Une
information de MSF
Migrants
dans la rue à Paris : le harcèlement et les violences policières doivent cesser
Paris, le 7 janvier 2017 –
Médecins sans frontières dénonce la systématisation des violences policières
qui ciblent les centaines de migrants parisiens en errance dans la capitale.
Les policiers harcèlent les migrants en leur confisquant leurs couvertures,
utilisant parfois des gaz lacrymogènes pour les disperser, allant jusqu’à leur
interdire de s’asseoir dans la file d’attente du centre humanitaire de la
Chapelle où ils attendent une place d’hébergement. Ces pratiques inacceptables
mettent en danger la vie des migrants : les équipes de Médecins sans frontières
ont dû prendre en charge huit personnes proches de l’hypothermie.
Depuis plusieurs semaines, le
Centre Humanitaire de Paris, dispositif de l’Etat et de la ville de Paris
ouvert le 10 novembre et destiné à accueillir et orienter les migrants
récemment arrivés est saturé. Environ 100 à 150 personnes tentent
quotidiennement d’y être admises et beaucoup doivent dormir dehors plusieurs
jours avant qu’une place se libère.
Alors que les températures sont
devenues négatives, les violences policières se multiplient depuis une dizaine
de jours, notamment dans les quartiers de la Chapelle et de Pajol : les forces
de l’ordre réveillent les migrants en pleine nuit et leur confisquent leurs
couvertures. En une semaine de consultations ambulatoires, les équipes de
Médecins sans frontières ont déjà dû prendre en charge huit personnes proches
de l’hypothermie.
Depuis juin, une trentaine de
campements ont été démantelés dans Paris et une grande majorité des migrants
ont été mis à l’abri dans des structures d’hébergement provisoire. Depuis
l’évacuation du dernier campement à Stalingrad début novembre, le gouvernement
a annoncé qu’aucun nouveau campement ne sera toléré, grillageant les anciens
lieux de regroupement des migrants, et intensifiant les patrouilles
policières.
En plein cœur de l’hiver, les
pouvoirs publics devraient être en mesure de fournir des places d’hébergement à
tous les migrants, en urgence. Au lieu de quoi les forces de l’ordre
confisquent leurs couvertures ou les obligent à rester debout dans la file
d’attente du centre pendant des heures, dans une tentative dérisoire de
soustraire cette population en détresse à la vue du public. Ce déni de réalité
par la violence doit cesser", commente Corinne TORRE, Coordinatrice
de Programmes à Médecins Sans Frontières.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire