dimanche 27 octobre 2024

Licenciements en vue, Agglomération grenobloise : Coup de colère et grève chez Vencorex

 

Après douche glaciale, colère immédiate

 

 

Suite à l’annonce officielle, le 10 septembre, de la mise en redressement judiciaire de Vencorex-France, dont le principal site est la plateforme chimique de Pont-de-Claix, les travailleurs attendaient de connaître un éventuel repreneur. Rencontres au sommet entre Etat, élus et syndicats laissaient entrevoir quelques lueurs d’espoir. Alors quand ce mercredi 23 octobre, les salariés apprenaient de l’intersyndicale, qu’au final seule une unité de 25 personnes pourrait être reprise sur les 450 travailleurs de l’usine (et encore avec de multiples conditions), la douche fut glaciale. 

La colère et le dégoût de s’être fait baladés se traduisit par un vote massif des 300 travailleurs présents pour la grève illimitée et le blocage de la plateforme chimique. 

La disparition de ce site existant depuis le début du 20ème siècle, est un véritable coup de semonce dans la région car elle aura des impacts bien au-delà de Vencorex, d’abord pour les autres sociétés du site, les sous-traitants mais aussi les autres usines Arkéma et Framatome situées à quelques kms, à Jarrie, qui dépendent de l’approvisionnement des productions de Pont de Claix. 

Au total, on parle de 5000 emplois menacés !

Ce mercredi à 13h, les grévistes arrêtaient l’usine et bloquaient les entrées.

Cancer du sein : pas une fatalité

 

Certains responsables bien identifiés, mais pour l’État, hors d’atteinte

 

 

En ce mois d’actions « Octobre rose » contre le cancer du sein, des associations rappellent que la consommation de tabac et d’alcool est en cause, et soulignent que le doublement du nombre de cas par an depuis 1990, de 30 000 à 60 000, serait aussi imputable à l’usage de certains cosmétiques, et plus encore aux pesticides et à la pollution de l’air.

On connaît donc les capitalistes qu’il faudrait contrôler pour améliorer la santé des femmes... et de tous. Mais l’État, entièrement dévoué aux intérêts du grand patronat, ne fait rien pour empêcher de nuire empoisonneurs et pollueurs. Il faudra plus que leurs beaux discours pour s’attaquer au cancer de la recherche du profit.

samedi 26 octobre 2024

Retraites : manœuvres politiciennes loin de la vraie question

 Mensonges sur les retraites

 

Ayant promis à leurs électeurs des classes populaires qu’ils abrogeraient la loi sur la retraite à 64 ans s’ils étaient au pouvoir, les députés du NFP et ceux du RN, chacun de leur côté, s’agitent au Parlement pour faire mine de vouloir tenir leur promesse.

Publié le 23/10/2024

Le 21 octobre, dans une commission de l’Assemblée discutant du budget de la Sécurité sociale, les députés de gauche ont proposé des amendements pour augmenter les recettes des caisses de retraite et justifier ainsi de ne pas repousser l’âge du départ. Plutôt que de proposer de faire payer plus les grands patrons ou les gros actionnaires, ils ont défendu une augmentation des cotisations... des hauts salaires, ceux supérieurs à 8 700 euros. Sans surprise, droite et macronistes ont rejeté la proposition. Mais le RN a emboîté le pas de ces derniers, affirmant « on ne peut pas augmenter les cotisations alors qu’on est déjà dans un enfer fiscal », et permettant ainsi le rejet de l’amendement. Les députés de gauche n’ont pas manqué d’ironiser sur ce rejet par le RN.

Le 31 octobre, ce sera au tour des députés du RN de proposer une révision de la réforme Borne-Macron, dans le cadre de leur « journée d’initiative parlementaire ». Leur texte prévoit de revenir à un départ à 62 ans et même de revenir à 42 annuités de cotisation – contre 43 en vigueur depuis la loi Touraine votée en 2014, sous la présidence Hollande. Mais ce projet de loi est surtout une manœuvre politicienne pour mettre en difficulté les députés de gauche. C’est une posture, car même si cette loi était adoptée au soir du 31 octobre, elle serait inévitablement rejetée au Sénat, ce que le RN sait parfaitement. Et c’est une manœuvre, car si les députés du NFP refusent de voter leur projet de loi pour ne pas mêler leurs voix à celles du RN, comme ils l’ont déjà annoncé, le RN pourra dire qu’ils se moquent du sort des travailleurs contraints de travailler jusqu’à 64 ans.

Au final, les travailleurs qui espèrent une abrogation de la loi par un simple vote au parlement ne peuvent qu’aller de déception en déception. Pour avoir les votes ouvriers, les députés du NFP et du RN sont prêts à faire toutes les promesses que de toute façon ils s’empresseront de trahir s’ils arrivent au pouvoir. La gauche l’a prouvé moult fois. Le RN s’y prépare, comme l’indiquent les grossières manœuvres de ses députés, pas encore majoritaires mais déjà à plat ventre devant le patronat. Pour les retraites comme pour le reste, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et le rapport de force qu’ils instaureront pour défendre leurs intérêts.

                                                         Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2934)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui samedi 26 octobre : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche 27 octobre de 11 h. à midi marché Héloïse (sous réserve).

Lundi 28 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

Boeing : la direction en échec, vive la grève !

 

Les grévistes tiennent bon

 

 

 Les 33 000 travailleurs de Boeing en grève depuis cinq semaines ont majoritairement voté la poursuite de leur mouvement mercredi 23 octobre. Ils se battent pour une augmentation de salaires de 40 % sur quatre ans, alors que la direction ne propose que 35 %, insuffisants pour rattraper les ravages de l'inflation aux États-Unis.

Avant la grève, la direction avait tenté de faire passer un accord à 25 %, avec l'appui des syndicats. Les travailleurs ont dit non et engagé un bras de fer. La direction a commencé à reculer : c'est un encouragement à la poursuite du mouvement jusqu'à la victoire !

Nouvelle-Calédonie : les travailleurs du nickel attaqués

 Nouvelle-Calédonie : les travailleurs du nickel attaqués

Publié le 23/10/2024

Le 14 octobre, la Société Le Nickel (la SLN) a annoncé « mettre en sommeil » ses activités à Thio en Nouvelle-Calédonie. 230 salariés et 120 emplois indirects sont menacés.

La direction a promis que le dispositif de chômage partiel couvrirait les salaires des 230 salariés de la SLN. Mais cela ne sera de toute façon pas le cas pour tous ceux qui travaillent autour des mines. La SLN accuse les jeunes kanaks révoltés contre le dégel du corps électoral d’être responsables « de blocages, de menaces et d’intrusions répétées empêchant d’accéder et d’exploiter les mines ». Les jeunes ont bon dos. La mise en sommeil ressemble bien plus à une opportunité pour la SLN de ne plus avoir à payer ces salaires pendant plusieurs mois et de faire pression sur l’État et les collectivités pour obtenir de nouvelles subventions et autres ristournes, par exemple sur le prix de l’électricité.

C’est d’ailleurs ce même message que le patronat local a voulu faire passer au nouveau ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, venu en visite dans l’archipel du 16 au 19 octobre : le patronat, les notables locaux en veulent plus et plus vite.

Pourtant de l’argent, il y en a et, côté subventions, la SLN est aux premières loges. Elle est une société coloniale, la première société ayant implanté une usine transformant le nickel issu des mines de l’archipel pour l’exporter. La SLN a justement démarré ses activités à la fin du 19e siècle dans la commune de Thio, qu’on appelait alors Thio-les-Rothschild du nom de la banque propriétaire de l’époque. Exploitant des générations de travailleurs, de bagnards, d’engagés recrutés de force au Vietnam ou en Indonésie, et maintenant des travailleurs de toutes origines, elle est à la source de quelques fortunes en métropole. Elle est ainsi aujourd’hui une filiale d’Eramet, un trust spécialisé dans les matières premières appartenant à la famille de milliardaires Duval, 64e fortune de France. Darmanin lui-même affirmait il y a quelques mois que la filière nickel avait été subventionnée à hauteur de deux milliards d’euros en six ans et que la SLN en avait capté une grande part.

Pour les travailleurs de Nouvelle-Calédonie, pour les habitants de Thio, cette « mise en sommeil » est une nouvelle catastrophe après le licenciement fin août de 1 200 travailleurs de l’usine Nord – KNS – par le trust suisse Glencore. Comme le dit le maire de Thio, « toute l’économie, nos magasins, nos marchés dépendent de la mine ». En Nouvelle- Calédonie comme ailleurs, il faut renverser la dictature de ces trusts, en commençant par les exproprier.

                                                                   Serge Benham