mardi 19 octobre 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 18 octobre 2021

Hausse des prix : les travailleurs n’ont pas À payer la note !

18/10/2021

 

1,60 € le litre de gasoil ; 12 % pour l’électricité ; près de 60 % d’augmentation du gaz en un an… les prix de l’énergie s’envolent. Cette flambée survient alors que les salaires sont attaqués par tous les bouts depuis des années et que des centaines de milliers de salariés ont des payes amputées par le chômage partiel. Cette situation ne peut pas durer.

Le prix des carburants a dépassé les niveaux de 2018 qui contribuèrent au déclenchement du mouvement des gilets jaunes. Rien d’étonnant, donc, que le Premier ministre dise surveiller cela comme « le lait sur le feu » : il redoute une nouvelle flambée de colère. Eh bien, celle-ci ne serait pas volée parce que, pendant que le gouvernement commente, les prix n’en finissent pas de grimper et on paye la note !

Oui, il y a de quoi être en colère parce qu’il existe une mesure simple, que le gouvernement pourrait appliquer immédiatement, c’est la suppression de la TVA sur l’essence. Et celle-ci doit être intégralement compensée par la taxation des profits des multinationales de l’énergie si l’on ne veut pas que demain, le gouvernement nous présente la facture.

Mais, pour les travailleurs, ce n’est encore qu’une petite partie de la solution. Car le problème ne se limite pas à la hausse de l’énergie : nous sommes confrontés à une augmentation générale des prix, des loyers comme de l’alimentaire. Une augmentation qui fait baisser d’autant le pouvoir d’achat des salaires, des pensions et des allocations. Alors, il faut remettre sur la table la question des salaires.

Face à la hausse de tous les prix, c'est au minimum 500 euros d'augmentation mensuelle qu'il nous faut. Et pour que chacun puisse vivre dignement de son travail, aucun salaire ne doit être inférieur à 2 000 euros. Et surtout, ces salaires augmentés doivent être protégés par leur indexation automatique sur la hausse réelle des prix.

Cela nécessite de s’affronter au grand patronat. Tant que les travailleurs restent l’arme au pied, il n’y aura d’augmentations « possibles » et « réalistes » que pour les profits, pour les dividendes et les grandes fortunes. Pour qu’il devienne « possible » d’augmenter les salaires, il faut que les travailleurs établissent un rapport de force avec la classe capitaliste. Cela dépend de nous-mêmes et de notre capacité à renouer avec les luttes massives et puissantes.

Nous n’en sommes pas là ? Certes, mais c’est la seule voie qui s’ouvre au monde du travail.

C’est la seule voie qui nous permettra aussi de contester la dictature économique de quelques trusts sur la marche du monde car c’est cette dictature que l’on subit au travers de l’augmentation des prix de l’énergie.

L’augmentation des prix du pétrole ne fait pas le malheur de tout le monde ! Les grands gagnants sont les trusts pétroliers comme Total, BP ou Exxon, qui dégagent chacun un milliard de dollars de bénéfices chaque mois. Ils sont les premiers à profiter de la hausse des marchés, qu’ils ont d’ailleurs en grande partie déclenchée eux-mêmes.

Car la hausse du baril n’a rien d’un phénomène naturel. Ce n’est pas la rareté soudaine du gaz ou du pétrole ni la reprise soudaine de l’économie mondiale - tout à fait prévisible -, qui en sont les causes. Il y a un calcul de la part de ces multinationales qui, sous prétexte de la mutation énergétique justifiée par le réchauffement climatique, ont décidé d'augmenter les prix. Leur but est de se constituer un gros magot pour faire payer à la population les conversions dans l’électrique ou l’hydrogène, qu'ils n'ont pas faites en temps et en heure.

Déjà en 1973, pour justifier le premier krach pétrolier, on nous parlait de pénurie de pétrole ! C’est un mensonge qui masque l’essentiel : les multinationales de l’énergie nous dictent leur loi. Et elles se moquent bien de l’avenir de la planète et de l’organisation rationnelle des ressources. Elles ne visent qu’à s’assurer une rente. Alors, pour ne pas être les vaches à lait de ces multinationales de l’énergie, il faut taxer leurs superprofits et les mettre sous contrôle !

Dans une société fonctionnant pour la population dans son ensemble, et non pour les privilégiés, il faudrait recenser les besoins énergétiques et voir quels sont les moyens de les satisfaire. Il faudrait planifier rationnellement la production d’énergie et faire en sorte que les travailleurs puissent contrôler démocratiquement l’utilisation faite des installations pétrolières, des raffineries, des centrales électriques… Oui, il y a un monde à changer, et nous serons capables de le faire collectivement quand nous commencerons à nous battre vraiment pour nos intérêts élémentaires.

                                                                               Nathalie Arthaud

 

Les permanences des jours à venir :

-mercredi 20 octobre, de 11 h à 11h.30 marché des Champioux.

 

Nathalie Arthaud dans les médias :

Regardez toutes les vidéos sur le site lutte-ouvriere.org

 

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) numéro 2775, et Lutte de classe (2,5 euros) n°218, lors des permanences et :

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

 

Macron et le 17 octobre 1961, des responsabilités quelque peu escamotées

 

Un passé qui doit rester présent

 


 

Macron a qualifié « de crimes inexcusables pour la République » le massacre par la police de quelque 200 Algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Alors que les Algériens se battaient pour mettre fin à l’emprise coloniale sur leur pays, ceux qui vivaient en France manifestaient contre un couvre-feu qu’on leur imposait arbitrairement.

Macron met en cause la responsabilité de Papon, préfet de police de l’époque, mais escamote celle des dirigeants du pays, De Gaulle en tête. Facile, surtout 60 ans après le massacre ! L’État a caché pendant des décennies son rôle et ce monstrueux bilan. Cela illustre l’hypocrisie des discours sur l’État de droit protégé par sa police dite « républicaine ».

 

Une question qui ne manquera pas d’être discutée jeudi soir à 19 h.30 au cinéma Jean Gabin parc de la mairie, lors de la soirée autour de « L’Affaire Maurice AUDIN », en présence de Michèle AUDIN et Nathalie FUNES. Un sujet qui ne peut pas nous laisser indifférent. Nous invitons bien sûr nos lecteurs et nos camarades à y participer.

Manifestations pour les 60 ans du massacre du 17 octobre 1961. L’interview d’un militant de Lutte ouvrière lors de la manifestation parisienne – 1 mn 30

Argenteuil, circulation automobile difficile aujourd’hui, impossible demain si…

Un projet qui entraînerait le « Grand embouteillage »

 

 

Il y avait beaucoup de monde dimanche dernier au marché Héloïse. Comme souvent en pareilles circonstances, la circulation et le garage des voitures n’étaient pas aisés et le parking de l’espace Jean Vilar a été vite saturé. Cela a entraîné une nouvelle fois une sacrée pagaille dans le quartier.

         On image la situation si le projet immobilier du promoteur Fiminco aboutissait un jour. Ce serait soit le projet soit le marché Héloïse, car le parking prévu dans ce projet ne pourra accueillir de fait que les véhicules des habitants des 150 logements prévus.

         On nous dit qu’il y a le parking Paul-Vaillant-Couturier sous la dalle Allende, et qu’il y a aussi le parking Côté Seine. Mais cela ne réglera rien lorsque l’on additionnera les éventuels chalands du projet commercial et des participants aux « 3000 places debout » annoncés pour la salle de spectacle.

         Imaginons : un dimanche, les habitants du Projet, un spectacle de l’après-midi, et la fin du marché. Résultat : la version 2025 du « Grand embouteillage ».

         Non, le projet ne peut sérieusement se faire. DM