vendredi 17 juillet 2015

Flash-balls, police, sécurité : problèmes d'une société, que l'on ne réglera pas par le sur-armement


La sécurité, ce n’est pas jouer démagogiquement sur la peur de l’insécurité

 

En juin 2013, le maire d’Argenteuil proposait le renforcement de la police municipale et son armement de flash-balls. Les deux élus Lutte Ouvrière s’élevèrent en ces termes contre les mesures qui furent votées de conserve par la droite et par le PS :

« Délibération cadre sur l’évolution du fonctionnement de la police municipale.

La société dans laquelle nous vivons est rongée par le chômage, le recul des services publics et la montée de la misère, accompagnée de faits de délinquance et de violence raciste comme nous venons d’en connaître à Argenteuil.

Nous comprenons le besoin de sécurité de la population. Mais nous ne pensons pas que les mesures proposées ce soir puissent être efficaces. J’en donne pour preuve le fait que nous avons déjà renforcé les effectifs de la police municipale, de façon importante puisqu’ils sont passés de 13 à 37 et que 50 caméras de vidéo protection ont été installées sans empêcher les actes de malveillance, dont certains, il faut quand même le rappeler, sont venus de dérapages policiers. Il faut donc en conclure que la sécurité n’est pas qu’une affaire de police ou de moyens.

De plus, le problème serait de faire en sorte que cette police soit mise sous le contrôle de la population et que les commissariats cessent d’être des sanctuaires dans lesquels la population n’a pas droit de regard.

Je fais remarquer que, sur la ville, les actes d’incivilité n’ont pas spécialement augmenté et ne sont pas plus nombreux que la moyenne nationale, même si, comme partout, la dégradation générale des conditions de vie de la population laborieuse entraîne violence, délinquance et expression de plus en plus ouvertes d’idées réactionnaires, intolérantes, racistes, anti-jeunes, homophobes, etc.

Or ce soir, on nous propose le triplement des effectifs de la police municipale, avec la perspective d’un effectif de 100 agents, celle de la création d’une brigade nocturne et d’une brigade de maîtres-chiens et surtout, l’armement de cette police avec des armes dites de 4ème catégorie, des armes de poing, en l’occurrence des flash-balls.

Je citerai le secrétaire national du PS aux droits de l’homme qui, en juillet 2009, alors qu’un jeune homme avait perdu un œil lors de l’évacuation violente d’un squat de Montreuil, soulignait le danger de ces flash-balls dans la police nationale :

« La dotation en flash-balls de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et leur usage rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien. Ces flash-balls sont utilisés de façon offensive en ignorant les principes supposés régler leurs interventions dont celui de « proportionnalité de la riposte », et ceci au risque d’occasionner des dégâts graves (tirs à bout portant, tirs à la tête). »

Ce qui était vrai en 2009 ne le serait plus en 2013 ?

Si la solution n’est pas dans l’escalade des moyens de répression, où est-elle direz-vous ? En tout cas, pas dans la direction donnée par monsieur le Maire. Je combats pour changer cette société d’injustice qui engendre la situation que nous connaissons. Mais d’ici là, s’il y a des moyens financiers à mobiliser, je crois que c’est un effort sans précédent –certes, pas seulement au niveau municipal, mais déjà à ce niveau-là- qui devrait être fait au niveau du soutien à la jeunesse, des moyens éducatifs, de l’amélioration de l’école publique, des aides aux milieux populaires en difficulté et des aides à la mobilisation de tous contre les fermetures d’entreprises, contre les hausses de loyer, contre tout ce qui pousse les pauvres vers encore plus de pauvreté.

Nous voterons résolument contre cette délibération et nous souhaitons profondément ne pas être les seuls. »

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