vendredi 11 janvier 2019

CAC 40 : 57,4 milliards d’euros de dividende pour 2018, en hausse de 12,8%


Bourse : ça plane pour eux

L’an passé, les entreprises du CAC 40 ont versé à leurs actionnaires des dividendes records : 57,4 milliards d’euros, montant en hausse de 12,8 % sur un an, mais de 62 % par rapport au plus bas de la crise financière en 2009 ! Des sommes astronomiques qui, pour l’essentiel, ne se traduisent par aucun investissement et aucune création d’emplois.
Elles reflètent seulement la surexploitation des travailleurs pour alimenter la spéculation dans un système économique aberrant, qui ne mérite que de disparaître.



Carlos Ghosn : exploiteur et fraudeur


Une nouvelle Ghosnerie ?



On savait que Ghosn avait du fil à retordre avec le fisc japonais. La presse nous apprend maintenant qu’il ne paye pas d’impôts en France depuis 2012, préférant payer moins aux Pays-Bas. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait pourtant déclaré sans vergogne à la radio « Il n’y a rien de particulier à signaler sur le statut fiscal de Carlos Ghosn en France.» Ben tiens !

Le richissime exploiteur qui fait ses 15 millions d’euros annuels avec la sueur, la fatigue, la tension des ouvriers de Renault et Nissan est en plus un truand couvert par le gouvernement.

Pour les travailleurs il y a de quoi voir rouge !

Dette publique : le double parasitisme des capitalistes qui bénéficient des énormes subventions de l’Etat et qui lui prêtent. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine



Dette publique record : le capitalisme parasite

La dette de l’État français dépasse maintenant 2 400 milliards d’euros, soit le niveau du produit intérieur brut (PIB), autrement dit le chiffre imprécis censé mesurer la valeur des richesses produites en un an dans le pays.



Avec une dette égale à 100 % du PIB, la France n’est certes pas la seule : la dette dépasse les 100 % du PIB aux États-Unis, plus de 130 % en Italie, plus de 180 % en Grèce, et le record est de plus de 230 % au Japon.
L’endettement de l’État n’est pas une nouveauté. Déjà les monarchies d’Ancien Régime étaient endettées auprès des bourgeois prêteurs et la Révolution de 1789, malgré une banqueroute partielle, a maintenu la dette : les bourgeois tenaient à être remboursés.
Dans la période récente, la dette publique s’est maintenue à un niveau relativement faible jusque dans les années 1970-1974 lorsqu’a commencé la crise. Ainsi en 1978, elle atteignait l’équivalent de 72,8 milliards d’euros, soit seulement 3,25 % de la dette actuelle. En 1985, elle était passée à 227 milliards d’euros et, dix ans plus tard, à 663 milliards. L’augmentation était rapide : à la fin du gouvernement Jospin, en 2002, la dette atteignait 900 milliards d’euros. Mais le comble a été atteint sous Sarkozy : durant son mandat, de 2007 à 2012, elle a grimpé de 1 200 à plus de 1 800 milliards d’euros. Le régime avait financé la crise bancaire de 2008 et le sauvetage des banques par l’intervention de l’État.
Depuis, la dette a poursuivi son bonhomme de chemin jusqu’à aujourd’hui. Son accroissement est de 70 à plus de 80 milliards d’euros selon les années (82 milliards pour le projet de budget 2018), soit plus d’un milliard supplémentaire chaque semaine, ou encore environ 2 600 euros de plus chaque seconde…
La dette grossit chaque année des emprunts effectués par l’État, ou plus exactement de la différence entre les emprunts nouveaux et le remboursement d’emprunts précédents contractés pour combler le déficit de ses comptes. Ce déficit a tendance à s’accroître avec la crise, du fait de la multiplication de ses subventions aux capitalistes. Le CICE (20 milliards, devenu pérenne sous forme de réduction de charges et doublé cette année) est connu, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Sur le site officiel aides-entreprises.fr on annonce d’emblée qu’il existe 1 671 aides différentes qui sont proposées aux entreprises. Autant dire que personne ne s’y retrouve, pas même l’administration, et qu’il est impossible de connaître exactement la quantité d’argent public qui irrigue le patronat. Le rapport officiel Queyranne, datant de 2013, l’estimait à 110 milliards (de l’époque) par an. La CGT l’évalue à 200 milliards, à comparer avec le budget de l’État, pour la partie dépenses, qui est de 330 milliards.

Mais il n’y a pas que les aides de l’État. Il y a celles de l’Europe, des régions, des départements, des municipalités, comme celles que Bordeaux a versé à Ford Blanquefort. Il y a les PPP (partenariat public-privé) comme la construction du tribunal de Paris concédé à Bouygues ou la ligne TGV Tours-Bordeaux concédée à Vinci. Ou encore les subventions comme celles versées à Ryanair pour qu’il puisse utiliser tel ou tel aéroport de province.
Les capitalistes s’enrichissent donc beaucoup grâce à l’argent public, mais ils s’enrichissent aussi en prêtant de l’argent à ce même État endetté pour les aider. Et prêter de l’argent à l’État est une excellente affaire : il honore les remboursements en empruntant de nouveau, mais les prêteurs n’y perdent rien. La charge de la dette, c’est-à-dire les intérêts payés par l’État, dépasse les 41 milliards d’euros par an. C’est le deuxième poste du budget, en passe de devenir le premier.
Les dettes des États sont ainsi un marché lucratif pour les capitalistes. Le problème n’est évidemment pas l’endettement en soi, mais à quoi et qui il sert. Or, non seulement l’État diminue les financements aux services publics et à la population pour aider les capitalistes, mais le seul résultat de ces dernières aides est d’alimenter la spéculation, et non d’aider l’économie à fonctionner dans l’intérêt de tous.
Mais qu’importe, les capitalistes profitent des deux avantages à la fois, d’un côté en étant aidés par l’État, de l’autre en lui prêtant. C’est un double parasitisme qui étouffe la société.
                                                                André VICTOR (Lutte ouvrière n°2632)

Mexique : les migrants, un enjeu pour Trump et pour les politiciens réactionnaires mexicains


Mexique : les migrants, un enjeu pour les politiciens et pour Trump

Le Mexique est depuis longtemps confronté à la volonté des États-Unis de combattre l’immigration clandestine, à commencer par celle des Mexicains eux-mêmes qui, en s’exilant, vident des villes et des régions entières de leurs forces vives.
Cette année, ce sont des caravanes de plusieurs milliers de personnes venues du Honduras, du Guatemala ou du Salvador, dont de nombreuses femmes avec leurs enfants, qui ont traversé le Mexique en s’affrontant aux forces de police de plusieurs États pour aboutir dans les villes frontalières, dont Tijuana. Le gouvernement mexicain est maintenant soumis aux pressions des États-Unis alors que son économie est très fortement dépendante des échanges avec ceux-ci.
Sommé depuis plusieurs mois par Trump de stopper les migrants, le gouvernement mexicain a tenté de les convaincre de s’installer au sud du pays dans des régions sous-peuplées et peu développées.
Mais la plupart n’ont pas abandonné leur objectif et se sont retrouvés face au mur de 1 200 kilomètres quasi infranchissable que Trump rêve de prolonger sur toute la longueur de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Depuis qu’il a pris ses fonctions de président le 1er décembre, c’est un ex-maire de Mexico, chef du parti Mouvement pour la renaissance nationale (Morena), Andrès Manuel Lopez Obrador, appelé familièrement Amlo, qui fait face à cette crise. Il a fait campagne contre les inégalités, la corruption, le crime organisé liés entre autres au commerce de la drogue vers les États-Unis. Il a gagné une certaine popularité par ses mesures prises en faveur des plus pauvres à Mexico et son slogan de campagne « D’abord les pauvres », alors que 50 millions de Mexicains vivent en dessous du seuil de pauvreté. Amlo ne veut pas pour autant toucher aux intérêts des riches, ni s’opposer à son riche voisin pour lequel la classe ouvrière mexicaine se fait exploiter.
Un geste symbolique de ce nouveau gouvernement a été de réduire le train de vie de la présidence. Il a aussi pris des mesures en faveur des retraités les plus pauvres, ainsi que des jeunes, en attribuant des bourses aux étudiants et aux jeunes adultes sur le marché du travail. Il a aussi annoncé un plan d’investissement afin que l’économie mexicaine soit moins dépendante des États-Unis et affirmé sa volonté d’aider au développement du reste de l’Amérique centrale.
Sur la question des migrants, à l’issue de tractations entre les autorités mexicaines et américaines qui n’ont pas été rendues publiques, Amlo s’est engagé à les prendre en charge en les bloquant à la frontière et en répondant à l’exigence de Trump d’accueillir, jusqu’à l’obtention de leur statut de réfugié, ceux ayant réussi à passer et à déposer une demande d’asile aux États-Unis.
Le gouvernement mexicain est aussi sous la pression de la propagande distillée par ses ennemis politiques, dont le maire conservateur de Tijuana, la ville frontière avec les États-Unis. À la fois pour imposer des financements au gouvernement fédéral et pour soigner sa popularité, celui-ci a multiplié les déclarations antimigrants, déclarant par exemple : « Les droits de l’homme sont réservés aux hommes droits. » S’appuyant sur la situation intenable découlant d’un afflux de 7 000 réfugiés dont une grande partie vit dans la rue, il a suscité il y a quelques semaines une manifestation de quelques centaines d’habitants contre les migrants.
Dans un monde capitaliste où les désordres économiques, écologiques se multiplient et s’aggravent, les migrations sont et seront de plus en plus importantes, y compris dans les pays les plus pauvres en direction d’autres, à peine mieux lotis, soumis à la même violence de l’impérialisme.
Trump dénonce les migrants venus du Mexique et des autres pays latino-américains et s’en sert comme d’un épouvantail pour faire peur aux travailleurs des États-Unis et se présenter comme leur défenseur.
Le pire pour lui serait que les travailleurs de tout le continent s’unissent autour de leurs intérêts communs contre les grands groupes capitalistes qui le pillent.

                                                   Inès Rabah (Lutte ouvrière n°2632)



Nogales (à gauche, les États-Unis ; à droite, le Mexique). Merci Wikipédia, Par Sgt. 1st Class Gordon Hyde — US-Mexico barrier at Nogales, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1618941

Argenteuil : avenir de la salle des fêtes et de "L'Île" : pas de place pour le projet "Fiminco"


Le maire serait-il sur la bonne rive ?

Le livre d’art portant sur Argenteuil dont la municipalité a récupéré une cargaison s’intitule « Argenteuil Art nouveau . Art déco Visions futures ». Entre parenthèses, parti après le discours jeudi 20 décembre, et ne l’ayant de ce fait pas récupéré, j’ai décidé de l’acheter à la librairie indépendante Le Pressepapier qui mériterait bien des commandes municipales. Mais revenons à notre sujet.
         L’ouvrage se termine par un chapitre intitulé comme susmentionné : « Visions futures ». Rappelons que l’ouvrage est « préfacé » par le maire d’Argenteuil. Nous craignions le pire sur cette partie « Visions futures », et bien, nous l’avouons humblement, nous avons eu tort, complètement tort.
         Pour l’essentiel, ces anticipations se composent de cinq reproductions d’aquarelles d’un peintre contemporain donc, Juan Carlos Figuera.
         L’une d’elles nous a particulièrement intéressé. Celle qui évoque la vieille « Ile historique », rattachée à la rive argenteuillaise dans la première moitié du XIXème siècle et qui est au cœur de l’histoire de l’impressionnisme.
         Chacun me pardonnera la qualité médiocre… de mon vieux téléphone portable, le mieux étant d’aller voir soi-même la page 256 de l’ouvrage.



         Chacun peut l’observer, cette « vision future » ne comprend pas de projet « Fiminco » et de blockhaus de 43 mètres de haut, mais le maintien total d’un espace verdoyant que l’immense majorité des habitants souhaitent préserver.
         Comme cela ne peut pas avoir échappé au préfacier, on ose espérer…

jeudi 10 janvier 2019

Nathalie ARTHAUD sur LCI au « Grand débat » avant-hier soir : à voir et à revoir

Géant-Casino, grande distribution, « Gilets jaunes », un contrôle salutaire


Ça l'affiche mal




Des gilets jaunes ont découvert que le magasin Géant-Casino de Montceau-les-Mines affichait en rayon des prix inférieurs à ceux payés en caisse, avec une différence de 13€ sur un caddy de 80€. Ce magasin fait très fort, avec 81 % de prix faux, le plus souvent en défaveur des clients.
Mais la pratique est générale. Une enquête de 2016 de la direction générale de la concurrence avait révélé que 8 % des prix affichés en magasin étaient faux.
Face aux arnaques en tout genre de ce capitaliste de la distribution, les travailleurs de Montceau-les-Mines ont exercé un contrôle salutaire.

Tribunaux des prud’hommes : Troyes, Amiens, Lyon, la seule voie


Une claque pour la ministre du Travail

 
Et ils voudraient que cela soit sans conséquence

Le conseil des prud'hommes de Lyon est le troisième à se prononcer en faveur d’indemnités supérieures aux barèmes fixés par la réforme du code du Travail, dans des cas de licenciement abusif.
La ministre du Travail Pénicaud a contesté ces décisions en doutant de la « formation juridique » des juges prudhommaux qui, contrairement aux propos méprisants de la ministre, connaissaient bien leur affaire. Et comme si ce n’était qu’une question « juridique » !
En tout cas la loi Travail, sur cet aspect comme sur les autres, est contestée non seulement par les travailleurs contre lesquels elle est dirigée, mais par les tribunaux. Tant mieux !