mardi 12 janvier 2021

Argenteuil-Bezons : face à l’offensive du patronat, se préparer à la riposte

 

Une seule voie, lutter !

Lorsque l’on participe à une réunion de militants ouvriers des entreprises d’Argenteuil et de Bezons et qu’on les écoute, ce qui ressort c’est partout les signes de l’offensive du patronat contre les travailleurs. C’est vrai dans les petites entreprises comme dans les grandes. C’est vrai dans le privé comme dans la fonction publique. Quelques exemples.

          Je ne reviendrai pas sur la situation à PPG qui doit fermer en avril prochain, dans le cadre d’une restructuration internationale au niveau du groupe pour augmenter encore plus les profits…Dans une entreprise florissante comme ATOS à Bezons, l’entreprise de service informatique, qui vient d’acheter une entreprise étatsunienne du secteur, il est imposé aux travailleurs de prendre leur 5ème semaine de congés avant fin février, un point c’est tout… Chez TVO, le complément de la prime d’intéressement est passé de plus de 800 euros à 190 net… Dans le public, toujours à Bezons, chez les territoriaux, il y a des sous-effectifs au centre de santé comme dans bien d’autres services…

           C’est certes encore plus grave dans les petites entreprises, ou pour un oui ou pour un non, pour un retard, pour ne pas avoir répondu sur l’heure quand on est en télétravail, on risque le licenciement pour faute grave, un motif passe-partout qui se généralise.

         Le patronat est à l’offensive pour le maintien de ses profits.

         À nous de convaincre les travailleurs de s’unir collectivement pour se faire respecter, pour maintenir les emplois en répartissant le travail entre tous, pour la hausse substantielle des salaires, pour l’échelle mobile de ces derniers. Quand les luttes collectives se développeront, chacun pourra alors voir le patronat baisser nettement d’un ton. La perspective de la journée interprofessionnelle du 4 février prochain initiée par la CGT nous donne dès aujourd’hui l’occasion de discuter de tout cela. DM

Argenteuil – électricité : un réseau obsolète ?

 

Des coupures inacceptables

 


Vendredi dernier dans le centre d’Argenteuil, des coupures de courant se sont produites. Chez une lectrice, il y eut trois coupures successives, mais l’électricité a été chaque fois rapidement rétablie. Chez une autre, la coupure a duré une heure, à l’heure des repas.

         On ne connaît pas l’origine de ces coupures et s’il y en a eu d’autres ce soir-là ailleurs, si elles ont résulté d’une surchauffe du réseau ou de problèmes liés à l’état de celui-ci.

         Le mois dernier, c’est du côté de l’école Carnot, toujours dans le centre qu’une coupure importante s’était produite.

         La situation n’est donc pas faramineuse déjà actuellement. Qu’en sera-t-il dans les temps qui viennent avec le projet d’éclatement d’EDF dont une privatisation à la clé d’une partie du producteur d’électricité. Une journée d’action doit à nouveau avoir lieu sur le sujet le 28 janvier prochain. Ce jour-là, s’il y avait des coupures, on saurait d’où elles viennent et seraient justifiées, à la différence de celles que nous évoquions ci-dessus. DM

lundi 11 janvier 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 11 janvier

 L'extrême droite au capitole : un avertissement pour les travailleurs

11/01/2021

Les images des activistes d’extrême droite, envahissant le Capitole à Washington, ont stupéfié le monde entier. Voir un président sortant refuser sa défaite électorale et appeler ses partisans à marcher sur « l’Assemblée du peuple » était, jusque-là, le triste privilège des dictatures de pays pauvres. Cette fois, cela s’est produit dans la première puissance impérialiste mondiale.

Alors oui, cela doit nous faire réfléchir, et d’autant plus que le mal qui ronge les États-Unis existe aussi ici, en France : la montée des courants identitaires d’extrême droite, racistes et xénophobes, dangereux pour le monde du travail. 

Ces courants ont toujours existé aux États-Unis. Le Ku Klux Klan a assassiné des Noirs et terrorisé la population dans les États du sud des décennies durant. Mais aujourd'hui, les groupes qui se multiplient, y compris sur des bases complotistes nouvelles, ne sont pas seulement les fruits du passé raciste, ils sont dopés par la crise économique, sociale et sanitaire.

Aux États-Unis, comme partout, les fermetures d’entreprises, le chômage et la misère se sont aggravés depuis la crise financière de 2008. La peur du déclassement, la haine vis-à-vis de l’élite au pouvoir, le repli national, identitaire et religieux conduisant à l’invention de boucs émissaires, se sont renforcés. Ce sont ces sentiments que Trump a su exploiter pour se faire élire et augmenter le nombre de ses électeurs après quatre ans au pouvoir. En l’absence de réactions et de perspectives venant des travailleurs pour changer leur sort, ces sentiments et ces préjugés nourrissent le développement de l’extrême droite.

Mercredi dernier, ceux que l’on a vu à l’œuvre représentent une minorité. Le rassemblement appelé par Trump devant la Maison-Blanche a réuni quelques dizaines de milliers de partisans. À l’échelle des États-Unis, cela n’a rien d’un-raz-de marée. L’envahissement du Capitole lui-même n’a été le fait que de quelques centaines de personnes et, s’il a occasionné des morts, il a pris un aspect carnavalesque. Mais cela ne prête pas à rire.

Ce qui est aujourd’hui une comédie peut se transformer rapidement en tragédie parce que, derrière les déguisements et les postures ridicules, il y a des femmes et des hommes convaincus de la supériorité de la race blanche. Il y a des groupes paramilitaires qui ont multiplié les actions violentes, assassinats compris, ces derniers mois.

Trump a une responsabilité évidente dans ces évènements. Mais les réduire à sa personnalité et à son avenir politique revient à se voiler la face. Les forces sociales et politiques qu’il a renforcées existent indépendamment de lui.

Parmi ses 74 millions d’électeurs, seule une minorité partage les préjugés réactionnaires et anti-pauvres des nostalgiques de la ségrégation ou du nazisme. Mais un quart des électeurs républicains approuverait l’invasion du Capitole et deux tiers n’en seraient pas choqués, ce qui constitue un réservoir considérable pour l’extrême droite.

Nombre de dirigeants, à l’instar de Macron, en ont appelé aux institutions et à la démocratie. Comme si la subversion n’était pas venue du cœur même des institutions, du haut de la présidence, de l’intérieur du Parti républicain ! L’action, ou plutôt l’inaction, de la police montre aussi que le ver est dans le fruit.

Alors que la police est sur le pied de guerre et a la gâchette facile face aux manifestants noirs ou antiracistes, on l’a vue, au Capitole, surprise, complaisante, voire complice. Certains assaillants étaient, eux-mêmes, d’anciens militaires et policiers.

Biden a promis de « réconcilier l’Amérique ». Mais ni la crise ni l’appauvrissement d’une fraction croissante d’Américains ne disparaîtront avec son arrivée au pouvoir. Les huit années d’Obama à la Maison-Blanche ont montré que les démocrates étaient tout autant que les républicains, des serviteurs fidèles des intérêts des grands capitalistes et de la Bourse.

L’histoire n’est pas écrite. Ce qui s’est passé au Capitole restera peut-être un avertissement sans conséquence. Mais les ingrédients pour le développement d’une extrême droite fascisante sont là. Et ce n’est pas vrai qu’aux États-Unis !

La même crise du capitalisme et de son système politique frappe partout et entraîne la montée des démagogues d’extrême droite. Une force politique qui accéderait au pouvoir en mettant en action ces courants aux idées réactionnaires serait un pouvoir anti-ouvrier et dictatorial.

Les travailleurs n’ont pas à sous-estimer le danger et ils ont encore moins à rester spectateurs. Ils doivent se préparer à y faire face, moralement et politiquement, en s’organisant sur la base de leurs intérêts et de leurs perspectives de classe.

Arrêt de travail spécial Covid 19 : une mesure qui aurait dû être prise depuis 10 mois

 

Amer retard

 

Dans les entreprises, très nombreux sont les salariés se suspectant d’avoir été touchés par le Covid19, présentant même des symptômes, ou cas-contact, qui ne se sont pas arrêtés tout au long de ces mois, de peur des réactions patronales et de crainte de perdre du salaire, en particulier avec l’imposition de la journée de carence heureusement aujourd’hui supprimée. Nos camarades des territoriaux d’Argenteuil ont pu le constater pendant des mois. À plusieurs reprises, leur bulletin Lutte ouvrière en a rendu compte.

         Depuis hier, l'arrêt de travail spécial Covid-19 est entré en vigueur. Il concerne les cas contact et les personnes présentant des symptômes du coronavirus. Il permet d’obtenir par soi-même un arrêt de travail immédiat. Son enregistrement se fait sur internet sur le site declareameli.fr de l’Assurance maladie. Les salariés s’engagent alors à réaliser un test de dépistage (antigénique ou PCR) dans les deux jours suivants.

         Le salaire serait maintenu. Le jour de carence ne s’applique plus. Mais les primes le seront-elles ? Une question importante par exemple à Argenteuil où la municipalité a mis en place depuis plusieurs années une prime de « présentéisme » à juste titre décriée.

         Il y a encore bien du flou sur une mesure qui aurait pu éviter depuis des mois nombre de contaminations. DM

 

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