mardi 16 juillet 2024

Unilever : des licenciements pour les profits

 

Glaçant !

 

 

Unilever a annoncé la suppression d’ici 2025 de 3 200 postes de bureau en Europe, soit le tiers des effectifs, et de 7 500 postes dans le monde. La multinationale veut aussi se débarrasser de sa production de glaces.

         Unilever justifie son choix par des fusions-acquisitions moins juteuses que prévues, qui feraient diminuer le bénéfice. La direction déclare « comprendre » l’anxiété des travailleurs visés. Mais les bénéfices de 6,5 milliards d’euros de 2023 permettraient largement de maintenir ces emplois. 

         C’est bien pour la course aux profits qu’Unilever voudrait jeter à la rue des milliers de travailleurs.

Argenteuil, démolition de la cité Joliot-Curie hier, projet contre l’espace Jean Vilar aujourd’hui, des pratiques qui mènent à l’échec

Et si l’on demandait l’avis aux premiers concernés ?

 

 

En matière d’urbanisme avec l’abandon du projet concernant une partie de l’île Héloïse, la municipalité vient de connaître un second échec majeur. Le premier fut celui du projet de liquidation de la cité Joliot-Curie qui occupa le Comité de défense des locataires de 2005 à 2008. Cette année-là, ce furent les élections municipales qui mirent un terme au projet contesté par une énorme majorité des habitants. Aujourd’hui, on ne connaît pas encore les raisons qui ont conduit la municipalité à ce nouvel abandon. Mais dans un cas comme dans l’autre, c’est la même conclusion négative à des pratiques qui ne devraient pas avoir lieu.

         L’aspect essentiel de ces pratiques est de ne pas jouer franc-jeu. Et cela dès le départ. Pourquoi lorsqu’un projet est en l’air ne pas informer les habitants concernés. En 2005, la municipalité aurait pu dire aux habitants de la cité : « Nous avons un projet de transformation de la cité Joliot-Curie qui peut aboutir à sa disparition en tant que telle, celle-ci laissant la place à un habitat remodelé mêlant logements dits sociaux et habitats en accession en propriété. Mais rien ne se fera au détriment des habitants actuels. Maintenant, discutons ».

         Pour le projet Héloïse, deux maires opposés pourtant ont agi de la même manière. On concocte un projet, on le tait, on prend des engagements avec un promoteur, et plusieurs années plus tard, les habitants découvrent ce qui risquait d’advenir pour l’espace Jean Vilar ».

         Voilà la leçon qui indique ce qu’il ne faut pas faire. Sera-t-elle entendue ? On en doute. Au moins, ce qui vient de se passer et la belle conclusion de l’abandon du projet Héloïse va être une référence lumineuse pour les combats à venir, si une nouvelle fois à l’avenir une municipalité compte agir à Argenteuil de la même façon. DM

 

lundi 15 juillet 2024

Crise : un système de plus en plus défaillant

Crise : un système de plus en plus défaillant

Publié le 10/07/2024

La presse économique s’alarme de l’augmentation du nombre des défaillances d’entreprises. Cette hausse qui illustre la poursuite et l’aggravation de la crise de l’économie.

Une entreprise en défaillance n’arrive plus à payer ses dettes et ses factures, ce qui entraîne le plus souvent sa fermeture.

Selon le Conseil national des administrateurs et des mandataires judiciaires, cité par le quotidien Les Échos, « sur les six premiers mois de l’année, le nombre global de défauts a bondi de 18 % par rapport à la même période de 2023 » et « 102 500 emplois se retrouvent menacés. »

C’est le cas de Caddie et Duralex, récemment mis en liquidation, mais le phénomène touche principalement de toutes petites entreprises, dans les secteurs du commerce, de la construction et des transports.

Ces défaillances pourraient atteindre un niveau record sur l’ensemble de l’année 2024. Elles ont des causes en partie conjoncturelles notamment la fin des aides mises en place lors des confinements – le fameux « quoi qu’il en coûte » – notamment des prêts garantis par l’État, qu’il faut maintenant rembourser, ainsi que la hausse des taux d’intérêt.

Les raisons sont aussi plus profondes, qui tiennent à la crise générale de l’économie capitaliste. Dans un contexte où la production et les marchés se restreignent, la guerre économique s’accroît, et elle profite aux entreprises les plus grosses. Celles-ci ont les moyens de s’imposer face à leurs concurrentes plus petites et sont les principales bénéficiaires des aides de l’État. C’est pourquoi, tandis que les groupes du CAC 40 distribuent des dividendes record à leurs actionnaires, de plus en plus de petites entreprises mettent la clé sous la porte.

Cette guerre économique se mène en premier aux dépens des travailleurs, qui sont licenciés, mais elle fait aussi des victimes parmi les petits patrons. Les mesures adoptées par les gouvernements pour faire face à tel ou tel épisode de la crise, comme lors du Covid, ne peuvent au mieux que retarder l’échéance fatale.

                                                           Daniel Freund (Lutte ouvrière n°2919)

 

Gaza, l’horreur continue, un nouveau camp bombardé avec une centaine de victimes, mais en Israël des réactions aussi face à l’impasse. Sur ce sujet, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Palestine-Israël : guerre et colonisation

Publié le 10/07/2024

Samedi 6juillet, les manifestations pour dénoncer la coalition d’extrême droite de Netanyahou ont connu un record d’influence : plus de 170 000 à Tel-Aviv et des dizaines de milliers à Jérusalem.

Ces manifestants dénonçaient non seulement le mépris de Netanyahou pour la vie des otages mais certains disaient aussi clairement : « Assez de cette guerre, pas en notre nom. » Une minorité regroupant Arabes et Juifs dans ce qui est appelé le bloc anti- colonisation proclamait : « Pas de paix et de sécurité pour les Israéliens sans justice et fin de l’oppression pour les Palestiniens. »

L’État d’Israël poursuit la guerre contre le peuple palestinien avec son lot quotidien de barbarie. Le 6 juillet, une école de l’ONU à Gaza a été la cible de bombardements israéliens pour la deuxième fois en un mois, faisant au moins seize morts. Le bâtiment offrait un abri précaire à des centaines d’enfants.

Écoles et hôpitaux, femmes, enfants, personnel soignant ou de l’UNRWA, journalistes, camps de réfugiés comme celui de Nuseirat… tous sont pris pour cibles. Les responsables de l’ONU le redisent : « Il n’y a plus aucun endroit, plus aucun mètre carré sûr dans la bande de Gaza. »

La poursuite de la tuerie vise aussi à masquer l’incapacité de Netanyahou et de l’État d’Israël à remporter leur sale guerre. Malgré le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens et la destruction de Gaza, Netanyahou est incapable de présenter à la population israélienne le moindre bilan. Le Hamas continue à lancer des roquettes sur le territoire israélien et les otages sont toujours détenus. Alors que l’état-major avait prétendu avoir totalement démantelé le Hamas dans le nord de l’enclave, les violents combats qui viennent d’y reprendre montrent qu’il n’en est rien.

Du côté de la Cisjordanie, l’État d’Israël ne cesse d’intensifier sa politique de colonisation. L’organisation israélienne La Paix maintenant a dénoncé dans un communiqué la légalisation de la saisie de 1 270 hectares dans la vallée du Jourdain, destinés à l’implantation de nouvelles colonies juives, un record depuis les accords d’Oslo de 1993. Ces saisies s’accompagnent d’exactions de la part des colons et de l’armée israélienne comme le montre une vidéo d’un Palestinien attaché au capot d’une jeep militaire israélienne.

À la frontière libanaise, l’aviation et l’artillerie israéliennes se livrent quotidiennement à des bombardements de villages libanais, auxquels le Hezbollah réplique par des tirs de roquettes.

Fort du soutien des puissances impérialistes, les dirigeants israéliens peuvent poursuivre le massacre du peuple palestinien et menacer d’entraîner l’ensemble du Moyen-Orient dans une escalade guerrière.

                                               Christian Chavaux (Lutte ouvrière n°2919)