mardi 6 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (13). Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, Le 18 mars : le pouvoir aux mains des Parisiens

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise

Le 18 mars : le pouvoir aux mains des Parisiens

 

L’épisode est connu: au petit matin du 18 mars, les Parisiens qui se réveillent, à Belleville et à Montmartre, saperçoivent que des soldats se sont emparés des canons et attendent les attelages qui doivent les tirer. Les comités de vigilance se regroupent aussitôt, on réveille les habitants qui sommeillaient encore, on sonne l’alarme, femmes et hommes se rassemblent autour des soldats, les interpellent, fraternisent. La Garde nationale ameutée, on dresse des barricades et tout Paris entre bientôt en ébullition. Au soir, l’opération de Thiers a échoué.

Au cours de cette journée, deux généraux, Lecomte et Thomas, sont fusillés par leurs soldats et la foule en colère. Le premier a commandé à ses hommes de faire feu, trois fois de suite, mais ceux-ci ont mis crosse en l’air et l’ont fait arrêter. Le second a été reconnu alors que, vêtu en civil, il inspectait une barricade au pied de Montmartre: cest un fusilleur de Juin 1848. Ces deux morts servent aussitôt de prétexte à Thiers et à lAssemblée nationale pour accuser les communards d’être des criminels. Ce seront pourtant les seuls ennemis désarmés tués par les Parisiens, sous le coup de la colère, jusqu’aux massacres des communards pendant la Semaine sanglante.

Thiers fuit précipitamment à Versailles. Naturellement, Paris se tourne vers le Comité central de la Garde nationale pour prendre la situation en main. Dans l’Hôtel de Ville déserté par les bourgeois paniqués, ses membres se saisissent alors du pouvoir laissé vacant et annoncent l’élection de la Commune de Paris.

Le lendemain, le prolétariat parisien et la petite bourgeoisie se réveillent donc avec le pouvoir entre les mains, sans avoir cherché consciemment à s’en emparer, en réaction à l’attaque de Thiers et à la fuite en catastrophe de son gouvernement.

………………………………………………

 

Parc d’artillerie de la Butte Montmartre

(Demain, La Commune: première ébauche dun État ouvrier, Le Comité central se met en retrait)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

lundi 5 avril 2021

Éditorial des bulletins d’entreprise du lundi 5 avril 2021

 Macron : « Je décide, vous vous débrouillez ! »

5/04/2021

Changement du calendrier scolaire ; interdiction de circuler d’une région à l’autre ; fermeture des écoles et passage en distanciel ; fermeture des petits commerces… Macron a finalement changé de stratégie : on est passé en confinement national.

Macron est incapable d’imposer aux laboratoires pharmaceutiques de tenir leurs engagements et de livrer les vaccins, mais il décide de nos vies, comme si nous étions à sa disposition. C’est devenu une habitude, car cela fait un an maintenant que nous ne savons plus sur quel pied danser, mais cela témoigne d’un mépris insupportable.

Les plus aisés ont pu s’arranger au pied levé. Quand on a de l’argent, tout est toujours plus facile. On peut rapidement trouver une nounou ou sauter dans une voiture pour rejoindre une résidence secondaire. Mais pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler et qui n’ont pas de possibilités de garde ?

Le gouvernement assure qu’il est possible de se mettre au chômage partiel si les parents ne trouvent pas de solution. Encore faut-il que l’employeur l’accepte ! Sans compter qu’au chômage partiel, un salarié ne touche que 84 % de son salaire et perd ses primes. Est-ce que le loyer, les crédits ou les factures sont à payer à 84 % ? Bien sûr que non !

Les dirigeants politiques, comme la classe capitaliste, ont un profond mépris pour les intérêts et les sentiments de la majorité travailleuse. À leurs yeux, cette majorité n’est là que pour travailler et obéir, pas pour proposer et encore moins pour décider ou contrôler. 

Mais si les soignants étaient écoutés, si les économies budgétaires ne comptaient pas davantage que les besoins en personnel, les hôpitaux n’en seraient pas, aujourd'hui, à déprogrammer leurs opérations avec les conséquences graves que cela entraîne pour des millions de malades. Ils n’en seraient pas à basculer dans « une médecine de catastrophe », avec une gestion de patients à flux tendu et des semaines de 60 heures pour des soignants à bout de forces.

Ce qui se passe dans les hôpitaux a été dénoncé cent fois, mille fois, par les soignants. Ils ont été ignorés, méprisés, trompés par le pouvoir. En un an, pas un lit pérenne de réanimation n’a été créé, alors qu’après la première vague, Véran, le ministre de la Santé, avait promis qu’il monterait à 12 000 lits de réanimation.

Aujourd'hui, il se justifie en se cachant derrière le manque de personnel en réanimation. De qui se moque-t-il ! Il suffit d’écouter les soignants pour résoudre le problème : il faut revaloriser les salaires, améliorer les conditions du métier, alléger les horaires et la charge de travail… Toutes choses qui pourraient rendre attractifs les métiers d’infirmières et d’aides-soignantes.

Oui, si les travailleurs décidaient, la société serait mieux dirigée ! Mais tant qu’elle est dirigée par des serviteurs de la bourgeoisie en fonction des lois du marché et du profit, nous allons dans le mur.

La pénurie de vaccins que nous connaissons n’est pas qu’un aléa temporaire. Elle est révélatrice d’un gâchis et de l’irresponsabilité de toute une organisation sociale.

Les quelques laboratoires qui ont été homologués sont incapables de produire vite et en masse les vaccins nécessaires. AstraZeneca a rempli seulement un quart de son contrat. Et ne parlons pas de Sanofi qui a été incapable de produire un vaccin après avoir été arrosé d’argent public ! Sa spécialité ? Gaver les actionnaires, et supprimer des emplois !

Est-ce qu’ils sont sanctionnés ? Est-ce qu’ils sont mis sous contrôle ? Non ! Ils gardent les mains libres car propriété oblige, ils sont maîtres chez eux. Et les laboratoires qui ont le monopole des brevets en profitent au maximum ! En temps de guerre, les gouvernements sont capables de réquisitionner les entreprises industrielles pour organiser, contrôler et planifier la production d’armement. Eh bien, ce qu’ils sont prêts à faire pour tuer, ils ne sont pas prêts à le faire pour soigner !

Macron fanfaronne en expliquant que l’Europe sera bientôt le premier producteur de vaccins au monde. Thierry Breton fait de la publicité pour les vaccins « made in France ». En attendant, ils gèrent la pénurie et, à chaque semaine de retard, c’est plus d’un millier de morts supplémentaires. Pour les familles endeuillées, les vaccins peuvent arriver demain, ce sera toujours trop tard !

Alors, le pouvoir peut pointer du doigt l’irresponsabilité des jeunes qui se permettent de faire la fête. Les irresponsables, ce sont ceux qui dirigent ! Ils sont irresponsables car ils sont les défenseurs d’un système qui place les profits et la propriété privée de la minorité capitaliste au-dessus de l’intérêt des travailleurs et de la population. 

Éducation, confinement, que de problèmes non résolus

 

Confusion, conditions plus strictes, et inégalité homme-femme

Contrairement à l'an dernier, les conditions pour garder son enfant en se mettant en chômage partiel sont plus strictes. Il semble que si l'un des parents est en télétravail, alors il est censé pouvoir garder et faire travailler ses enfants à distance. Pourtant dans télétravail, il y a travail. Ou alors c'est télétravail de nuit ? Quand il y a travail, qui s’occupe des enfants ?

         Autre condition : un seul parent pourra y avoir droit. On imagine bien que l'égalité hommes-femmes se verra dans les statistiques …

 

L'épidémie ne va pas ralentir avec la fermeture des écoles

 


Et qu’est-ce qui est prévu dans les quartiers ?

Les enfants se contaminent à l'école, c'est une évidence. Mais c’est principalement parce que le protocole sanitaire qui peut être efficace sur le papier n'a pas été correctement appliqué par manque de moyens humains et matériels, qu’il y a eu cette dynamique de contamination. Mais au lieu de mettre ces moyens, le gouvernement préfère ne pas l'appliquer du tout et fermer les écoles pendant quelques semaines.

         Les enfants vont donc se retrouver chez eux, et bien souvent dehors, avec de la famille, des amis, et l'on voit dans les statistiques que les enfants se contaminent encore plus ainsi. C’est d’autant plus vrai dans les cités et les quartiers populaires où aucune organisation particulière n’est mise en place.

         Loin de ralentir l'épidémie, la seule fermeture provisoire aura alors l'effet inverse.

         Il est toujours temps de recruter et mobiliser les personnels supplémentaires dans les quartiers, pour ces semaines de confinement et pour la suite ...

 

Achetez Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2748, et Lutte de classe (2,5 euros) n°214

         Lors de nos permanences :

-mercredi 7 avril, de 11h. à 11 h.30 au marché des Champioux ;

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Hôpital psychiatrique : à Saint-Égrève (agglomération de Grenoble), Macron accueilli par le personnel en colère

 

Professionnels et familles de plus en plus en colère

 


Dans le cadre d'une journée sur l'autisme le 2 avril, Macron venant visiter un service d'accueil pour autistes à l'hôpital psychiatrique de Saint-Égrève, près de 200 hospitaliers et étudiants médico-sociaux se sont rassemblés devant l'entrée principale pour exprimer leur colère devant le manque de moyens et de personnel.

         Car derrière ses beaux discours sur les soignants, le gouvernement continue de fermer des lits. À l'hôpital de Saint-Égrève, 78 ont été fermés en quelques années, alors qu'au contraire, il faudrait en ouvrir d'urgence. Déjà en 2017, la mobilisation du personnel avait fait reculer la direction qui voulait supprimer treize jours de récupération par an, enlever deux agents par unité et fermer des services de soins pendant les congés scolaires.

         Bien sûr, Macron s'est bien gardé de s'approcher du personnel, car il sait que toute la politique menée depuis des décennies ne peut que mettre de plus en plus en colère professionnels et familles de patients.