Chine :
spéculation et krach
Entre
juin 2014 et juin 2015, leur valeur avait augmenté de 150 %. Cette frénésie
boursière vient de se transformer en krach. En trois semaines, les actions des
sociétés cotées à Shanghaï et Shenzen ont perdu plus de 2 700 milliards
d’euros, soit 30 % de leur valeur.
En
rachetant massivement des actions et en interdisant aux entreprises d’État de
vendre leurs titres pendant six mois, le gouvernement chinois semble avoir
enrayé provisoirement la chute. Mais le répit risque de ne pas durer, tant
cette crise est symptomatique des difficultés de l’économie non seulement
chinoise mais mondiale.
L’une des
causes de cette flambée boursière était l’afflux de millions de petits
bourgeois chinois à la recherche d’un nouveau support pour investir leur
épargne, après la chute des valeurs immobilières en 2012. Le gouvernement a
lui-même encouragé cet engouement pour la Bourse, autorisant par exemple le
recours à l’emprunt pour acheter des actions. Il cherchait à pallier les
difficultés de nombreuses entreprises privées, les petites ou celles du secteur
des nouvelles technologies, à trouver des financements auprès des banques
publiques ou des gouvernements régionaux déjà surendettés. Mais le remède s’est
avéré, une fois encore, pire que le mal.
Inquiets
devant une possible contagion au reste de l’économie, les experts économiques
répètent doctement que les Bourses chinoises sont déconnectées de la finance
mondiale. Cela relève largement de la méthode Coué. L’économie chinoise est
intégrée par de multiples liens à l’économie de la planète. Les revers financiers,
sinon la ruine, de millions de petits bourgeois chinois se traduiraient par un
recul de la consommation, des automobiles aux produits de luxe, sur ce marché
que se disputent toutes les sociétés occidentales, de L’Oréal à LVMH en passant
par PSA ou Volkswagen.
Le krach
des Bourses chinoises est un symptôme de la maladie mortelle qui dévore
l’économie capitaliste. Dans tous les pays, sans confiance dans l’avenir de
leur propre système, rechignant à investir dans la production, les détenteurs
de capitaux, petits ou grands, sont à la recherche des placements qui leur
fournissent le meilleur rapport, le plus vite possible. Encouragés par la
politique des banques centrales et des États, ces spéculateurs préparent
irrémédiablement la prochaine crise financière mondiale.
Xavier LACHAU
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