Pas
question !
Macron
aux jeunes : acceptez et taisez-vous !
27 Novembre 2019
Le 21 novembre, en visite
d’autopromotion à Amiens, et à deux semaines du 5 décembre, Macron s’est
adressé aux étudiants.
Il s’inquiète d’une éventuelle
mobilisation de leur part, après l’immolation par le feu d’Anas K., cet
étudiant lyonnais qui, par son geste désespéré, avait voulu dénoncer
l’augmentation de la précarité chez les étudiants.
Il a donc voulu se montrer
rassurant, empathique, afin de mieux désamorcer un possible mouvement. Sans
honte, il s’est même payé le luxe d’évoquer Anas K., dont « le geste
nous rappelle […] les difficultés de la vie étudiante […] pour se
loger, se chauffer, parfois se nourrir ». Mais après les larmes de
crocodile, il a très vite distribué des leçons de morale aux étudiants venus
l’écouter, leur enjoignant de « comparer la France aux autres pays »,
et donc de cesser de se plaindre.
C’est pourtant la politique de
son gouvernement, après celle de ses prédécesseurs, qui aggrave
considérablement les conditions de vie des classes populaires et, partant, de
leurs enfants. Pour ceux-ci, même avec de bons résultats scolaires, faire des
études reste toujours plus compliqué. Il leur est notamment plus difficile de
se loger, de se vêtir ou de se nourrir convenablement, faute de moyens
suffisants. Un étudiant sur deux doit aujourd’hui travailler pour payer ses
études. Les bourses, pour ceux et celles qui peuvent les obtenir, sont non
seulement insuffisantes pour vivre, mais peuvent très vite disparaître, en cas
d’échec aux examens ou d’absence, ou encore si les parents voient leurs revenus
augmenter, et donc dépasser, même d’un petit peu, le plafond permettant d’y
avoir droit. La pauvreté s’est aggravée parmi l’ensemble des classes
populaires, et touche donc aussi les étudiants qui en sont issus.
Quant à tous les nombreux jeunes
qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas poursuivi des études, ils sont
condamnés encore plus tôt au chômage, à l’intérim et aux emplois précaires,
parfois après une formation en lycée professionnel ou un apprentissage, et
souvent sans même cela.
Le gouvernement, après bien
d’autres, aggrave la situation en distribuant aux capitalistes les milliards
pris sur les services utiles à la population et en les aidant à accroître
l’exploitation du monde du travail, des jeunes comme de leurs parents.
Macron était venu prêcher la
résignation aux jeunes mais, en se montrant aussi arrogant, il risque bien de
renforcer la colère de ceux qui n’acceptent pas l’avenir auquel on les voue.
Jacques Le Gall (Lutte ouvrière
n°2678)