Contre
les attaques du gouvernement et des capitalistes, préparons la riposte !
On a vu des drones, des robots
multitâches, des exosquelettes et même une plateforme volante digne de la
science-fiction, ce dimanche sur les Champs-Elysées. De formidables progrès technologiques
transformés en engins de mort et un bon coup de pub pour les marchands de
canon : voilà un aspect du traditionnel défilé du 14 juillet. Un hommage à
l’armée d’autant plus déplacé que lors de la prise de la Bastille, le 14
juillet 1789, l’armée royale n’était évidemment pas du côté des insurgés, mais
ouvrait au contraire le feu sur eux !
Macron paradant en chef des
armées n’a pu éviter quelques sifflets de manifestants gilets jaunes, ce qui a
indigné Castaner et toute la caste politicienne « en ce jour où la nation
est réunie ». Quelle blague ! Dans la tribune des officiels, derrière
Macron, se trouvait François de Rugy, le ministre de la transition écologique
mis à mal par des révélations sur son train de vie aux frais de l’État. De Rugy
a justifié ses dîners à base de homards et de grands crus par la nécessité de
« rester connecté » à la société. Pour ces politiciens, la
« société » se résume au petit monde qui gravite autour de la
bourgeoisie qu’ils servent et dont ils imitent les manières et le train de vie.
Oui, dans cette prétendue « nation unie », il y a une frontière
sociale entre les capitalistes que ces politiciens représentent et le monde du
travail, qui vit une toute autre réalité.
Les annonces de plans de
licenciement s’ajoutent les unes aux autres, barrant l’avenir pour des milliers
de travailleurs et leurs familles. Ceux de Conforama ont exprimé leur colère
lors du Comité central d’entreprise, ce que la direction a qualifié
« d’agression ». Les travailleurs de Conforama ont successivement
enrichi les milliardaires Arnault et Pinault et maintenant les actionnaires du
groupe multinational Steinhoff. Et pour ces gens-là, il faudrait encore qu’ils
acceptent d’être mis à la porte sans faire de bruit !
Le même jeudi 11 juillet, ce sont
les salariés de WN qui manifestaient à Amiens leur dégoût et leur colère à
l’annonce de la mise en liquidation de ce repreneur de Whirlpool. Après avoir
empoché les millions de l’État et de Whirlpool, WN, qui appartient au patron
local du Medef, met en effet la clé sous la porte et les travailleurs vont
vivre leur deuxième plan de licenciement en un peu plus d’un an.
Accompagnant les annonces de
licenciement des grands groupes, la réforme des règles de l’assurance chômage
réduit les droits des chômeurs en osant prétexter que c’est pour mieux les
inciter à retourner vers l’emploi. Le gouvernement fait ainsi pression sur tous
les travailleurs, les contraignant encore plus à accepter n’importe quel
travail, à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions.
La réforme des retraites que le
gouvernement prépare s’annonce comme un nouvel épisode dans cette guerre aux
travailleurs. Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites doit rendre
sa copie le 18 juillet, mais on en connait déjà les grandes lignes.
L’instauration d’un système à points permettra d’amputer encore plus les
pensions, de même que la mise en place d’un « malus » pour tous ceux
qui partiraient à 62 ans, l’âge légal de départ. Sur la sellette également, les
pensions de réversion, qui bénéficient très majoritairement aux femmes, dont
les retraites sont déjà le plus souvent inférieures à celles des hommes.
Pour accroître leurs marges et
leurs profits dans un contexte de crise et de concurrence exacerbée, les
capitalistes font reculer le niveau de vie des travailleurs par tous les
moyens. Ils accentuent l’exploitation et imposent les bas salaires, tandis que
le gouvernement rogne sur toutes les dépenses utiles aux couches populaires,
des hôpitaux aux écoles, en passant par les transports publics.
Les travailleurs ont les moyens
d’arrêter cette course à l’abîme qui condamne toute la société. C’est leur
exploitation qui est à l’origine de l’enrichissement de la bourgeoisie, c’est
leur travail qui produit toutes les richesses. Le gouvernement peut bien
chanter l’air de l’unité nationale, c’est d’une lutte à mort entre deux classes
sociales qu’il est question ! Pour imposer leur droit à une vie digne et
émanciper toute la société, les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de
se battre contre la domination capitaliste sur l’économie.