vendredi 23 janvier 2015

"Emprunts toxiques" à Argenteuil. Avec les aléas autour du franc suisse, quels dangers ?



Quel impact des aléas autour du franc suisse sur les « emprunts toxiques » à Argenteuil ?

Le décrochage important de la valeur de l’euro comparée à celle du franc suisse risque d’avoir des conséquences dramatiques sur les dettes des collectivités territoriales en général et les communes en particulier. En cause, ces fameux « emprunts toxiques » dont la toxicité réside sur des taux qui peuvent varier, sans que rien ne le maîtrise, en fonction de l’évolution des cours, entre l’euro et différentes monnaies, le franc suisse en particulier.
Il reste à Argenteuil près de la moitié de ces emprunts toxiques. Quels dangers représente aujourd’hui pour les finances municipales ce qui se passe en Suisse ?
Première étape, la municipalité doit dire ce qu’il en est exactement.

Sur le sujet, ci-dessous, un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.

Suisse : les apprentis sorciers de l'économie

En deux jours, le cours du franc suisse a grimpé de 30 % et la Bourse de Zurich a chuté de 15 % : c'est le résultat involontaire de la décision de la Banque nationale suisse de libérer le cours du franc suisse, annoncée le jeudi 15 janvier.
Jusqu'ici, une règle imposait un cours plancher : l'euro ne pouvait tomber en dessous d'un minimum de 1,20 franc suisse. Mais, anticipant d'une semaine la décision de la Banque centrale européenne de racheter des dettes d'États, ce qui devrait avoir comme conséquence de faire chuter l'euro par rapport aux autres monnaies, la Banque nationale suisse a décidé d'y mettre fin, ses responsables estimant que le maintien de cette règle leur coûterait plus cher qu'il ne leur rapporterait.
Les spéculateurs se sont précipités pour acheter du franc suisse, valeur en hausse pour eux, mais aussi valeur refuge pour les rentiers. La cote de l'euro est tombée jusqu'à 0,78 franc suisse. De leur côté, les détenteurs d'actions des entreprises suisses, chimiques et horlogères entre autres, s'en sont débarrassés, les produits suisses devenant plus chers à l'exportation et les affaires de ces entreprises risquant de s'en ressentir. D'où la chute de la Bourse de Zurich.
Et les dégâts ne vont sûrement pas s'arrêter là. Les patrons de l'industrie et du tourisme suisses risquent de prendre prétexte de ces difficultés pour supprimer des emplois. D'autre part, dans les pays d'Europe de l'Est, de nombreux prêts immobiliers ont été indexés sur le franc suisse, considéré comme un modèle de stabilité. 700 000 familles en Pologne, des centaines de milliers d'autres en Hongrie, en Croatie, en Autriche, risquent de ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts qui ont renchéri. En France aussi, 6 000 emprunts immobiliers sont concernés, ainsi que nombre d'emprunts de collectivités indexés sur le franc suisse.
Aujourd'hui, les dirigeants de la Banque nationale suisse sont traités de fous et d'irresponsables par certains financiers de la Bourse. Mais c'est      l'hôpital qui se moque de la charité.
                                                                Vincent Gelas

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