Culture à Argenteuil : le chef décide, le spectateur et les acteurs trinquent

Culture à Argenteuil. L’avenir nous appartient ?

Suite à la suppression de quatre spectacles de la saison 2015-2016 du Figuier blanc et de la Cave dîmière, et de la diffusion de notre « lettre ouverte » sur le sujet au maire (qui ne nous a jamais répondu), nous avons reçu le court mais révélateur message suivant :

      « Nous avons emménagé… dans une maisonnette proche de la mairie d’Argenteuil. Nous avons choisi cette ville car l’immobilier y est abordable, et ce quartier pour la proximité des commerces et des équipements culturels. Le Figuier Blanc et le cinéma Jean Gabin ont été des arguments forts en faveur de notre installation à Argenteuil. Aussi, lorsque nous avons pris connaissance de la déprogrammation de certains spectacles, nous en avons été navrés. »

Quant au texte ci-dessous, il est le cri du cœur diffusé sur les réseaux sociaux il y a plusieurs semaines d’un artiste engagé dans un des spectacles qui a été finalement annulé par le maire d’Argenteuil en février. Il rapporte l’entretien téléphonique qu’il a eu avec ce dernier. Il n’y a pas de commentaire à ajouter.

       « La messe est dite.

M. le maire d'Argenteuil a pris la décision d'annuler 4 spectacles de la programmation du Figuier Blanc cette saison. Dont le nôtre.

M. le maire d'Argenteuil a pris cette décision contre l'avis de ses collaborateurs chargés de la culture à Argenteuil.

M. le maire d'Argenteuil n'a pas souhaité en parler avec moi en amont de cette décision, car me dit-il, les contrats permettent de prendre cette décision.

M. le maire d'Argenteuil avec qui je viens d'échanger par téléphone m'a aussitôt parlé sur un terrain juridique, alors que je lui parlais sur un terrain humain et professionnel.

M. le maire d'Argenteuil s'est défaussé sur ses "cadres qu'il salarie pour qu'il n'ait pas lui-même à s'occuper de tout cela". Sauf la décision d'annuler dont il me confirme être le seul décisionnaire.

M. le maire d'Argenteuil considère que les dépenses liées à ces 4 spectacles représentaient un "déficit" énorme, honteux, et relevaient de décisions "machiavéliques".

M. le maire d'Argenteuil, à qui j'expliquais que s'il m'avait parlé au téléphone avant d'annuler nous lui aurions proposer de faire quelque chose d'autre avec la somme qu'il va devoir de toute façon nous verser, que nous aurions aimé accompagner le parcours des élèves du conservatoire (financé par le département) qui devait se terminer par notre spectacle, jusqu'au bout d'une façon ou d'une autre, à qui je disais qu'associer systématiquement le mot culture au mot déficit relevait de la manipulation de langage... M. le maire d'Argenteuil, après 4 minutes de conversation, m'a raccroché au nez. »

         Alors l’avenir nous appartient ? Certes, mais à la manière des anciens Romains où seul l’imperator décidait des jeux du cirque.