samedi 9 janvier 2021

Michelin (Clermont-Ferrand) : Première réaction

 

Une réaction salutaire

 

Rassemblement devant la Combaude

Dès jeudi matin, une quarantaine de travailleurs de la Combaude, à Clermont-Ferrand, se sont réuni pour aller demander des comptes à la direction de l’usine sur le plan de suppression de postes annoncé la veille.

         Ils ont dit leur colère et leur inquiétude pour l'avenir des jeunes qui ne trouveront encore plus difficilement du travail avec ces suppressions d'emplois.

         Ainsi, au service MMS une dizaine d’entre eux doit partir en retraite dans les 3 prochaines années sur un effectif d’environ 80. S’ils ne sont pas remplacé, ce sera encore plus de travail pour ceux qui restent.

         Ils ont raison de ne pas accepter l'inacceptable.

Assange : pas extradé mais toujours pourchassé. Un article du numéro de cette semaine de Lutte ouvrière

 Assange : pas extradé mais toujours pourchassé

06 Janvier 2021

La justice britannique a décidé, pour des raisons de santé, de refuser la demande d’extradition vers les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. La cellule qui lui est réservée là-bas dans une prison de haute sécurité et son procès pour espionnage, où il encourt 175 ans de prison, devront donc attendre.

Les États-Unis poursuivent Julian Assange depuis dix ans. Ils lui reprochent d’avoir diffusé 700 000 documents classifiés concernant les activités militaires et diplomatiques de la première puissance mondiale, notamment des informations sur ses exactions militaires en Irak et en Afghanistan. Ainsi, plusieurs vidéos diffusées par WikiLeaks montrent comment des hélicoptères américains y ont délibérément mitraillé des civils et des journalistes.

Si les États-Unis n’ont pas encore réussi à mettre la main sur Assange, ils lui font depuis 2010 chèrement payer la diffusion de ces documents. Suite à des accusations pour délits sexuels, qui ont été classées sans suite en 2017, Assange a été dès 2010 placé en liberté surveillée à Londres. En 2012, sous la menace d’une extradition, il s’est réfugié dans l’ambassade équatorienne. Il y est resté confiné pendant sept ans, surveillé en permanence par les services anglais et américains, menacé d’être interpellé sur le seuil et extradé. En 2019, le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, lui a retiré la nationalité qu’il avait obtenue quelques mois auparavant de son prédécesseur, Rafael Correa. Sur invitation de l’ambassadeur équatorien, la police anglaise l’a alors arrêté dans l’enceinte du bâtiment et, bien que manifestement très malade, il a été écroué dans une prison de haute sécurité, avec le régime réservé aux terroristes. En février dernier, 117 médecins de 18 pays ont accusé le gouvernement britannique de tortures et de privations de soins pouvant entraîner sa mort.

Assange n’est pas le seul à subir cet acharnement. Ainsi Chelsea Manning, cette analyste militaire qui a fourni des documents à WikiLeaks, a été emprisonnée sept ans, graciée et de nouveau emprisonnée pour ne pas avoir voulu témoigner contre WikiLeaks. Face à des hommes et des femmes qui ont rompu le secret dont ont aussi besoin les États pour maintenir l’oppression sociale, la solidarité entre les plus puissants d’entre eux ne faiblit jamais.

Ainsi, si la justice britannique a décidé de ne pas extrader Assange, c’est seulement en fonction de sa santé mentale et du risque de suicide, la juge rejetant explicitement les considérations relatives à la liberté de la presse et d’expression et donnant raison sur le fond aux États-Unis. En Europe, depuis 2012, aucun pays n’a voulu lui accorder l’asile. En France, l’actuel ministre de la Justice, qui a déposé pour Assange une demande d’asile quand il n’était encore qu’avocat, s’est bien gardé de toute déclaration. Quant aux États-Unis, dont le futur président, Biden, avait dans le passé qualifié Assange de « terroriste high-tech », ils ont déjà annoncé qu’ils allaient faire appel de la décision de la justice britannique. 

                                                Serge BENHAM (Lutte ouvrière n°2736)

 


            merci Wikipédia

Argenteuil comme ailleurs : face à l’incertitude de la population, espérer les luttes, mais en attendant, l’aider à garder le moral

 

Hauts les cœurs !

 

Nombreux sont ceux dont le discours de Castex jeudi a donné un petit coup au moral. Manque de visibilité, cacophonie autour de la vaccination, entraves qui se poursuivent à la liberté de chacun et aux possibilités de la vie sociale et culturelle. Le fait que cela dure n’arrange rien.

         Les militants de Lutte ouvrière misent bien sûr sur les luttes qui peuvent très vite se développer, et qui pourraient bouleverser la situation, l’ambiance sociale, et changer du tout au tout le moral de tous.

         En attendant, certes à un tout autre niveau, dans une telle situation, la solidarité est un élément essentiel pour faire face.

         Il s’agit de maintenir les liens. Nous pouvons profiter de la situation pour discuter, approfondir les questions de l’heure. Nous pouvons nous croiser, nous rencontrer, aller marcher de conserve. Nous pouvons communiquer, donner des nouvelles, donner des références de livres, les prêter, organiser des séances Skype, nous retrouver dans les meilleurs commerçants de la Ville…. Bien d’autres possibilités s’ouvrent à nous.

         Cet objectif relève aussi de l’activité du mouvement ouvrier militant, celui des communistes révolutionnaires, qui vise toujours à ne pas laisser seuls les travailleurs, à l’entreprise mais également dans les quartiers et les localités.

         Les spécialistes de la santé prévoient une détérioration de la santé mentale d’une fraction de la population.

         À notre niveau, faisons mentir leurs pronostics. Nous n’allons pas nous laisser faire. Hauts les cœurs ! DM

Argenteuil – quartiers populaires : les vraies questions soigneusement évitées

 

Un petit tour et puis s’en va

 


La ministre déléguée « chargée de la ville » est venue » jeudi faire un petit tour au Val d’Argenteuil-Nord, à la Maison pour tous, une structure « centre social » bien connue du quartier.

         Pour la ministre, il s’agissait, selon La Gazette du Val d’Oise, de discuter autour du renforcement des « moyens de lutte contre les entreprises idéologiques et politiques qui s’attaquent à nos valeurs et sont une menace pour le vivre-ensemble et l’adhésion au projet républicain ». « Dans nos quartiers en particulier (…) ce combat est décisif. ».

         Apparemment, il a beaucoup été question lors de cette rencontre, d’éducation parentale, d’accompagnement à la parentalité avec la question du rôle du père, et de l’émancipation des filles. Certes, des questions à débattre. Mais bien loin des problèmes fondamentaux dans ces quartiers.

         Car quelles sont les réalités qui sous-tendent tout cela, et qui « menacent le vivre-ensemble » ?

         En mettant de côté les données générales de la crise de la société avec la montée du chômage et de la pauvreté, le fait que dans ces quartiers, des courants politiques religieux occupent le terrain alors que le mouvement ouvrier a quasiment disparu. Le recul drastique de l’École confrontée en interne à d’énormes difficultés et repliée dans les quartiers populaires sur elle-même. La réduction des commerces qui n’offrent plus à tous les habitants la possibilité non seulement de faire leurs achats, mais en même temps, de se rencontrer. Et on peut dire la même chose des conséquences de l’effondrement des services publics qui en outre accroit le sentiment d’être abandonné.

         Ensuite, au Val d’Argenteuil-Nord, les structures associatives paramunicipales telles les centres sociaux Conjugue et Maison pour tous ne peuvent avoir, malgré tous leurs efforts, qu’un rôle marginal.

         La directrice de cette dernière a rappelé, selon La Gazette, que sa structure avait « bénéficié de tous les dispositifs de la politique de la Ville depuis le début en 1982 ». Mais qu’est-ce que cela a changé de fondamental ? Loin d’être progressivement résorbés, les problèmes des quartiers populaires, tel celui du Val-Nord, ont perduré quand ils ne se sont pas aggravé sur un certain nombre de plans, en particulier sur celui de la pression et du repli communautaristes. (Voir ce que nous en avons dit sur le présent blog ces dernières semaines) DM