samedi 3 avril 2021

Argenteuil, salle Jean Vilar, un beau centre de vaccination, ce sont les doses qui ne sont pas en quantité au rendez-vous

C’est bien plus de personnes que l’on devrait y vacciner !

 




 Salle Jean Vilar cette semaine

Actuellement, face à l’épidémie, le problème fondamental demeure celui de la vaccination. Là encore, non seulement par la gestion erratique du gouvernement mais surtout par son refus de s’attaquer au pouvoir des trusts pharmaceutiques qu’il sert, il y a très loin entre les déclarations et la réalité de cette vaccination.

         À Argenteuil, un nouveau centre de vaccination vient ainsi d’être ouvert depuis une semaine. La salle est grande, le personnel à la mesure des vaccinations possibles, mais la prise de rendez-vous est là encore erratique, et surtout les doses de vaccins pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire.

         Pour produire davantage de vaccins, c’est la réquisition des trusts de l’industrie pharmaceutique susceptibles de les produire en quantité qui s’impose.

         Quand la santé l’exige, s’attaquer à la propriété privée des moyens de production est plus que jamais une exigence sociale. DM

 

Mayotte, les Mahorais: Français... sur le papier !

 

Dixième anniversaire d’une très grande inégalité

 


Il y a dix ans, Mayotte devenait le 101ème département français.

              Quelle situation prévaut aujourd'hui dans cette île dont la moitié est âgée de moins de 17 ans ?

         Eh bien si l'on commence par l'éducation nationale qui devrait être obligatoire, moins de la moitié des jeunes concernés y a droit. Les écoles, les classes et les professeurs manquent cruellement.

         800 classes de primaire manquent à l'appel pour scolariser les enfants, selon les normes nationales.

         Alors que chaque année, plus de 2000 lycéens mahorais obtiennent leur baccalauréat, il n'existe qu'un millier de places disponibles pour les accueillir dans des formations supérieures à Mayotte, ce qui les oblige à s'expatrier à La Réunion ou en métropole.

         Sur le plan social que l'État français a cumulé les déficits. Ainsi 77 % de la population mahoraise vit en-dessous du seuil de pauvreté et l'espérance de vie est inférieure de 8 ans à la moyenne nationale. 40 % des habitations sont construites en tôle, 30 % n'ont pas accès à l'eau potable. Le Smic est toujours inférieur de 20 % au Smic national et les principales aides sociales sont toujours plafonnées à 50 % des autres départements français.

         Si les travailleurs et les pauvres de Mayotte ont droit au mépris de l'État français, il n'en va pas de même du patronat qui profite au maximum de ses aides de toutes sortes, des bas salaires et n'hésite pas à pratiquer des prix exorbitants sur les produits de première nécessité.

Meurtre raciste à Minneapolis : procès sous pression populaire

Un procès tenu grâce aux mobilisations massives

 


Un billet qui parait suspect à un employé, des policiers qui interviennent et un homme qui dit « je ne peux plus respirer » et en meurt : tel est le scénario, sur fond de racisme, du meurtre de George Floyd. Un an après, le procès du policier blanc, Derek Chauvin, qui l'a étouffé en maintenant la pression de son genou sur son cou pendant huit longues minutes d'agonie, se déroule à Minneapolis.

         Ce meurtre, filmé et diffusé, a suscité la colère et la révolte, partout où les habitants des quartiers populaires subissent régulièrement les exactions policières.

         Ce sont bien ces mobilisations massives qui ont permis que le procès se tienne. En effet, il est rare que des policiers racistes et meurtriers soient jugés, et encore plus rare qu'ils soient condamnés. Car aux États-Unis, et ici en France, du fait de son rôle de maintien de l'ordre, la police bénéficie continuellement du soutien des classes privilégiées et de l'État à son service.

 

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (10). Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, Agitation politique à Paris et en province

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise

Agitation politique à Paris et en province

Le siège de la capitale commence le 19 septembre. Dans les quartiers ouvriers il entraîne le rationnement, puis la famine, en plus des bombardements quotidiens. Quant aux riches, soit ils quittent la capitale, soit ils y continuent leurs affaires, spéculant au marché noir. Ils ne manquent de rien. Quand Paris commence à ne plus manger à sa faim, tandis que les prolétaires se contentent de pain rempli de paille, de suif, et mangent des chiens, des chats et des rats, on découpe les animaux du jardin des Plantes dans les boucheries des quartiers chics. Le sentiment justifié de devoir faire tous les sacrifices et d’être seul à défendre la patrie envahit rapidement le prolétariat.

Dès le 4 septembre, des militants ouvriers méfiants vis-à-vis du gouvernement bourgeois ont organisé des comités dits de défense et de vigilance dans les quartiers populaires. Forts de leur succès, le 13 septembre ils constituent ensemble un Comité central républicain des vingt arrondissements, qui placarde dans les rues un programme préfigurant la Commune.

On invoque de plus en plus souvent la Commune, qui dans l’esprit populaire fait référence à la Commune des sans-culottes du 10 août 1792. Contre les manœuvres des bourgeois et des monarchistes qui, en province, calomnient déjà de toutes leurs forces la République, on revendique la représentation directe du peuple. Avant même Paris, dans plusieurs villes ont lieu des tentatives d’élire des Communes, autrement dit des municipalités déléguant à leurs représentants les pouvoirs jusqu’alors centralisés par l’État.

À Lyon, la Commune est proclamée le 28 septembre, à Marseille le 1er novembre, mais le gouvernement réussit à les renverser aussitôt en concentrant sur place ses forces armées. La perspective d’une fédération de Communes dans les grandes villes de France constitue une menace tangible pour lui. À Paris aussi d’ailleurs, le 31 octobre, à l’annonce de nouvelles défaites militaires et à l’évocation d’un armistice, la foule envahit l’Hôtel de Ville aux cris de «Pas darmistice!» et «Vive la Commune!» Quelques blanquistes et une fraction des représentants du Comité des vingt arrondissements tentent alors de renverser le gouvernement. Mais Paris nest pas encore mûr pour la révolution, le gouvernement garde le contrôle de la situation. Marx écrira: «Si la Commune avait remporté la victoire au début de novembre 1870 à Paris, à un moment où elle était déjà instaurée dans les grandes villes du pays, elle aurait sûrement trouvé un écho et se serait étendue à toute la France.»

Plus les semaines passent, plus il devient clair que le gouvernement s’apprête à capituler, malgré les déclarations belliqueuses de ses ministres. Les opérations militaires qu’il ordonne reviennent à envoyer ses troupes au massacre. Une sortie à Buzenval se solde par 4000 morts et provoque une nouvelle manifestation de colère à Paris le 22 janvier 1871. Cette fois les soldats tirent sur la foule, faisant une trentaine de victimes.

Le 28 janvier, un armistice est signé avec la Prusse. Le divorce entre le gouvernement et les Parisiens devient inévitable. La Garde nationale, gagnée par l’indignation devant ce qu’elle considère comme une trahison, se réunit le 6 février et décide de se constituer en fédération. Les bataillons sont appelés à se prononcer et, le 15 février, la proclamation officielle de la Fédération soulève l’enthousiasme. On décide de former un Comité central pour représenter ceux qui s’appellent désormais fièrement des fédérés. La Garde nationale déclare alors qu’elle s’opposera à toute tentative de renverser la République et qu’elle ne se laissera pas désarmer.

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 Le 22 janvier 1871, place de l’Hôtel-de-Ville

 (Demain, Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, L’Assemblée des monarchistes contre Paris)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM