Non à la
démolition des retraites !
Le gouvernement a décidé de faire
traîner en longueur la réforme des retraites. Après 18 mois de
« concertations » et une dernière séance de discussions avec les
syndicats, il lancera cette semaine un pseudo-débat de plusieurs mois. C’est
une façon comme une autre de noyer le poisson et d’endormir les travailleurs.
Cette réforme est une nouvelle
attaque, et de taille ! Que l’on parle d’âge pivot à 64 ans, comme l’a
préconisé Delevoye, ou que l’on préfère, comme Macron, allonger la durée de
cotisation, tous les futurs retraités seront perdants. Ils perdront d’autant
plus que le mode de calcul de cette retraite par points fera dépendre la
pension des salaires touchés tout au long de la carrière, et non plus des
meilleures années. Quant à la valeur du point, le gouvernement se réserve le
droit de la modifier !
De réforme en réforme, c’est
toujours la même folie. Pour toucher une retraite complète, il faudrait rester
au travail après 62 ans alors que la moitié des plus de 55 ans sont licenciés,
mis au chômage ou en invalidité. Il faudrait avoir cotisé 43 ans alors que la
précarité et les périodes de chômage sont devenues le lot commun. Le gouvernement
parle d’égalité ? Mais ce sera l’égalité dans les sacrifices et dans les
retraites de misère !
La prudence du gouvernement
montre qu’il redoute les réactions populaires et ne veut prendre aucun risque
avant les municipales. Il sait que le mécontentement exprimé dans le mouvement
des gilets jaunes couve toujours et il craint une nouvelle explosion de colère.
C’est la preuve que nous ne nous ferons respecter qu’en nous mobilisant.
Si Macron a trouvé urgent
d’attendre, les travailleurs, eux, n’ont aucune raison de rester les bras
croisés. Nous pouvons stopper ses attaques, à condition de nous rassembler et
d’exprimer notre colère collectivement. À condition de nous faire craindre et
nous pouvons le faire, avec nos armes de travailleurs, la grève et les
manifestations.
Les salariés de la RATP seront
les premiers à dire leur opposition à cette réforme le 13 septembre. Ils ont
calculé qu’elle leur fera perdre, en moyenne, 500 € mensuels sur leur retraite
et ils ne s’y résignent pas. Ils ont mille fois raison. Si leur grève est une
réussite, ce sera un encouragement pour les travailleurs de tous les autres
secteurs à faire de même et à répondre le plus nombreux possible à l’appel de
la CGT le 24 septembre.
Les travailleurs n’ont aucune
raison d’accepter de se faire voler une partie de leur pension. Chaque euro
pris au monde du travail ne sert qu’à arroser les actionnaires et à grossir les
fortunes délirantes d’une minorité. Et plus grave encore pour l’avenir de la
société, tous ces sacrifices ne servent au bout du compte qu’à alimenter un
système financier hors de tout contrôle.
À chacune de leurs attaques,
grand patronat et gouvernement expliquent la bouche en cœur qu’il s’agit de
préserver l’avenir. À les en croire, ils suppriment des lits dans les hôpitaux
pour sauver le système de santé. Ils réduisent les droits des chômeurs pour
pérenniser le système d’allocations chômage. Ils s’acharnent contre les
retraités pour garantir l’avenir du système… Mais ils ne savent même pas si
dans un mois, dans six mois ou dans un an, leur économie sera encore sur
pied !
Pas une semaine ne passe sans que
les économistes bourgeois annoncent l’imminence d’un nouveau krach. Bulles
boursières, bulle sur l’or, bulle immobilière… la spéculation fait rage parce
que, dans ce capitalisme pourrissant, la finance rapporte plus et bien plus
vite que tout investissement dans la production. La spéculation a accumulé une
telle quantité de matière explosive que le moindre choc, la moindre incertitude
ou de mauvaises prévisions peuvent agir comme un détonateur sur un baril de
poudre.
Une nouvelle preuve de la
dinguerie du système a été donnée jeudi dernier lorsque l’État français a
emprunté en une seule journée 10 milliards dont plus d’un milliard à des taux
négatifs. Autrement dit, les prêteurs de capitaux perdront de l’argent.
Oui, les capitalistes se ruent
sur les dettes des États, qu’ils pensent être des valeurs sûres, quitte à
perdre des millions, parce qu’ils se préparent au pire, c’est-à-dire à un
nouveau krach. Un krach qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour
toute l’économie.
Et c’est pour cette économie de
casino que les travailleurs devraient se saigner ?
Seul le monde du travail est en
mesure de mettre fin à ce système économique absurde. En se battant pour ses
intérêts, en se battant justement pour que les richesses produites par les
travailleurs servent aux salaires, aux emplois, aux retraites et à toute la
société au travers des services publics.