Une incurie payée comptant par les hospitaliers
La directrice générale des
Hospices Civils de Lyon vient d’envoyer un courrier à tous les agents pour
annoncer que les réserves en équipements de protections, comme les surblouses
ou les gants, ainsi que que plusieurs médicaments vitaux allaient être épuisées
dans les jours à venir sans aucune perspective de réapprovisionnements. Elle
invoque la demande internationale, la spéculation, les retards dans la
fabrication… Face à la pénurie inéluctable, elle enjoint le personnel à faire
nettoyer les surblouses jetables, à ne pas en changer entre deux patients
Covid, à économiser les gants anti-piqures. Elle fournit même une vidéo
expliquant comment transformer un sac poubelle en tablier. Des cadres invitent
les agents à participer à des ateliers de confection. Les brancardiers n'auront
plus droit aux gants et il leur est conseillé de bien se laver les mains.
Cette
lettre a soulevé l'indignation légitime des travailleurs des hôpitaux.
Bien
sûr, la pénurie est réelle et dépasse le seul cadre des HCL dont la direction
se retrouve aujourd’hui le dos au mur. Mais cette pénurie dramatique n’est pas
arrivée par hasard. Depuis des années les directions des hôpitaux, relayant la
politique des gouvernements successifs, ont obligé les agents à travailler à
flux tendu comme dans les entreprises industrielles, rognant sur tout, les
faisant travailler en "mode dégradé" pour faire des économies. Ces
économies ont servi à payer l'encours de la dette contractée auprès aux banques
qui avaient trouvé un bon filon pour s'enrichir sur le dos de l'hôpital.
Aujourd’hui,
ceux qui paient au comptant ces économies criminelles, ce sont les
hospitaliers, contraints de bricoler des équipements pour ne pas tomber malade
et risquer de mourir. Ceux qui sont coupables et responsables, ce sont tous
ceux qui ont planifié et mis en œuvre cette politique au service du capital.
Leur aveu d’impuissance ne les exonère pas.
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