Les banques, une des causes des
difficultés des communes
La
lecture de l’article ci-dessous de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette
semaine (en vente militante mais aussi dans le kiosque de la gare d’Argenteuil
et à la librairie Le Presse-papier) nous a rappelé la nécessité de continuer à nous
interroger sur ces fameux emprunts toxiques et les dégâts qu’ils ont pu
occasionner sur les finances communale. Où en est-on actuellement ?
Quelles conséquences sur la partie de ces emprunts argenteuillais indexés sur
le franc suisse ?
Nous savons que des membres de la
municipalité lisent attentivement ce blog. Ils seraient bien aimables de nous
répondre, et d’informer les habitants.
Emprunts toxiques : l’État au service des
banquiers
Les
emprunts toxiques n’ont pas fini de sévir. Dans les années 1990, parce que
l’État leur transférait des charges nouvelles sans leur transférer les
ressources correspondantes, les collectivités locales avaient dû s’adresser
aux banques.
C’était l’époque où les banques
commercialisaient des produits dits « structurés », autrement dit dont les taux
pouvaient varier ultérieurement en fonction d’un indice financier dont
l’évolution était impossible à prévoir.
Présentés, au moment de leur souscription,
comme particulièrement intéressants financièrement pour l’emprunteur, il
s’agissait, la suite l’a prouvé, de véritables pièges. Ainsi, récemment, les
souscripteurs d’emprunts dont les taux sont indexés sur la valeur du franc
suisse ont vu leurs remboursements exploser en même temps que la valeur en euro
du franc suisse.
Ces crédits se sont donc révélés ruineux pour
les finances des collectivités locales qui les avaient contractés.
Pour soi-disant aider les collectivités à
assumer le coût de ce qui est une véritable escroquerie, surtout pour les
dissuader de poursuivre en justice les banques qui les ont piégées, l’État a
mis en place en 2014 un fonds de soutien d’un montant de 1,5 milliard d’euros,
porté en février dernier à 3 milliards d’euros.
L’aide proposée par l’État à la commune ou au
département se monte au maximum à 75 % de ce que la banque réclame au titre du
remboursement anticipé. Mais, pour bénéficier de cette aide, encore faut-il
qu’un accord ait été négocié avec la banque pour mettre un terme au crédit en
cause et que toute poursuite en justice contre la banque ait été abandonnée.
Les collectivités locales avaient jusqu’au 29
avril au soir pour déposer une demande d’aide. Si elles ont fait cette demande,
et reçu des propositions d’aide chiffrées, elles ont trois mois pour prendre
une décision. Si elles n’acceptent pas ces propositions, rien ne les empêchera
ensuite de saisir la justice.
Les collectivités qui ont contracté un
emprunt auprès de la banque Dexia devront se retourner contre l’État, via une
société mise en place par les pouvoirs publics pour gérer l’avenir des emprunts
toxiques de Dexia, créée au moment de son naufrage.
Ce sont donc les contribuables qui devraient
payer, et pas ses anciens actionnaires.
Mais il n’y a pas que feue la banque Dexia en
cause. D’autres banques avaient suivi son exemple et doivent elles aussi rendre
des comptes.
Dans tous les cas, il n’y a vraiment aucune
raison que ce soient les contribuables, sur le plan national ou local, qui
payent en tout ou partie pour les malversations des banques. C’est à elles et à
leurs actionnaires d’en faire les frais. Ce ne serait que justice.
Jean-Jacques LAMY
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