Rejetés de toutes parts, sans lieux, parias parmi les parias
A six heures moins le quart, j’étais
présent aux côtés des membres du Collectif de défense des Roms d’Argenteuil rue
Duguay. A six heures, les forces de police devaient évacuer le « campement »
de « Roms » qui s’était installé dans une usine désaffectée depuis
plusieurs mois.
A
six heures, les lieux étaient vides. Les familles, les enfants étaient déjà partis
vers un nouveau lieu ou vers l’errance.
En
revanche, le maire et plusieurs hauts cadres de la Ville étaient présents. Ils
sont entrés dans les locaux vides. Le maire qui n’avait fait aucun effort pour
aider à leur salubrité a dû pouvoir constater la situation sordide des lieux dans
laquelle ces familles vivaient.
L’Etat
s’en lave les mains. Les communes (il est vrais qu’il n’y a pas de campement à
Neuilly), sauf quelques cas rarissimes, font de même, et ne font pas le minimum
du minimum d’aide, de peur, entre autre, que les campements demeurent pérennes.
Quant aux riverains, il est sûr que l’installation d’un camp « Rom »
les perturbe et supportent aussi seuls ces désagréments liés au fait que les
autorités, d’Etat et locales, laissent ces familles vivre dans des conditions
sordides.
Dans
le pays, les quelques dizaines de milliers de « Roms » sont parias parmi les parias.
Quand
il n’y a ni logement ni scolarisation ni emploi, pour cette fraction la plus
misérable de la population, il n’y aura, comme pour tout individu, aucun avenir
« humain ». Il n’y aura que l’errance sans fin, de campement en
campement, rejeté ici, rejeté là, sans fin.
Sur
ce plan aussi, pour qu’il en soit autrement, il faudra changer la société, de
fond en comble.
C’est
pour exprimer le refus de la situation actuelle et cet espoir, que j’ai tenu à
être présent ce matin rue Duguay. D Mariette
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