Comme
vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait
aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de
cet exposé intitulé « 150 ans
après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 »
est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le
proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog
« lo argenteuil »
Du 4
septembre 1870 au 18 mars 1871 : La
République bourgeoise
Agitation
politique à Paris et en province
Le siège de la capitale commence
le 19 septembre. Dans les quartiers ouvriers il entraîne le rationnement, puis
la famine, en plus des bombardements quotidiens. Quant aux riches, soit ils
quittent la capitale, soit ils y continuent leurs affaires, spéculant au marché
noir. Ils ne manquent de rien. Quand Paris commence à ne plus manger à sa faim,
tandis que les prolétaires se contentent de pain rempli de paille, de suif, et
mangent des chiens, des chats et des rats, on découpe les animaux du jardin des
Plantes dans les boucheries des quartiers chics. Le sentiment justifié de
devoir faire tous les sacrifices et d’être seul à défendre la patrie envahit
rapidement le prolétariat.
Dès le 4 septembre, des militants
ouvriers méfiants vis-à-vis du gouvernement bourgeois ont organisé des comités
dits de défense et de vigilance dans les quartiers populaires. Forts de leur
succès, le 13 septembre ils constituent ensemble un Comité central républicain
des vingt arrondissements, qui placarde dans les rues un programme préfigurant
la Commune.
On invoque de plus en plus
souvent la Commune, qui dans l’esprit populaire fait référence à la Commune des
sans-culottes du 10 août 1792. Contre les manœuvres des bourgeois et des
monarchistes qui, en province, calomnient déjà de toutes leurs forces la
République, on revendique la représentation directe du peuple. Avant même
Paris, dans plusieurs villes ont lieu des tentatives d’élire des Communes,
autrement dit des municipalités déléguant à leurs représentants les pouvoirs
jusqu’alors centralisés par l’État.
À Lyon, la Commune est proclamée
le 28 septembre, à Marseille le 1er novembre, mais le gouvernement réussit à
les renverser aussitôt en concentrant sur place ses forces armées. La
perspective d’une fédération de Communes dans les grandes villes de France
constitue une menace tangible pour lui. À Paris aussi d’ailleurs, le 31
octobre, à l’annonce de nouvelles défaites militaires et à l’évocation d’un
armistice, la foule envahit l’Hôtel de Ville aux cris de « Pas d’armistice ! » et « Vive la
Commune ! » Quelques blanquistes et une fraction des
représentants du Comité des vingt arrondissements tentent alors de
renverser le gouvernement. Mais Paris n’est pas
encore mûr pour la révolution,
le gouvernement garde le contrôle de la situation. Marx écrira : « Si la Commune avait
remporté la victoire au début de novembre 1870 à Paris, à un moment où elle
était déjà instaurée dans les grandes villes du pays, elle aurait sûrement
trouvé un écho et se serait étendue à toute la France. »
Plus les semaines passent, plus
il devient clair que le gouvernement s’apprête à capituler, malgré les
déclarations belliqueuses de ses ministres. Les opérations militaires qu’il
ordonne reviennent à envoyer ses troupes au massacre. Une sortie à Buzenval se
solde par 4 000 morts et provoque une nouvelle
manifestation de colère à Paris le 22 janvier 1871. Cette fois les
soldats tirent sur la foule, faisant une trentaine de victimes.
Le 28 janvier, un armistice est
signé avec la Prusse. Le divorce entre le gouvernement et les Parisiens devient
inévitable. La Garde nationale, gagnée par l’indignation devant ce qu’elle
considère comme une trahison, se réunit le 6 février et décide de se constituer
en fédération. Les bataillons sont appelés à se prononcer et, le 15 février, la
proclamation officielle de la Fédération soulève l’enthousiasme. On décide de
former un Comité central pour représenter ceux qui s’appellent désormais
fièrement des fédérés. La Garde nationale déclare alors qu’elle s’opposera à
toute tentative de renverser la République et qu’elle ne se laissera pas
désarmer.
………………………………………………
Le 22
janvier 1871, place de l’Hôtel-de-Ville
(Demain,
Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, L’Assemblée des monarchistes contre Paris)
Le texte de cet exposé du
Cercle Léon Trotsky « 150 ans après,
l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en
brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM