mardi 4 juin 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 3 juin 2019


Les élections passent, la guerre de classe ne s’arrête jamais





Mardi 28 mai, deux jours après les élections européennes, le géant industriel américain General Electric (GE) a annoncé 1044 suppressions d’emploi en France. Le même jour la société WN, l’ex-site Whirlpool d’Amiens avec ses 200 salariés, était mise en redressement judiciaire.
Ces deux annonces sont venues s’ajouter à celle de la mise en faillite de British Steel. Cette entreprise possédée par deux vautours de la finance, les frères Meyohas, 258èmefortune française, était présentée par le gouvernement comme la solution de salut pour les 270 travailleurs d’Ascoval. Aujourd’hui, ils ne savent même pas s’ils seront encore payés dans quelques mois.
Les urnes à peine rangées, le grand patronat lâche ses coups.
En 2015, quand GE avait racheté le pôle énergie d’Alstom, il s’était engagé à créer 1000 emplois. Non seulement aucun emploi supplémentaire n’a été créé, mais aujourd’hui, GE France en supprime 792 sur le site de Belfort dans le secteur des turbines à gaz et 252 sur plusieurs sites dans les fonctions de support.
Son PDG, Hugh Bailey, assure que l’usine de Belfort qui regroupe 4300 travailleurs « ne fermera pas ». Mais cette promesse de patron ne vaut pas plus que celle de créer 1000 emplois. Et ce PDG fera ce qui ira dans le sens des intérêts de ses actionnaires.
« Le marché mondial du gaz est structurellement en forte baisse »et « nous ne sommes plus assez compétitifs »ajoute-t-il pour justifier les licenciements. GE est un des plus gros groupes industriels de la planète. Garder ces 1044 emplois ne le mettrait pas sur la paille. Mais ce sont les actionnaires qui dirigent. Et ils mènent leurs guerres commerciales avec la peau de leurs travailleurs.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, veut jouer les intermédiaires en prétendant se soucier du sort des travailleurs. Il ne se prépare qu’à brasser de l’air. Son rôle est de faire passer la pilule. À chaque fois, les gouvernements, le sien comme ceux qui l’ont précédé, ont été complices des licencieurs. Ils ont toujours agité des promesses bidon pour endormir les travailleurs.
L’État lui-même en tant que patron mène cette même politique de suppressions de postes. Le jour où GE faisait son annonce, le gouvernement faisait passer à l’Assemblée une loi contre les fonctionnaires, ceux de l’État, des collectivités territoriales et des hôpitaux. Il veut y imposer un recours accru au travail précaire, aux mobilités forcées et simplifier les ruptures de contrats de travail.
Et puis, en bons serviteurs du capital, Macron et son Premier ministre ont annoncé la couleur. Dès cet été, ils s’attaqueront à l’Assurance chômage pour faire baisser les indemnités, puis ils s’en prendront aux retraites ouvrières.
L’économie capitaliste est en crise et cela rend le grand patronat encore plus âpre au gain. La guerre sociale qu’il nous mène n’aura pas de limite. Et le gouvernement sera là pour lui faciliter la tâche. Dans cette guerre les travailleurs n’ont à attendre ni compréhension, ni pitié.
Ils ne sont pourtant pas désarmés. Des millions de travailleurs représenteraient une force considérable s’ils avaient la conscience d’appartenir à la même classe sociale. Une classe qui a la capacité de repousser les attaques du grand patronat aujourd’hui et de remettre en cause demain le pouvoir de celui-ci.
C’est cette conscience qui manque. Le résultat des élections l’a montré. L’ancienne opposition entre la droite et la gauche a laissé la place à celle entre Le Pen et Macron. Mais c’est toujours une tromperie qui enferme les travailleurs dans une fausse alternative, où on les pousse à choisir entre des politiciens qui sont tous dans le camp de la bourgeoisie.
De cette loterie électorale, où tout est fait pour empêcher que les travailleurs raisonnent du point de vue de leurs intérêts d’exploités, ils sortent désorientés et divisés.
L’offensive patronale et gouvernementale est générale. Pour y faire face, les explosions de colère et de combativité comme celles des Gilets jaunes ne suffiront pas. Les travailleurs doivent retrouver le chemin de l’organisation et de la lutte pour leurs intérêts communs, le chemin de la conscience de classe.

OMS et prix des médicaments : vœux pieux…


De la transparence proclamée à la transparence réalisée…




L’Organisation mondiale de la santé vient d’adopter une résolution sur l’amélioration de la transparence des prix des médicaments, des vaccins et autres produits sanitaires. Mais ça n’est, au mieux, qu’une déclaration d’intention puisqu’elle n’a aucun caractère contraignant qui obligerait les États à intervenir. Plusieurs grandes puissances n’ont d’ailleurs pas fait mystère de leur opposition à ce texte. Les autres s’inclineront devant le diktat des trusts du médicament.
Satisfaire tous les besoins de la population, sans s’en prendre à des actionnaires qui ne pensent qu’au rendement de leurs actions, c’est incompatible. Réquisitionner leurs laboratoires et leurs entreprises serait une des mesure d’urgence et de santé publique.

Harcèlement au travail et sexisme qui le décuple… Projection-débat de Working Woman


Working Woman au Figuier blanc demain soir

Working Woman, une projection-débat au Figuier blanc demain mercredi à 20 heures 30. Un évènement de Femmes solidaires avec le soutien de la Maison des femmes.

Le harcèlement au travail…



« Le harcèlement au travail, on en parle, on le voit peu... Le film Working Woman interroge le sexisme ordinaire, qui décuple la violence des rapports de pouvoir dans le monde du travail .... Entre avancées et régressions, la route est encore longue pour que nos sociétés cessent d'être asymétriques....
Espérons que la coupe du monde de foot féminin, en ce mois de juin, ouvrira une brèche dans les stéréotypes, par la retransmission des matchs à la télévision, mais aussi par la féminisation obligée des commentaires et des noms de postes sur le terrain.....
Au plaisir de vous rencontrer et d'échanger avec vous, à l'occasion de cette soirée “Working Woman” au Figuier Blanc (Film à 20h30, Accueil autour d'un verre, à partir de 19h15) » Femmes solidaires

Éducation-Argenteuil : loi Blanquer, quand les petits soldats organisent une réunion…


On ne peut pas soutenir le capital et en même temps soutenir une École de l’égalité


                                          Photo L'indicateur des Flandres

Ci-dessous, mon intervention telle que je l’avais écrite (dite à l’oral, avec des modifications donc), lors de la réunion d’hier au soir des « marcheurs » aux gros godillots. Vingt-trente personnes, dont quelques parents d’élèves et quelques enseignants. L’une des deux députés présentes a conforté le raisonnement que nous faisions dans le texte ci-dessous en évoquant les « contraintes budgétaires », les « arbitrages » …

« Depuis des mois, l’énorme majorité des personnels de l’Éduction nationale se mobilise de diverse façons contre la énième dernière « réforme » ministérielle. On ne sait pas ce qui sortira dans les semaines qui viennent de celle-ci, mais sur le papier elle va marquer une nouvelle aggravation de la situation de l’éducation dans les quartiers populaires, l’approfondissement du fossé qui sépare deux écoles aboutissant à une profonde inégalité scolaire.
         Mais ce que fait votre chef Blanquer, il n’y a pas à aller le chercher dans sa loi pour demain, mais dans ce qu’il fait aujourd’hui, dans ce que connaissent les élèves, leurs parents, et les personnels de l’Éducation dans la continuité de ce qu’ils subissent depuis des années, œuvre des gouvernements précédents. Vous pouvez avancer votre produit d’appel que sont les rares CP-CE1 à 12 élèves. Le fait majeur est la hausse des effectifs par classe qui est générale, de la 1ère année de maternelle à la terminale. L’explosion des effectifs de nombre de groupes scolaires du primaire, de collège et de lycée. Madame Rilhac lorsque vous étiez vaguement syndicaliste de gauche là vous enseingâtes, souvenez-vous de l’action qui était menée non loin de vous sur Argenteuil en particulier, à propos de la défense de la limite à 30 élèves par classe, qui paraissait comme une limite intangible. Pour ma part, je la défendis alors avec détermination comme un élément qui nous permettait de résister à bien des difficultés. Cela fait des années que cette limite a été dépassée. Ce sont 36, 37, voire 38 élèves que compte l’énorme majorité des classes. Les dotations prévues pour la rentrée prochaine entraînent en outre la liquidation générale des heures d’enseignement en demi-groupes.
         On ne peut à la fois appliquer la politique des grands groupes industriels et financiers en prenant sur le budget de l’État et financer le service public d’Éducation nécessaire. C’est ou l’un ou l’autre.
         A défaut d’augmenter les moyens, l’issue pour vous est de caporaliser les enseignants, d’augmenter leur charge de travail, comme vous le réalisez au niveau d’une inclusion à marche forcée des élèves en situation de handicap, en encore en voulant aller vers la réduction des moyens de formation des enseignants ou vers l’annualisation de leur temps de travail.
         Le journal Le Parisien de ces derniers jours a évoqué les difficultés accrues de la majorité de la population et l’accentuation de la fracture territoriale qui s’opère. Argenteuil est un bon exemple de cette situation. D’une situation catastrophique pour la société tout entière, quand on observe la montée de l’inculture, de la désespérance, et de la marginalisation. C’est cela que vous accompagnez en y mettant votre petite touche particulière élitiste.
         Je ne crois pas que nous vous convaincrons ce soir. Mais votée ou pas, contre la loi Blanquer, les enseignants, les élèves et leurs parents, sachez-le, continueront à se lever, eux qui se battent pour une autre école, celle de la culture et de davantage d’égalité. »

Fête de Lutte ouvrière à Presles dans le Val d’Oise les 8,9 et 10 juin prochains. La suite du programme…


Les cartes et bons

Vous pouvez vous procurer les cartes d’entrée à 15 euros pour les trois jours de la fête. Sur place, elles coûteront 20 euros. Les cartes et les bons d’achat – 4 euros pour une valeur de 5 euros – sont disponibles :
A Argenteuil, auprès des camarades ou au 0699499864, MDommarie@aol.com  (jusqu’au mercredi midi 5 juin)
L’entrée de la fête est gratuite pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.

Un car gratuit part d’Argenteuil le matin et revient le soir. Le nombre de places est limité. Il faut vite s’inscrire maintenant.
Il à l’avantage d’arriver juste à l’entrée de la fête et de repartir non loin de celle-ci
Au départ (pour les inscrits) : trois lieux : Joliot-mairie-Val Sud

Dans le programme. Et c’est copieux…

Les débats du chapiteau Karl Marx



Samedi 8 juin

  • 12:00

Valérie Rey-Robert présentera son livre-réquisitoire sur la façon dont la société et les institutions françaises ont traité et traitent encore du viol

  • 13:00

Julien Bordier, traducteur des mémoires de Rosa Parks, puis présentation du livre Negroes with guns

  • 14:00

Maudits mots – la fabrique des insultes racistes, par Marie Treps

  • 15:00

Jean-Jacques Marie : l’invention du ‘judéo-bolchevisme’ par les Blancs durant la guerre civile en Russie

  • 16:00

Sur « la perruque, un travail détourné », de Robert Kosmann

  • 17:00

William Blanc et son histoire politique de la « Fantasy », où apparaît William Morris, qui, en tant que miltant socialiste internationaliste en Grande-Bretagne, côtoya notamment Engels

  • 18:00

Rue des pâquerettes de Mehdi Charef : son enfance au bidonville de Nanterre quand il est arrivé en France

  • 19:00

Eugène Varlin – ouvrier relieur 1839-1871 : présentation de ses écrits par Michèle Audin

  • 20:00

Des conseils ouvriers en Alsace-Lorraine en 1918, par Françoise Olivier-Utard

  • 21:00

Alexandre Romanès, musicien classique et baroque, poète, directeur du cirque Romanès : la situation des Tziganes dans la France de Macron


Dimanche 9 juin

  • 10:00

David Mauger, "Un pompier pyromane" - des décennies d'ingérence française en Côte d'Ivoire

  • 11:00

Alain Carré, médecin du travail, sur la réforme en cours de la médecine du travail

  • 12:00

L’Académie contre la langue française, la 'féminisation' des noms de métiers et de fonctions par la linguiste Éliane Viennot

  • 13:00

Renaud Piarroux, médecin, auteur de Choléra Haïti 2010-2018, histoire d’un désastre

  • 14:00

Il y a dix ans, la grève générale aux Antilles, par Aline Céril (Combat ouvrier)

  • 16:00

Algérie: un vaste mouvement social, quelles perspectives ?

  • 17:00

Le livre noir de l’amiante de Roger Lenglet

  • 18:00

Débat Lutte ouvrière-NPA : "Dans une situation marquée par les attaques de Macron et du grand patronat, ainsi que par la mobilisation des gilets jaunes, quelles sont les politiques respectives de Lutte ouvrière et du NPA ?"

  • 20:00

Judith Magre viendra lire des pages de Flora Tristan

  • 21:00

Sylvie Thénault sur l’affaire Audin, la torture et les exécutions sommaires durant la guerre d’Algérie


Lundi 10 juin

  • 11:00

Le droit, les mots et la lutte de classe - par Marie-Laure Dufresne-Castets (avocate) et Pascal Moussy (conseiller juridique)

  • 12:00

Isabelle Matamoros présentera la vie de Flora Tristan : elle prépare l’édition de ses Œuvres complètes

  • 13:00

lundi 3 juin 2019

Hausse des prix : il faut une hausse des salaires


Et ce n’est pas une découverte

Selon un sondage rapporté par le journal Le Parisien, 58% des français sont à 10 euros près quand ils font leurs courses, et 14 % respecteraient même leur budget à l’euro près. Belle découverte… quand la faiblesse du pouvoir d’achat touche des millions et des millions de travailleurs, actifs, retraités ou handicapés.
         Un bilan sur deux ans des hausses, d’après une photo qui circule. La dernière en date, 5,9% de hausse du tarif de l’électricité depuis le 1er juin…


Essais nucléaires en Polynésie, 1966-1996 : une reconnaissance bien tardive et largement insuffisante. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Essais nucléaires en Polynésie : une reconnaissance hypocrite !

Le Parlement vient de reconnaître, jeudi 23 mai, que la Polynésie a été « mise à contribution » par la France dans « la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et à la défense nationale », et que cette « contribution n’était pas volontaire ».



Ce jargon parlementaire édulcore la responsabilité écrasante de l’État français qui, de 1966 à 1996, a procédé à 193 essais nucléaires sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa, en mentant sciemment à la population, persuadée de l’innocuité de ces essais. Les gouvernements successifs ont caché la dangerosité des radiations aux militaires qui procédaient à ces essais et aux habitants qui venaient même parfois y assister en famille, comme à un spectacle.
On estime aujourd’hui que 150 000 personnes ont été touchées par les radiations. Dans l’île de Tureia, la plus proche de Mururoa où avaient lieu les essais nucléaires atmosphériques entre 1966 et 1974, près d’un habitant sur cinq souffre de maladies comme des cancers, des malformations ou des maladies neuropsychiatriques.
Quant aux conséquences sur la faune, sur la flore, des scientifiques ont calculé qu’il faudra attendre 240 000 ans pour que les retombées du plutonium, présent dans l’arme nucléaire, soient complètement neutralisées.
La reconnaissance ampoulée du Parlement est donc bien tardive et largement insuffisante. D’autant qu’elle ne se double pas de mesures de réparation. La loi Morin votée en 2010, qui prévoit les indemnisations des victimes, est en effet très restrictive.
Seuls une trentaine de militaires, parmi ceux présents sur les lieux, ont été à ce jour indemnisés après un véritable parcours du combattant. Si un Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a bien été créé, ce dernier s’ingénie à refuser aux victimes toute indemnisation. Douze victimes ont ainsi attaqué le 21 mai devant le tribunal administratif de Papeete le CIVEN pour un refus, mais dix d’entre elles ont été déboutées, au prétexte qu’elles ne pouvaient pas prouver avoir été exposées à une dose critique de radioactivité. Ainsi, c’est aux malades que l’on demande de prouver la responsabilité de l’État dans leurs cancers et autres maladies, alors qu’il est avéré que les essais nucléaires ont empoisonné l’archipel.
Dans ces conditions, cette reconnaissance du Parlement a tout d’une mise en scène. Seule une réelle prise en compte financière et médicale des victimes équivaudrait à un début de réparation.

                                                  Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2652)

Irak : l'impérialisme français et ses sous-traitants


Contre la peine de mort, mais de loin…



Le ministre Le Drian a jugé que les sept français condamnés à mort en Irak pour participation à l’État islamique avaient bénéficié d'un procès « équitable ».
     Ces tribunaux irakiens sont connus des ONG pour pratiquer une justice expéditive.
     L’État français, qui se dit en même temps contre la peine de mort, se décharge de ses basses besognes.