lundi 6 avril 2020

Matériels de protection et certains médicaments en rupture de stock à l'hôpital : un exemple à Lyon


Une incurie payée comptant par les hospitaliers



La directrice générale des Hospices Civils de Lyon vient d’envoyer un courrier à tous les agents pour annoncer que les réserves en équipements de protections, comme les surblouses ou les gants, ainsi que que plusieurs médicaments vitaux allaient être épuisées dans les jours à venir sans aucune perspective de réapprovisionnements. Elle invoque la demande internationale, la spéculation, les retards dans la fabrication… Face à la pénurie inéluctable, elle enjoint le personnel à faire nettoyer les surblouses jetables, à ne pas en changer entre deux patients Covid, à économiser les gants anti-piqures. Elle fournit même une vidéo expliquant comment transformer un sac poubelle en tablier. Des cadres invitent les agents à participer à des ateliers de confection. Les brancardiers n'auront plus droit aux gants et il leur est conseillé de bien se laver les mains.
                   Cette lettre a soulevé l'indignation légitime des travailleurs des hôpitaux.
         Bien sûr, la pénurie est réelle et dépasse le seul cadre des HCL dont la direction se retrouve aujourd’hui le dos au mur. Mais cette pénurie dramatique n’est pas arrivée par hasard. Depuis des années les directions des hôpitaux, relayant la politique des gouvernements successifs, ont obligé les agents à travailler à flux tendu comme dans les entreprises industrielles, rognant sur tout, les faisant travailler en "mode dégradé" pour faire des économies. Ces économies ont servi à payer l'encours de la dette contractée auprès aux banques qui avaient trouvé un bon filon pour s'enrichir sur le dos de l'hôpital.
         Aujourd’hui, ceux qui paient au comptant ces économies criminelles, ce sont les hospitaliers, contraints de bricoler des équipements pour ne pas tomber malade et risquer de mourir. Ceux qui sont coupables et responsables, ce sont tous ceux qui ont planifié et mis en œuvre cette politique au service du capital. Leur aveu d’impuissance ne les exonère pas.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire