Le
Conseil Départemental de l’Education nationale est un organisme consultatif qui
rassemble sous l’égide du préfet des élus, des représentants des enseignants et
des parents. Ce conseil évoque des questions éducatives, telle que la carte
scolaire. Sa réunion d’hier au soir portait sur celle des collèges pour quatre
communes du département. Nous avons pu récupérer l’intervention percutante du
représentant de la FCPE-95.
De quoi être effectivement horrifié
« La FCPE est consultée à
propos des modifications de carte scolaire des collèges de 4 villes du
département. C’est bien la moindre des choses, les parents sont les mieux placé
pour y réfléchir, puisque non seulement personne mieux qu’eux n’a la
connaissance des quartiers où ils habitent, mais également parce que toute
modification de cette carte impacte leur vie et celle de leurs enfants.
Nous
verrons tout à l’heure dans le détail que les élus locaux ont du mal à saisir
la différence entre « informer » et « se concerter avec »
les parents.
Mais
puisque nous sommes réunis ce soir, et que cela concerne directement les
collèges, nous tenons à affirmer à l’occasion de ce CDEN que la FCPE-95 est
horrifiée, et nous pesons nos mots, par un certain nombre d’orientations du
ministère actuel qui poursuit et aggrave celles du précédent.
Horrifiée
tout d'abord par la fermeture envisagée des CIO : nous connaissons tous,
personnellement, l'intérêt de ces centres, ouverts même le samedi, accueillant
les élèves et les parents hors de l'établissement, prenant le temps de les
aider, de les conseiller, sans jugement, sans apriori. La fermeture des CIO et
le transfert de leurs tâches vers la région va faire perdre cette neutralité
souvent essentielle au bien-être des jeunes, surtout dans ce moment délicat
qu'est leur choix de l'orientation.
Horrifiée
de constater que l’on veut encore redéployer un peu plus les moyens dans les
établissements : combien de personnels essentiels sont désormais
difficiles à contacter : psy, cop, médecin, parce que des postes sont supprimés
petit à petit, et donc les personnes assignées à ces fonctions sont
affectées à un nombre d'établissements toujours plus nombreux, et donc sont de
moins en moins disponibles pour assurer dans les meilleures conditions leur
tâche auprès des familles.
Horrifiée ensuite par parcours sup, thermomètre remplaçant
l'ancien thermomètre appelé APB, mais avec la poursuite, en l’aggravant, de la
même maladie : le manque de places dans les universités. L'an dernier, quand
les fils de la bourgeoisie ont été provisoirement empêchés d'aller en
Médecine, la presse s'est emparée du sujet. Cette année, quand ce seront les
enfants des quartiers populaires qui seront mis au rebut par le ministère de
l'éducation nationale, cela fera sans doute moins de bruit dans la presse, mais
cela aggravera le ressentiment de cette jeunesse délaissée.
Horrifiée enfin par l'attitude des autorités concernant le
déroulement des partiels dans les universités, dans des conditions
scandaleuses, de vétusté, de propreté, d'éloignement, de chaleur, et des
matériels déficients pour certaines épreuves. Et que dire de la délocalisation
à Rungis par exemple, les étudiants accueillis systématiquement par des
gendarmes ou des crs, toujours armés, des jours de grèves sncf, pour beaucoup
d’étudiants A CHAQUE FOIS finir par l’annulation du partiel, quel gâchis,
quelle honte !
D'autres
moyens existent pour évaluer les connaissances des étudiants, certains UFR ont
commencé à les mettre en place, mais d'autres s'entêtent, peut-être pour faire
payer aux étudiants leur contestation pourtant légitime de la loi ORE.
Tout comme la fcpe95 a demandé que le département écoute
les parents, la fcpe95 demande que l'Etat écoute les personnels des CIO, les
étudiants, les enseignants, les personnels de l’Education nationale, et les
parents. Pour que l'éducation nationale ne devienne pas le champ de ruines
qu'elle est devenue par exemple en Guyane. »
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