lundi 3 février 2025

Argenteuil, la suppression du Pass culture « collectif », un très mauvais coup en particulier pour les quartiers populaires

Nous, quand nous entendons le mot « culture », immédiatement, nous savons qu’il faudra se battre pour elle

 

Un beau débat lors du Salon du Livre et des Lecteurs Sous les couvertures 2025
 

La suppression ou la réduction drastique du Pass culture « collectif » ou pas annoncé est un coup de poignard dans le dos pour tous ceux qui tentent d’éduquer, de cultiver, et cela dans une dimension collective. Sont visés les enseignants qui s’engagent dans cette voie, qui y passent beaucoup de temps pour que cette culture malmenée par bien des éléments dans cette société capitaliste, aille néanmoins de l’avant. Le réseau associatif est également directement concerné.

         En premier lieu, ce coup de poignards vise les quartiers populaires et leurs établissements scolaires publics qui n’ont déjà pas besoin de cette catastrophe. Certes, ces décideurs gouvernementaux qui alimentent les profits du grand patronat par des aides multiples n’en ont cure. Certes, et les mêmes feront mine de s’alarmer lorsqu’une fraction de la jeunesse de ces quartiers, désorientée, entre en rébellion de la façon dont la société l’a vécue en juin 2023.

         À Argenteuil, combien d’enseignants et de militants de la culture ont été écœurés par l’annonce gouvernementale ! Je pense également à L’Imagerie qui fait depuis dix ans un travail exceptionnel à Argenteuil sur un pan de la culture, sa déclinaison artistique en particulier. Dans ce moment difficile, elle doit être soutenue, en particulier par la municipalité, c’est-à-dire nos deniers.

         Nous rêvons à des états-généraux de la culture locaux pour échanger sur toutes ces questions. Et que le gouvernement se méfie, sa politique au service du patronat peut conduire à des États-généraux, mais ils seront, eux, ceux de 1789 mode 2025. DM

 

Travailleurs sociaux : l’austérité et le mépris en plus !

 

Rien que le mot « social » le met en rage

 

Capture d’écran de la vidéo de SUD : "C. Poiret hurle et insulte les travailleurs sociaux du département du Nord"

Le vendredi 24 janvier, à Téteghem, lors des vœux, le président du Département du Nord, Christian Poiret, s’est retrouvé devant une cinquantaine de travailleurs sociaux qui étaient venus dénoncer – une fois de plus – le manque catastrophique de moyens pour la Protection de l’Enfance.

En lui tournant délibérément le dos, les travailleurs sociaux brandissaient des photos d’enfants, car le Département les abandonne. Le président a alors laissé éclater sa haine des pauvres et du personnel en hurlant : « Si vous n’êtes pas contents, allez travailler ailleurs ! »

Cet élu de droite, président depuis 2021, et vice-président aux finances depuis 2015, accepte depuis des années, comme bien d’autres élus, de baisser les aides sociales ou que l’État les baisse, il accepte aussi le manque criant de places d’accueil pour les enfants en danger, les mesures de protection non exécutées, le manque de professionnels…

Le chômage et les difficultés pour les familles les plus démunies s’aggravent, mais les nombreux salariés qui refusent cette situation ne trouvent que menaces et mépris. De quoi continuer à se mobiliser contre ceux qui veulent nous imposer cette infamie.

Électricité : baisse des prix en trompe l’œil

 

Pour tromper tout simplement

 

Le gouvernement se vante que le prix de l’électricité baisse de 15 % au 1er février. Présentée comme une bonne nouvelle, c’est croire un peu vite qu’on aurait oublié que ce prix avait augmenté de 50 % sur la période 2022-2023 et que depuis 2007, le prix de l’électricité a doublé. Personne n’a vu doubler son salaire sur la même période.

De plus le gouvernement profite de cette baisse pour discrètement glisser une augmentation des taxes.

Les compteurs électriques sont loin d’être remis à zéro !

RDC : bandes armées et profits

 RDC : bandes armées et profits

Publié le 29/01/2025

Le 27 janvier, après trois ans de guerre, les combattants du groupe armé M23 soutenus par l’armée rwandaise se sont emparés de Goma, la capitale régionale du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC).

Pour le plus grand malheur de la population, les minéraux rares dont regorge le sous-sol de la région ont toujours attisé l’appétit d’une nuée de groupes armés et, derrière eux, des entreprises capitalistes dont ils sont les fournisseurs.

Les combats entre l’armée congolaise et le M23 appuyé par l’armée rwandaise ont commencé en 2021 et ont ravagé toute la région du Nord et du Sud-Kivu. Dans ces affrontements, l’armée congolaise et ses auxiliaires locaux, les milices wazalendo, ont traité la population avec la même sauvagerie que le M23. Plus de quatre millions d’habitants, dont beaucoup d’enfants, ont dû tout abandonner pour se réfugier dans des camps improvisés, avant d’être à nouveau rattrapés par la guerre. Beaucoup, qui avaient trouvé refuge autour de Goma, ont été obligés de s’enfuir en catastrophe pour s’abriter à l’intérieur de la ville. Goma comptait déjà avant cet exode un million d’habitants. Plusieurs centaines de milliers d’autres, peut-être un million, les ont rejoints et se sont retrouvés pris entre les deux armées, obligés de se terrer dans une ville sans alimentation et dont les hôpitaux étaient débordés.

La terreur a commencé au Kivu bien avant ces trois dernières années. En fait, dans cette région, un homme de 40 ans n’a jamais connu la paix. Il a toujours tremblé à l’idée de voir des hommes en armes surgir de la forêt pour le rançonner, violer femmes et enfants, l’abattre ou le torturer. C’est la France de Mitterrand, alors président, qui a été à l’origine de l’ancêtre du M23 en 1994, quand l’armée française a été envoyée au Rwanda. Elle devait tenter d’arrêter les soldats du Front patriotique rwandais (FPR) victorieux du régime génocidaire des extrémistes hutus soutenus par la France.

Incapables d’y parvenir, les militaires français ont protégé la fuite de tous ces nervis au Zaïre voisin, comme se nommait alors l’actuelle République démocratique du Congo. Des officiers français ont raconté depuis comment on leur avait demandé d’ignorer le contenu des conteneurs chargés d’armes. Arrivés au Zaïre, les anciens génocidaires eurent ainsi les moyens de faire régner la terreur parmi les populations locales. Ils participèrent aux deux guerres qui ont ravagé tout le pays de 1996 à 2003 et furent intégrés à l’armée congolaise dans les accords de paix pour finalement se mutiner en 2012 et fonder le M23.

Ce mouvement n’est cependant qu’une des nombreuses bandes armées qui se disputent le contrôle de la région et des minéraux qu’elle abrite. Aujourd’hui, le soutien de l’armée rwandaise, de ses forces spéciales, de son armement moderne, lui permet de prendre le dessus sur une armée congolaise en pleine déliquescence. Le M23 a sans aucun doute réussi à faire passer sous sa coupe et sous celle du Rwanda les groupes armés plus ou moins importants qui contrôlent les gisements, car tel est l’enjeu. Le principal minerai présent au Kivu est le coltan, indispensable à la fabrication des téléphones portables et des alliages spéciaux utilisés dans l’aéronautique civile et militaire. Une mine du Nord-Kivu située à 40 km de Goma produit à elle seule 15 % de la production mondiale. Dans de telles mines qualifiées d’artisanales, des creuseurs arrachent le minerai du sol sous la menace d’hommes armés. Le minerai prend ensuite le chemin des pays africains voisins, Rwanda et Ouganda, où il est transformé sous label local et vendu à des trusts comme Apple.

Il est souvent question dans les journaux et les livres de la « malédiction des minerais de sang ». Mais la seule malédiction, c’est celle de l’impérialisme et de sa domination.

                                                        Daniel Mescla (Lutte ouvrière n°2948)