Aigle
Azur dépose le bilan : vautours en embuscade
La compagnie aérienne Aigle Azur
vient de déposer son bilan. Ce sont au moins 1 150 travailleurs, pour ne parler
que des salariés directs de cette compagnie, qui sont menacés dans leur emploi.
Officiellement, Aigle Azur n’arriverait
plus à payer notamment ses fournisseurs ni ses redevances à ADP (Aéroports de
Paris). En fait, cette compagnie est probablement victime à la fois de
l’appétit de ses divers actionnaires et d’une concurrence de plus en plus
impitoyable dans le secteur aérien.
Malgré cela, et malgré le fait
qu’Aigle Azur se dise en cessation de paiement, le rachat total ou partiel de
la compagnie suscite bien des convoitises. Alors que d’éventuels repreneurs
auraient jusqu’à mi-septembre pour se faire connaître, on cite déjà Air France
ou encore Vueling, un groupe que créeraient d’anciens dirigeants d’Air France
et de HOP, et sans doute EasyJet, Air Caraïbes, French Bee, sinon Ryanair.
Cela peut sembler faire beaucoup
de monde autour d’une compagnie mal en point… si l’on oublie les
« pépites » qu’elle détient, pour reprendre un mot de la presse
économique : les 10 000 créneaux de décollage et d’atterrissage
qu’elle possède à Orly. Alors qu’il n’y en a plus aucun de disponible dans le
second aéroport de la capitale, ces créneaux valent effectivement de l’or pour
qui les raflera. Tout comme les nombreuses liaisons qu’Aigle Azur assure avec
le Portugal, mais aussi entre la France et l’Algérie.
Plus d’un millier de travailleurs
risquent de tout perdre dans la faillite d’Aigle Azur, mais celle-ci va à coup
sûr rapporter gros, très gros même, aux actionnaires d’autres compagnies. Cela
sans que cela s’accompagne d’un quelconque développement du trafic pour les
créneaux qu’Aigle Azur cèderait. Une image, vue du ciel, du parasitisme du
capitalisme en général, et dans le transport aérien en particulier.
P. L. (Lutte ouvrière n°2666)
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