samedi 14 septembre 2024

Argenteuil, La Seine pour horizon, mais quel horizon véritable de la concertation future ?

Quand c’est emberlificoté, c’est que ce n’est pas clair

 

 

Dans le nouveau numéro de Ma ville qui vient de paraître, la page 12 est consacrée au nouveau grand projet de la municipalité après l’abandon des « Promenades d’Argenteuil ». L’article ne m’a pas convaincu. Il est emberlificoté. Il sous-entend que le projet existe déjà, mais voudrait donner l’impression que tout est à construire, sur la base des « réflexions et discussions » futures.

         N’est-ce pas contradictoire d’écrire « Le projet prévoit en priorité… », « Il inclut… » « Une continuité végétale… reliera », avec l’affirmation que « le projet sera dessiné avec les habitants » ? Cela sous-entend que la municipalité a déjà en tout cas les esquisses d’un projet, mais n’ose pas déjà les dévoiler.

         Elle a bien sûr le droit d’en avoir déjà un de projet. Mais qu’elle le dévoile simplement vite dès maintenant. Cela pourrait permettre dès aujourd’hui aux habitants d’y réfléchir. Un ordre bien différent de l’axe : « Le projet sera dessiné avec les habitants ». En tout un axe plus honnête. DM

 

vendredi 13 septembre 2024

Barnier Premier ministre, itinéraire d’un vieux serviteur de la bourgeoisie

 Barnier Premier ministre : tout ça pour ça !

Publié le 11/09/2024

Emmanuel Macron a fini, 51 jours après la démission du gouvernement Attal, par nommer Michel Barnier Premier ministre. Il a trouvé dans les rangs des LR, un politicien qui a toutes les qualités requises aux yeux du grand patronat.

 

Si Barnier devient le plus vieux Premier ministre de la 5e République, il a été aussi le plus jeune conseiller général et le plus jeune député en Savoie en 1978. C’est ainsi qu’il s’est illustré très tôt en votant comme d’autres députés contre la dépénalisation de l’homosexualité. Ce réactionnaire blanchi sous le harnais a été également quatre fois ministre dans des gouvernements de droite. Les marins pêcheurs comme les agriculteurs peuvent se souvenir des promesses distribuées à foison quand il était ministre de l’Agriculture en 2007 ; promesses toujours non tenues, comme pour tout politicien qui se respecte. Et Barnier était aussi ministre des Affaires étrangères en 2004 quand, à Abidjan, le gouvernement Chirac avait fait tirer sur des manifestants qui demandaient le départ de la France de Côte d’Ivoire.

Il a continué à servir les intérêts de la bourgeoisie, en tant que commissaire européen à deux reprises et a été missionné pour négocier les conditions du Brexit. Ce qui lui a valu l’estime du très réactionnaire Viktor Orban, président de la Hongrie, dont il partage les positions homophobes et contre le mariage pour tous.

Barnier est aussi apprécié de l’extrême droite pour ses positions xénophobes. Lors de la primaire à droite qui avait précédé les présidentielles de 2022, il avait surenchéri sur la démagogie anti-immigrée de ses concurrents en se prononçant contre le droit du sol à Mayotte et en invoquant un moratoire sur l’immigration légale, adhérant à l’idée de la démagogue Le Pen, selon laquelle l’appauvrissement du monde du travail viendrait des travailleurs immigrés. Il a aussi été l’artisan dans l’Union européenne de la fameuse directive Bolkestein, destinée à permettre aux patrons d’appliquer à un travailleur en sous-traitance dans un pays la législation sociale de son pays d’origine.

En cinquante ans de vie politique, le nouveau Premier ministre a ainsi approuvé toutes les attaques contre le monde du travail. Dernièrement encore, il se disait partisan de la retraite à 65 ans. Son CV répond donc aux vœux du patronat. Quant aux travailleurs, ils savent déjà que les mauvais coups de ce premier ministre leur seront réservés.

                                                    Aline Urbain (Lutte ouvrière n°2928)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Ce soir vendredi 13 septembre de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou »

Samedi 14 : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité Joliot-Curie ;

-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.

Dimanche, de 10 h.15 à 10 h.45 devant Monoprix,

Et de 11 h. à midi au marché Héloïse.

 

 

Réunion de rentrée de Lutte ouvrière-Argenteuil

Jeudi 19 septembre

19 H.30

Espace Nelson Mandela

 

Lutte ouvrière à la fête de l’Humanité

Lutte ouvrière aura un stand à la Fête de l’Humanité qui se déroulera les 13, 14 et 15 septembre, sur la Base 217 du Plessis-Pâté, près de Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne.

Notre stand sera situé place Agnès-Varda, côté rue Frida-Kahlo, au même emplacement que l’an dernier.

Il y aura une librairie avec nos publications ainsi qu’un coin « livres d’occasion » (ouvrages politiques et romans).

Quatre débats seront organisés : l’un aura lieu le vendredi à 19 h 30, et deux le samedi, dont un à 14 h 30 et l’autre à 19 heures avec Nathalie Arthaud. Jean-Pierre Mercier tiendra un débat le dimanche à 14 h 30.

 

 


Quartiers populaires, agglomération de Grenoble, le meurtre de Lilian Dejean. Une correspondance de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

Grenoble : meurtre de Lilian, les travailleurs sous le choc

Publié le 11/09/2024

Dimanche 8septembre, à 7 h 30, Lilian Dejean, responsable du service de la Propreté urbaine (PU) à la commune de Grenoble, a été lâchement assassiné alors qu’il venait de prendre son service.

Témoin d’un accident de la route devant la mairie, il a été tué à bout portant par le chauffard qu’il voulait empêcher de fuir.

Lilian est mort quelques heures plus tard à l’hôpital. Son décès a provoqué un immense choc parmi tous ses collègues. Lilian, responsable de service très apprécié, était aussi un militant CGT actif et combatif. Lundi 9septembre, tous les agents de la PU réunis se sont rendus en cortège devant la mairie. L’après-midi, quelques centaines de personnes, agents, militants, habitants, ont rendu hommage à leur camarade lors d’un rassemblement organisé par Éric Piolle, le maire EELV de Grenoble.

Mardi10, le travail navait toujours pas repris à la PU car les travailleurs restaient bien décidés à faire entendre leurs revendications auprès de la municipalité. Ils exigent, entre autres, que leur sécurité soit prise en compte lorsqu’ils travaillent dans les quartiers gangrenés par les trafics, où ils sont régulièrement menacés et insultés.

Le drame de la mort de Lilian s’inscrit dans un contexte de violence qui frappe l’agglomération grenobloise. Rares sont les semaines où il n’y a pas au moins une fusillade, au nombre de sept durant le seul mois d’août. Ces dernières années, les points de deal, répandus partout, engendrent des règlements de comptes. Et bien sûr les classes populaires des cités sont les premières à souffrir, chaque jour, de ces trafics et incivilités.

Politiciens, élus, pouvoirs publics ont toujours la même réponse à la bouche : plus de police et une justice intraitable. Ils ont beau vouloir jouer les Rambo, le trafic de drogue n’a jamais été aussi florissant. Le maire de Grenoble est aujourd’hui attaqué par la droite et l’extrême droite pour son refus de répandre des caméras dans la ville et d’armer sa police municipale. Comme si cela allait arrêter les trafics ! Dans la banlieue voisine, la ville d’Échirolles a une police armée et dispose de nombreuses caméras. Elle est pourtant une des villes les plus exposées aux trafics et à la violence armée.

Toute cette propagande sécuritaire démagogique n’est en fait qu’un cache-misère des vrais problèmes de fond : des quartiers sont devenus des ghettos, avec des taux de chômage record, des écoles et collèges défaillants, des services publics fermés, l’absence de prévention, d’aide à l’enfance, etc. Tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont participé à la dégradation des conditions de vie des cités ouvrières, dont ils se fichent complètement.

Alors, si les malfrats ont encore de beaux jours devant eux, ils ne sont que le reflet, à leur petit niveau, d’un système où règne la loi du plus fort, du plus riche, de ceux qui peuvent se payer bijoux, fringues et bolides de luxe, sans parler de la vente d’armes. Comme l’a exprimé notre camarade Alain Ziegler, employé municipal, militant ouvrier et ami de Lilian : « Laisser cette délinquance de la drogue, cette délinquance financière, cette délinquance de l’armement, tuer notre camarade, ça me met en colère. Cette société est pourrie et à changer. »

                                                Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2928)