Universités
: rafistoler et éliminer
S’inscrire en faculté continue à
être un casse-tête. La filière des sciences et techniques des activités
physiques et sportives (Staps) est particulièrement encombrée : on compte en
effet 33 000 demandes pour 17 000 places.
Devant les protestations des
parents, des élus locaux, des proviseurs de lycées, le gouvernement a proposé
une aide d’urgence : il versera aux établissements 1 500 euros sur trois ans
par inscrit supplémentaire. La faculté de Strasbourg a accepté et comptera 700
inscrits dans sa filière Staps, dont la capacité officielle est de 450
étudiants.
D’autres universités sont
sollicitées et parfois hésitent. Même une aide financière de ce type ne règle
pas les problèmes : celui de l’embauche d’enseignants qui, de toute façon, ne
seront que des vacataires, ou celui de l’accès aux installations sportives en
nombre limité. Et il est possible aussi que toutes les sommes promises
n’arrivent pas à la filière en question. Dans d’autres circonstances ce type
d’aide a servi en partie à combler les urgences du fonctionnement général des
établissements.
Les universités débordent, et pas
seulement dans la filière Staps. Beaucoup tirent sur le budget ne serait-ce que
pour assurer le chauffage et l’entretien courant, sans parler évidemment du
manque de locaux et de postes, alors que le nombre d’étudiants a augmenté.
Le gouvernement dénonce
l’héritage laissé par les précédents gouvernements. Mais il utilise les mêmes
ficelles et, surtout, il fait une campagne pour imposer l’obtention de
pré-requis à l’entrée de l’université, une validation de connaissances diverses
en plus de l’obtention du bac. C’est simplement un barrage supplémentaire, pour
faire des économies et éliminer un certain nombre d’étudiants… avant même
qu’ils commencent leurs études supérieures.
Sylvie
MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2558)
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