lundi 4 mai 2015

Expulsion du campement "Rom" d'Argenteuil : un aspect d'une société inhumaine



Rejetés de toutes parts, sans lieux, parias parmi les parias

A six heures moins le quart, j’étais présent aux côtés des membres du Collectif de défense des Roms d’Argenteuil rue Duguay. A six heures, les forces de police devaient évacuer le « campement » de « Roms » qui s’était installé dans une usine désaffectée depuis plusieurs mois.
         A six heures, les lieux étaient vides. Les familles, les enfants étaient déjà partis vers un nouveau lieu ou vers l’errance.
         En revanche, le maire et plusieurs hauts cadres de la Ville étaient présents. Ils sont entrés dans les locaux vides. Le maire qui n’avait fait aucun effort pour aider à leur salubrité a dû pouvoir constater la situation sordide des lieux dans laquelle ces familles vivaient.
         L’Etat s’en lave les mains. Les communes (il est vrais qu’il n’y a pas de campement à Neuilly), sauf quelques cas rarissimes, font de même, et ne font pas le minimum du minimum d’aide, de peur, entre autre, que les campements demeurent pérennes. Quant aux riverains, il est sûr que l’installation d’un camp « Rom » les perturbe et supportent aussi seuls ces désagréments liés au fait que les autorités, d’Etat et locales, laissent ces familles vivre dans des conditions sordides.
         Dans le pays, les quelques dizaines de milliers de « Roms » sont  parias parmi les parias.
         Quand il n’y a ni logement ni scolarisation ni emploi, pour cette fraction la plus misérable de la population, il n’y aura, comme pour tout individu, aucun avenir « humain ». Il n’y aura que l’errance sans fin, de campement en campement, rejeté ici, rejeté là, sans fin.
         Sur ce plan aussi, pour qu’il en soit autrement, il faudra changer la société, de fond en comble.
         C’est pour exprimer le refus de la situation actuelle et cet espoir, que j’ai tenu à être présent ce matin rue Duguay. D Mariette

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