Blabla, débrouille, incohérences
Masques,
cimetières
Suite à ce que nous écrivions ces
jours derniers à propos des masques dans un article qui évoquait aussi dans un
encadré la situation à la Ville d’Argenteuil, un lecteur nous a envoyé le
message suivant :
« Je viens préciser ce que tu annonces ce matin sur la gestion des
masques au niveau des services municipaux.
L'histoire des masques est un vrai
roman feuilleton à l'échelle mondiale, nationale et ce qui me préoccupe
actuellement municipale, " croquignolesque" comme dirait l'autre si
ce n'était pas aussi dramatique.
Pour moi cela a commencé avec G. Mothron,
son adjoint et une élue du département réceptionnant des grandes caisses de
masques - pour la photo ! (Mais ce ne sont pas eux qui se sont coltinés la
manutention bien sûr).
À partir de là on peut se dire
chouette, en pleine pénurie de masques, le personnel va pouvoir en bénéficier
et bien pas du tout. Je sais que celles et ceux qui assurent " la
continuité du service public " à la mairie n’y ont pas eu droit
dès lors qu'ils n'ont pas un contact direct avec le public et ce début avril.
Pourtant il n'y a pas vraiment de
distanciation dans les bureaux souvent exigus.
Pour les masques, cela a été pour
l’essentiel le règne de la débrouille, en tout cas, pour ceux qui n’était pas « en
première ligne ».
Puis je lis sur le site de la ville que
des masques ont été distribués entre autres aux commerçants : bien sûr,
difficile de vérifier en ces temps où je suis confiné la plupart du temps...
Jusqu'à hier où je suis allé commander des fleurs pour ma tante malheureusement
décédée du Covid mardi dernier. Je questionne l'employée pour son masque
" fait maison". Elle me répond en baissant la tête : "C'est la
débrouille, quelqu'un a la gentillesse de nous en fabriquer." Je
n'insiste pas, mais je me dis à quels commerçants alors ont-ils été distribués
les masques ? Cette agence de pompes funèbres, qui ne reçoit que les familles
pour nécessité d'enterrement, (c’est affiché sur la porte) souvent un proche
décédé du Covid (elle m'a confirmé qu'il y avait plus de décès qu'en temps
normal) donc potentiellement " porteurs" du virus ce ne sont pas des
commerces de "première ligne" ?
Peut-être
que finalement, lors de l’arrivée des masques du Conseil régional, il n'y avait
rien dans les caisses. C'était juste pour faire la photo et faire croire aux
futurs électeurs que le maire agissait. Comme d'habitude, du vent, qui ira
vérifier à qui ils ont été distribués ?
Un autre sujet : il attend quoi le
maire pour rouvrir les cimetières ?
"Ils
ne sont ouverts qu'au moment des enterrements et encore pas plus de 15 et c'est
rapide, on referme vite les portes" m'a prévenue l'employée. Ah bon, je ne
pourrai pas prendre le temps de parler avec la famille (réduite) ?
"Je pourrais en profiter pour
aller sur la tombe de mes parents, de ma sœur pour arroser... ?"
On frôle le burlesque.
Ben oui, ce n'est pas un supermarché ou
une multinationale, le cimetière, j'ai failli lui répondre mais elle n'aurait
pas compris et elle était tellement gentille cette employée. Aussi gentils
que les employés de la mairie qui acceptent de venir travailler sans masque. »
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