Une solution trouvée par la mobilisation
Depuis des mois, des migrants
campaient dans le quartier populaire Croix-Rouge, à Reims. D'abord installés
sur un bout de pelouse appartenant au bailleur social, ils ont été expulsés et
se sont installés dans le square d'en face. De quelques habitants, ce camp de
fortune a grossi pour accueillir quelques dizaines de migrants.
Il
y a deux semaines, une association de riverains a interpellé la municipalité
par le biais de la presse locale pour la gêne occasionnée par l'occupation du
square. L'expulsion du campement a été programmée. Les militants associatifs
qui viennent en aide aux migrants de façon continue ont alors aidé à ce qu'ils
se transportent un peu plus loin, au sein du campus Croix-Rouge de l'Université
de Reims.
On
aurait pu espérer un peu d'humanité de la part des autorités universitaires :
c'était sans compter sur le président de l'Université, qui a pris à 21h
dimanche 17 septembre un arrêté "pour raisons de sécurité"
interdisant aux personnels et aux étudiants de se rendre sur le campus.
Parallèlement, il a saisi le Tribunal administratif pour obtenir de l’État une
expulsion en urgence des migrants.
Cette
décision aurait pu avoir pour conséquence de monter étudiants et personnels
contre les migrants. C’est l’inverse qui s’est produit. Dès le lundi, des
volontaires se sont manifestés parmi les enseignants et les étudiants pour
chercher à apporter une aide matérielle immédiate. Des lettres-pétitions ont
été signées par des enseignants, par des étudiants, pour se désolidariser de
l’attitude de la présidence de l’Université et réclamer le relogement des
migrants, et, en attendant, que l’Université elle-même apporte l’aide immédiate
à sa portée, à savoir l’accès à l’eau, à l’électricité et à un bâtiment
chauffé. Des étudiants sont restés auprès des migrants jusque tard dans la nuit
pour tenter d’éviter une expulsion en catimini.
Mardi
19, environ 300 étudiants et enseignants sont allés manifester devant la
sous-préfecture de Reims pour exiger le relogement de ces 45 migrants dont 15
enfants.
Mercredi
20, tous les migrants avaient été relogés et les cours reprenaient à la fac.
Certes, le relogement est précaire : les uns à l’Armée du Salut, les autres
dans des hôtels. Mais ce résultat est celui de la mobilisation, et certainement
pas des pouvoirs publics qui ont laissé pourrir la situation, ni de la
présidence de l’Université dont l’attitude conduisait à une énième expulsion.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire