Macron,
Le Pen et le voile islamique : concours de démagogie
23 Octobre 2019
Le concours de démagogie
antimusulmans continue de battre son plein dans le monde des politiciens et
dans les médias. Macron avait ouvert ce sinistre bal en affirmant qu’il fallait
parler de l’immigration, c’est-à-dire la stigmatiser.
Et le Président d’en rajouter
après l’attentat à la préfecture de Paris, appelant à une société de vigilance
contre les signes de radicalisation, aussitôt suivi par un élu RN qui s’en est
pris à une femme voilée au conseil régional de Bourgogne. La campagne s’est
alors emballée au gouvernement, à droite et à l’extrême droite, chacun y allant
de sa surenchère quotidienne, jusqu’au 20 octobre où Marine Le Pen s’est prononcée
pour « l’interdiction du voile dans l’espace public ».
L’ensemble de la classe
politique, en dehors du RN, a alors affirmé en chœur que cette proposition
était honteuse, stupide, inconstitutionnelle, ridicule, inapplicable, etc. Et
Macron, après avoir allumé lui-même cet incendie, a pu poser au pompier le 22
octobre en prêchant contre « la division », pour l’apaisement. Tout
en allant chasser des voix à droite, Macron veut continuer d’apparaître comme
s’opposant à la surenchère lepéniste.
On ne sait ce que donneront, dans
les urnes, les tactiques répugnantes de ces pipeurs de voix professionnels.
Mais on sait ce qu’elles impliquent dans la vie de tous les jours : une
dégradation des relations humaines, une méfiance, des paroles, des attitudes
qui contribuent à pourrir le climat social. Cette campagne, initiée par Macron,
amplifiée par Le Pen, renforcera inévitablement les préjugés et les
comportements racistes.
Combattre pour l’émancipation des
femmes implique de lutter contre le voile, ce symbole de leur enfermement et de
leur oppression. Mais cela n’a rien à voir avec la campagne anti-musulmans de
Macron, Le Pen et de tous les politiciens qui cherchent des voix
réactionnaires. Au contraire, cette campagne ne peut que renforcer les courants
intégristes. Les femmes qui se battent aujourd’hui pour leur liberté n’ont rien
à attendre de ces politiciens ni de leurs lois.
Dans les pays comme l’Arabie
saoudite, où la prison du voile islamiste est obligatoire, la France est du
côté des oppresseurs. Ici même, la lutte contre l’oppression des femmes, dont
le voile islamique est un marqueur revendiqué, ne peut pas se mener au nom de
l’ordre social, mais seulement contre lui, pas aux côtés des Macron et des Le
Pen, mais uniquement en s’opposant à eux.
Paul
GALOIS (Lutte ouvrière n°2673)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire