement, la personne était porteuse ou non du virus. Le test n’est pas
absolument fiable car il faut que le prélèvement avec l’écouvillon soit fait
sur un endroit où le virus est présent.
Les tests sérologiques, eux,
révèlent la présence d’anticorps dans le sang. Ils prouvent que la personne a
bien été en contact avec le virus mais ils ne sont pas encore vraiment
disponibles en masse. Tous les industriels du diagnostic se sont rués pour
fabriquer de tels tests et les vendre car le marché est porteur. Mais
justement, l’économie de marché est un obstacle à la collaboration et au
progrès. Pour chaque fabricant, l’important est que cela rapporte et chaque
pays pousse ses propres industriels. La fiabilité des tests sérologiques est en
cours de validation car il faut être sûr que les anticorps sont en quantité et
qualité suffisante pour permettre à la personne d’être immunisée et qu’elle ne
court plus le risque d’être réinfectée.
Pour les tests, c’est comme pour
les masques, les dirigeants parlent, parlent, parlent. Le 18 mars, le directeur
général de la santé déclarait : « Nous testons toutes les
personnes fragiles, à risques, hospitalisées évidemment, mais aussi les foyers
collectifs, les résidents d’établissements collectifs de personnes fragiles ou
âgées, et évidemment les professionnels de santé. » C’est
« évidemment » très loin d’être le cas… un mois après !
Étienne HOURDIN (Lutte ouvrière n°2698)
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