USA : le racisme engendre la violence
Après l'assassinat de cinq policiers
à Dallas, aux USA, par un Noir, trois autres policiers ont été tués dimanche
par un homme armé d'un fusil d'assaut à Bâton Rouge.
Dans
cette ville, un jeune vendeur ambulant noir a été tué à bout portant le 5
juillet par les policiers qui le plaquaient au sol. Cela avait suscité une
vague d'indignation et de manifestations.
Aux USA,
des centaines de jeunes Noirs sont assassinés chaque année par la police, dont
les membres ne sont presque jamais inculpés. Des tueries comme celle de Dallas
ou de Bâton Rouge sont le fruit de cette violence policière raciste. États-Unis
: la tuerie de Dallas, fruit du racisme et des violences policières.
Un
article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2502
États-Unis
: la tuerie de Dallas, fruit du racisme et des violences policières
Jeudi 7
juillet, Micah Johnson, réserviste de l’armée américaine qui avait servi en
Afghanistan, a abattu cinq policiers blancs, à la fin d’une manifestation
organisée pour dénoncer les violences policières. L’homme a affirmé avoir agi
pour venger l’assassinat de Noirs par la police. « Guerre civile », telle a été
la une du New York Post. Et, en effet, cette tuerie est bien le produit de la
violence raciste subie par les Noirs aux États-Unis.
Ces
évènements se sont déroulés juste après deux nouveaux assassinats scandaleux de
jeunes Noirs par la police. Philando Castile a été tué lors d’un contrôle
routier sous les yeux de sa femme et de sa fille, et Alton Shelding lors de son
interpellation, alors qu’il était plaqué au sol. Aux États-Unis, des centaines
de jeunes hommes noirs sont assassinés chaque année par la police.
L’État
américain est directement responsable de cette situation. Les policiers
impliqués dans les morts de ces dernières années n’ont presque jamais été
inculpés, et encore moins condamnés, y compris lorsque leurs victimes étaient
désarmées. En revanche, le nombre de Noirs emprisonnés explose ; évolution
révélatrice des injustices et de la violence exercée à tous les niveaux de la
société à l’encontre des Noirs.
Ceux qui
ont pu penser que la situation allait s’améliorer avec l’élection d’un
président noir voient aujourd’hui ce qu’il en est, tant il est vrai que ce
n’est pas un problème de personne. Le racisme est un aspect essentiel de la
domination capitaliste aux États-Unis, pays profondément marqué par
l’esclavage. Si les Noirs ont arraché par leurs luttes des années 1960 une
égalité juridique, ils restent victimes de très nombreuses discriminations et
de cette violence d’État. Avec la crise de 2008, la situation s’est aggravée.
Ces
dernières années, face à cette violence permanente et très ancienne, la colère
est montée d’un cran : à Ferguson, à Baltimore et dans bien d’autres villes, la
population noire est descendue manifester dans la rue pour crier son refus de ces
crimes racistes. Et c’est bien cela qui inquiète les autorités : le fait que la
population noire s’organise et se révolte. Même après les événements de Dallas,
les manifestations contre les violences policières ont repris de plus belle
tout le week-end. Plus de deux cents arrestations ont eu lieu dans différentes
villes, suite à des affrontements avec la police. L’indignation de la
population noire est encore alimentée par les réactionnaires de tout poil qui
affichent leur haine toujours aussi virulente, accusant la population noire de
violences et de racisme antiblanc et s’en prenant aux organisateurs des
manifestations, en les rendant responsables de la tuerie de Dallas.
Les
politiciens essaient de calmer le jeu. Les deux candidats à la présidentielle ont
suspendu leur campagne électorale. Même Trump a modéré son discours et appelle
maintenant « aux prières, à l’amour, à l’unité et à l’autorité ». Le discours
d’Obama faisant appel à la bonne volonté des manifestants et des policiers
n’est pas bien différent. Il a annoncé qu’il inviterait à la Maison-Blanche des
militants contre les violences policières et des officiers de police, pour
envisager « des actions constructives qui vont vraiment changer les choses » !
En
réalité, tous visent à endormir la population noire qui refuse de se laisser
assassiner sans réagir.
Camille PAGLIERI
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