lundi 18 novembre 2019

Retraites : hésitations gouvernementales. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Retraites : hésitations gouvernementales

13 Novembre 2019

Redoutant une mobilisation massive à partir du 5 décembre, le gouvernement et ses porte-parole multiplient les paroles doucereuses pour tenter de désamorcer la colère populaire. En même temps, pour satisfaire leur électorat avide de fermeté contre les travailleurs, ils répètent qu’ils ont une totale détermination à réformer jusqu’au bout.



Gouverner, c’est mentir aux travailleurs et pratiquer le double langage. En inventant la clause du grand-père, qui prétend réserver la réforme aux seuls nouveaux embauchés, et en promettant de reporter aux calendes grecques la mise en œuvre de leur réforme des retraites, Macron et Philippe montrent qu’ils craignent le mouvement qui se prépare pour le 5 décembre. Comme l’exprimait un éditorialiste du journal Les Échos, « ils s’activent pour éteindre tous les départs de feu » et font tout « pour éviter que les luttes convergent ».
Après avoir réprimé à coups de canons à eau une manifestation des pompiers en colère, le gouvernement a délégué Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, pour les rassurer en affirmant qu’ils conserveront leur spécificité. À la veille de la journée de mobilisation dans les hôpitaux, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a promis une nouvelle enveloppe de plusieurs milliards pour verser des primes au personnel. Jean-Louis Touraine, médecin et député LREM, l’a appuyée : « Si cela n’est pas fait, le risque est que cela puisse dégénérer. »
Mais le naturel revient au galop et les pompiers de circonstance sont aussi des pyromanes. La porte-parole du gouvernement répète que celui-ci ira jusqu’au bout de la réforme. Interviewé le 7 novembre par le journal Le Parisien, Delevoye a affirmé qu’il ne tergiversera pas avec les objectifs et que ceux qui sont favorisés par le système actuel devraient accepter des efforts. Il refuse, claironne-t-il, d’actionner la clause du grand-père pour les régimes spéciaux de la RATP ou de la SNCF. Il tente de dresser les travailleurs du privé contre ceux des transports publics, qu’il présente, après tant d’autres, comme des privilégiés. Mais Delevoye s’est aussitôt fait recadrer par Philippe, qui répète que rien n’est tranché.
Cette valse-hésitation des macronistes ne résulte pas seulement des petits calculs que font les uns et les autres pour séduire telle ou telle fraction plus ou moins réactionnaire de l’électorat. Elle résulte des contradictions profondes de ce gouvernement, qui doit démolir coûte que coûte les droits des travailleurs pour livrer à la grande bourgeoisie les capitaux jusque-là consacrés aux hôpitaux, aux écoles ou aux transports publics, tout en évitant de provoquer une révolte sociale. L’art est difficile et les dirigeants politiques bourgeois s’y discréditent les uns après les autres, quand ils accèdent au pouvoir.
Puisque Macron et sa bande sont dans l’embarras, c’est le moment pour les travailleurs de montrer leur force et d’utiliser leur poids vital dans l’économie pour défendre leurs intérêts.

                                            Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2676)

Salaires des grands patrons : alertez les smicards


Pas socialement utiles mais très cher payés.



Les rémunérations des patrons du CAC 40 (les 40 sociétés cotées en bourse) ont augmenté en moyenne de 12 % en un an, soit 5,8 millions d'euros par tête. Aucun travailleur n’a connu une telle valorisation. Résultat : ces grands patrons touchent en moyenne 277 fois le smic !
         Et que font de vraiment utile, ces patrons ? Le premier, président de Dassault, fabrique des armes, le second est dans le luxe et le troisième est Carlos Ghosn, arrêté pour malversation financière. Il y a aussi le PDG de Technip qui a réussi 1,7 milliard de pertes, ce qui ne l'empêche pas de palper 11,7 millions d'euro annuel.
On parle toujours du coût du travail, il serait temps de parler du coût de ces patrons et des actionnaires. Pas utiles mais très cher payés.

Ségolène Royal : sa boussole, ni le Nord, ni le Sud, mais direction sa pomme !


Il y a un troisième pôle : le pôle fric



Ségolène Royal, nommée « ambassadrice des Pôles » par Macron en juin 2017, n'aurait jamais siégé, en deux ans, au conseil de l'Arctique, comme elle devrait le faire vu sa fonction. D'après une enquête de France info, elle aurait essentiellement profité des trois collaborateurs payés par le Quai d'Orsay et des 100 000 euros annuels de frais de mission pour assurer sa propre promotion politique et, dans ce cadre, celle de son livre.
Si les fuites semblent venir des rangs du gouvernement, qui voudrait éviter sa candidature pour la prochaine présidentielle, cela n’empêche que la désinvolture de l’ex-ministre, ex-candidate du PS à la présidence de la République, est choquante.
Quand ces gens dit de pouvoir sont mis sur la touche à la suite d’un rejet électoral, ils récupèrent rapidement des fonctions pour se recaser. Et ce sont les mêmes qui prennent des mesures contre les classes populaires tout en leur prêchant la plus grande rigueur.

Argenteuil, Cap Héloïse, sondage, municipalité et désinformation municipale (suite)


Ils votent pour sans savoir pour quoi ils votent !?!

Rappel :

1.  54% des sondés veulent conserver la salle des fêtes Jean Vilar rénovée, contre 41 % qui préfèrent la construction d’une salle plus grande :

2.  66% des sondés reconnaissent ou ne pas savoir ce que contient le projet « Cap Héloïse » (24%) dont ils ont seulement entendu parler, ou n’en même avoir jamais entendu parler (42%) ;

Poursuivons :

La question suivante leur demandait ensuite à tous ce qu’ils en pensaient. Même aux 66% précédents qui ne le connaissaient donc pas ! Il faut dire qu’entre les deux questions, en quatre phrases, on a fait à ces 66% une sorte de cours accéléré, en une minute, au téléphone, ce qu’Opinionway appelle une « mise à niveau ». A l’issue de celle-ci, on leur demande, nous répétons, à tous, donc à ces 66 %, leur avis sur « Cap Héloïse » !!!
         Et là, miracle de la Saint tunique locale, les 42% répondent à 77% qu’ils sont favorables à ce projet.



         Quant à ceux qui au moins le connaissent, on ne sera jamais les pourcentages favorables pour chacune des deux fractions : ceux qui connaissent réellement le projet (34%) et ceux qui ne le connaissaient que de nom (24%).
        Le seul résultat correct, c’est-à-dire cohérent, aurait été de recueillir uniquement l’avis de ceux qui connaissaient réellement le projet en question, c’est-à-dire 34% des sondés.
          Mais la population d’Argenteuil repassera pour ne serait-ce que connaître cet élément essentiel.
       Quant au maire d’Argenteuil, en attendant, il n’a pas attendu de véritablement comprendre le compte-rendu du sondage, d’en mesurer toutes les incohérences, pour proclamer à tout va qu’il avait obtenu un résultat inespéré de 65 %... on se demande simplement de quoi.
         Mais s’il s’en contente…
         Fort de tout cela qui, nous, nous conforte, plus que jamais, le combat continue, pour la défense de notre salle des fêtes communale Jean Vilar, et contre le projet Cap Héloïse. DM

Urgences de Pontoise : une correspondance d’un de nos camarades obligé d’accompagner aux Urgence un proche très malade


Un jour comme les autres aux Urgences.

 
Dans le couloir des Urgences de Pontoise

Nous connaissons tous les grèves dans les différents services de santé des hôpitaux. Que ce soit chez les pompiers, les urgentistes, ou d’autres services hospitaliers, partout c’est la colère (légitime) et malgré tout ils font leur boulot.
Nous avons tous besoin, à un moment ou un autre, d’aller aux Urgences. Souvent par nos propres moyens. Sur place on ne peut que constater que c’est la galère pour tous. Médecins, infirmières, aides-soignants, patients, accompagnants.
L’inscription aux Urgences est rapide. Après une petite attente de quelques minutes, une infirmière nous appelle pour un premier bilan et l’évaluation du degré d’urgence est faite en quelques minutes. Il nous faut ensuite, attendre pendant de très longues heures, dans une salle d’attente bondée, tout juste chauffée.
Au bout de 10-12 heures, une infirmière débordée nous dirige alors vers un box, tout juste libéré, elle nous branche à un appareil de mesure, et nous demande d’attendre le médecin, en précisant bien, que l’attente risque d’être longue… très longue. Là encore, il faut s’armer de patience car, selon le degré d’urgence l’attente peut être de plusieurs heures !
Certains patients, malgré la douleur, partent, découragés sans avoir vu le médecin.
« Hôpital de misère, patients en danger, personnel en colère SOS ! », « Personnel en souffrance » « Urgence en grève » « état d’urgence, la grève est arrivée », ce sont les slogans qui tapissent les murs des urgences.
Le manque de moyens est criant, il est devenu totalement intolérable. Les Urgences sont aux bords de l’asphyxie, il y a vraiment de quoi se mettre en colère. Il faut mettre les moyens là où il y a des besoins et surtout pas dans les poches des capitalistes.
En revanche, le 15 ou le 112 sont très accessibles. Les pompiers interviennent rapidement et prennent en charge efficacement les victimes de malaise ou d’accident, comme cela s’est fait pour la proche que j’accompagnais. Le problème vient des Urgences. Une fois aux urgences, si l’on n’a pas un problème vital, il faut patienter de très longues heures comme je l’ai dit. Th. P.

dimanche 17 novembre 2019

Gilets jaunes, il n’y a pas à dire, un an déjà, et ça continue !


Et le 5 décembre, donner un nouvel élan à la lutte



Ce samedi 16 novembre, les forces de répression étaient largement mobilisées, le gouvernement craignant un regain de mobilisation pour l’anniversaire du 17 novembre 2018. Il y a en effet un an que les Gilets jaunes ont commencé à manifester chaque samedi. Et la journée d’hier a tenu ses promesses, tout comme les reportages de nombreux médias qui ont dû utiliser des « copier-coller » pour commenter les différents évènements de la journée.
Au cours de l’année passée, des centaines d’entre eux ont été emprisonnés et des dizaines gravement blessées. Mais les inégalités qu'ils dénonçaient sont toujours là et les attaques continuent à pleuvoir contre le monde du travail, les salariés et les chômeurs.
Le peu qui a été obtenu l'a été grâce aux manifestations : abandon de la nouvelle taxe sur les carburants, gel pour six mois des hausses de l'électricité et du gaz, primes « Macron » ... Confirmation, s’il en fallait, que la contestation doit s’élargir à une autre échelle, dans les usines et les bureaux.
Le 5 décembre sera l’occasion de donner un nouvel élan à la lutte.

Lycéens sans affectation : elle est belle, « l’école de la réussite »


Les milliards, c’est parcoursup… vers les capitalistes



Dans les Hauts-de-Seine, 46 lycéens de terminale qui en juin dernier n’ont pas décroché leur bac se retrouvent depuis la rentrée de septembre sans affectation. Faute de place, ils n’ont pas été admis en classe et se voient refuser le droit de redoubler.
Ils sont 58 dans la même situation en Seine-Saint-Denis, et combien au total dans le pays ?
Cette situation montre le vrai visage de l’école « de la réussite et de la confiance » que Macron et Blanquer prétendent promouvoir, alors que leur gouvernement détourne des dizaines de milliards d’argent public vers le coffre-fort des grands groupes capitalistes.

Radio France : la saignée se poursuit


Radio « suppression de postes »



La direction de Radio France vient d’annoncer un plan de 299 suppressions de postes, sur un total de 4 600, d’ici à 2022. Elle en minimise la gravité en assurant que 75 postes seront créés dans le numérique, et que le gros des départs sera volontaire. C’est à chaque fois le même baratin !
Cette saignée s’inscrit dans la continuité d’une série de mesures qui, depuis 2015, ont permis à la direction de réduire la masse salariale significativement.
Pour protester, les syndicats de Radio France avaient déjà appelé à la grève le 18 juin dernier. Ils ont toutes les raisons de faire de même le 5 décembre.