Taubira :
la dernière couleuvre ne passait pas…
Mercredi 27 janvier, après
plusieurs semaines d’hésitations sur la question de la déchéance de la
nationalité, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a décidé de démissionner
le jour où le point de la réforme de la Constitution venait en discussion à
l’Assemblée.
Justifiant
son geste dans un tweet, elle a écrit : « Parfois résister c’est rester,
parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot
à l’éthique et au droit. »
Début
janvier 2016, après avoir annoncé à tort que le gouvernement renoncerait à la
déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux, Taubira avait semblé se
soumettre en déclarant : « La parole dernière est celle du président. »
Finalement, elle part, illustrant la formule de Chevènement : « Un ministre,
ça démissionne ou ça ferme sa gueule. »
Taubira
évoque la fidélité à ses idées, qu’elle veut plus à gauche (pour autant que ce
terme signifie encore quelque chose) que celles de Valls et de Hollande. Mais
dans ce cas, on se demande bien pourquoi elle est restée si longtemps dans un
gouvernement qui, depuis le début, a mené une politique non seulement
antiouvrière et propatronale mais aussi cédant très largement aux pressions
réactionnaires. Même de ce point de vue, l’affaire de la déchéance de la
nationalité n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il y a eu la mise en place de
l’état d’urgence, la nouvelle loi sur la sécurité qui donne les coudées
franches à la police et aussi la politique de fermeté vis-à-vis des migrants…
pour ne parler que des mesures les plus récentes.
Alors
peut-être que, en laissant aujourd’hui son poste de ministre, Taubira pense
sauver son éthique. Mais il n’empêche que pendant plusieurs années, elle aura
servi de caution « de gauche » à ce gouvernement.
P. R.
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