mardi 8 janvier 2019

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 7 janvier 2019


Jaune, rouge ou noire, la colère est toujours là !




Avec la nouvelle année, le gouvernement espérait tourner la page des gilets jaunes. C’est raté ! Malgré les quelques concessions de Macron et la trêve des confiseurs, 50 000 gilets jaunes ont encore manifesté leur colère samedi dernier. Dimanche, quelques centaines de femmes gilets jaunes ont pris le relais dans une ambiance festive. Même affaibli, le mouvement multiplie les initiatives, et c’est tant mieux parce que cette contestation est légitime et salutaire.
Après avoir utilisé la carotte avec, entre autres, l’organisation d’un grand débat national censé déboucher sur des solutions, le gouvernement a opté pour le bâton. Depuis une semaine, il multiplie les provocations et fait monter la tension. Il a systématiquement utilisé la force pour faire évacuer les ronds-points. Il a redoublé d’invectives vis-à-vis des gilets jaunes. Aujourd'hui, il instrumentalise les affrontements qui ont émaillé les manifestations et l’attaque au Manitou contre le ministère de Griveaux, pour caricaturer un mouvement qui exprime surtout un mécontentement profond.
Quel que soit le devenir du mouvement des gilets jaunes, le mécontentement ne peut que grandir. Parce qu’on est en crise, parce qu’il y a plus de six millions de chômeurs, parce que le grand capital est de plus en plus rapace et les inégalités et les injustices de plus en plus révoltantes.
Aujourd'hui, des multimilliardaires réservent un billet pour faire le tour de la Lune en 2023. Des entreprises investissent des dizaines, des centaines de milliards, pour répondre à ce genre de caprices de riches ou, pire encore, alimentent la spéculation. Et le gouvernement dit qu’il n’y a pas d’argent pour les urgences hospitalières saturées, les Ehpad ou l’habitat insalubre !
Toute la société est bloquée parce que les capitaux se concentrent dans les mains d’une toute petite minorité et sont intouchables, inutilisables pour la collectivité. Au nom de la propriété privée, il est interdit de contrôler l’usage fait de ces capitaux. Il est interdit de les réquisitionner quand bien même la société en aurait un besoin urgent pour investir dans le logement, les transports, la santé ou l’éducation. Ces richesses, pourtant créées par le travail collectif de dizaines de milliers de travailleurs, échappent à la société. C’est ce qu’il faut changer.
Le mouvement des gilets jaunes a exprimé la volonté de mieux contrôler ce que font l’État et les élus de l’argent de nos impôts. C’est légitime. Mais contrôler ce que fait la classe capitaliste des richesses créées par l’ensemble du monde du travail l’est tout autant.
C’est dans les mains de cette minorité capitaliste que réside le véritable pouvoir. C’est le pouvoir de Ford ou de PSA de fermer une usine, celui de Sanofi ou Renault de gaver leurs actionnaires et de bloquer les salaires. C’est le pouvoir de Vinci de transformer les autoroutes en caisses enregistreuses, ou encore celui des banques de transformer leurs bureaux en salles de casino.
Une infime minorité décide seule de choix engageant toute la société. La véritable démocratie et le « pouvoir du peuple » n’auront de sens qu’une fois cette minorité détrônée, quand toute la population pourra donner son avis et surtout participer aux décisions sur la façon de gérer collectivement les grandes entreprises qui dominent l’économie.  
C’est une nécessité non seulement pour les travailleurs mais pour toute la population, car on le voit, la loi du profit et de la concurrence écrase non seulement les ouvriers et employés, mais aussi nombre de petits patrons, commerçants et artisans qui, tout en travaillant d’arrache-pied, ne vivent pas mieux que la moyenne des salariés.  
Il s’agit même du sort et de l’avenir de la société. Un monde qui ne permet pas de vivre dignement à ceux qui ne possèdent pas de capitaux ne peut être qu’un monde de plus en plus barbare. Et le nôtre le devient de plus en plus avec la tentation du repli sur soi et du nationalisme, avec la résurgence du racisme et du rejet de l’autre.
Il ne suffit pas d’en appeler à une meilleure répartition des richesses. Car il ne peut pas y en avoir de juste tant que le pouvoir appartient à la minorité qui contrôle ces richesses. Il faut prendre collectivement la main sur les capitaux des grands groupes capitalistes en expropriant la bourgeoisie.
Exproprier le grand capital, collectiviser les moyens de production, est le seul moyen pour réorganiser de fond en comble la production et faire en sorte qu’elle ne réponde pas à la demande de profits d’une minorité, mais aux besoins réels de toute la population.

Nathalie ARTHAUD avant-hier soir sur Soir 3

Capitalisme, argent roi, petits provocateurs et magnats richissime


Il n’est que provoquant, ils sont dangereux



La vidéo de Ribéry s'envoyant une côte de boeuf, payée entre 300 et 1 200 euros car couverte d'une couche d'or, a fait le buzz. Il n'y a « pas de meilleur moyen de commencer l'année », selon lui.
Pendant que les médias pointent du doigt ces « stars du sport qui gagnent trop », certains, plus discrets mais bien plus riches et plus dangereux, doivent s'en amuser.
Ce sont ces grands capitalistes ou leurs PDG qui gagnent, tel Ghosn, 45 000 euros et plus par jour, ouvré ou non. Qu'ils aient de quoi s'offrir des steaks à la Ribéry à chaque repas ne menacerait que leur santé. Le pire n'est pas là : pour que ces parasites s'assurent un train de vie en or, c'est le reste de l'humanité qu'eux et leur système menacent d'un danger mortel.

Argenteuil - fini L’Argenteuillais – la nouvelle Com de la municipalité en marche





Il y a « Ma ville » et il y a « la nôtre »

                                                                    

Willy Ronis, "Demandez, lisez Lutte ouvrière"

Depuis plusieurs semaines, le bihebdomadaire local L’Argenteuillais a disparu.
         Il paraît qu’il ne reviendra jamais de vacances. Il disparaît. A vrai dire, il y aura peu d’habitants pour le regretter.
         Il serait remplacé au cours de ce mois de janvier par un nouveau titre : « Argenteuil En Seine Ma Ville », et ce sera un mensuel.
         Argenteuil « En Seine », et pas « Sur Seine ». On comprend lorsque la municipalité a un projet de séparer définitivement la ville de son fleuve.
         Quant à l’élément « Ma Ville », il est bien révélateur de ces édiles qui, une fois élus, se considèrent comme les propriétaires de « leur Ville », y faisant ce qui leur semble, en catimini.

Argenteuil, hôtel de ville fermé, mais pourquoi ne pas en donner tout simplement les raisons


Leur nature de cachottiers

 
Derrière le blabla, l'habitude du secret

Ceux qui dirigent cette ville, le maire, à la rigueur quelques élus de son bord, son « cabinet », considèrent qu’ils n’ont pas à rendre des comptes à la population, même lorsqu’il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Cela se voit même dans les détails.
         Le 20 décembre dernier, l’hôtel de ville était fermé pour un « évènement exceptionnel ». Les habitants n’ont jamais appris qu’il s’agissait de la réception des édiles aux « personnalités locales ». Il est vrai que les habitants n’étaient pas invités aux réjouissances…
         Rebelotte. La mairie sera à nouveau fermée ce vendredi 11 janvier. Cette fois pour une « manifestation exceptionnelle », en l’occurrence pour les vœux du maire au personnel communal. Il est vrai que cet évènement avait lieu auparavant à la salle Jean Vilar, mais devant le peu de participants lors de l’édition 2018, il a fallu le déplacer dans un lieu plus adapté à un auditoire très modeste…
         Lorsque l’on ne veut pas dire la vérité sur les grandes choses, on prend l’habitude de taire aux administrés même les plus insignifiantes… Et inversement.

lundi 7 janvier 2019

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 7 janvier 2019


Jaune, rouge ou noire, la colère est toujours là !

Avec la nouvelle année, le gouvernement espérait tourner la page des gilets jaunes. C’est raté ! Malgré les quelques concessions de Macron et la trêve des confiseurs, 50 000 gilets jaunes ont encore manifesté leur colère samedi dernier. Dimanche, quelques centaines de femmes gilets jaunes ont pris le relais dans une ambiance festive. Même affaibli, le mouvement multiplie les initiatives, et c’est tant mieux parce que cette contestation est légitime et salutaire.

Après avoir utilisé la carotte avec, entre autres, l’organisation d’un grand débat national censé déboucher sur des solutions, le gouvernement a opté pour le bâton. Depuis une semaine, il multiplie les provocations et fait monter la tension. Il a systématiquement utilisé la force pour faire évacuer les ronds-points. Il a redoublé d’invectives vis-à-vis des gilets jaunes. Aujourd'hui, il instrumentalise les affrontements qui ont émaillé les manifestations et l’attaque au Manitou contre le ministère de Griveaux, pour caricaturer un mouvement qui exprime surtout un mécontentement profond.

Quel que soit le devenir du mouvement des gilets jaunes, le mécontentement ne peut que grandir. Parce qu’on est en crise, parce qu’il y a plus de six millions de chômeurs, parce que le grand capital est de plus en plus rapace et les inégalités et les injustices de plus en plus révoltantes.

Aujourd'hui, des multimilliardaires réservent un billet pour faire le tour de la Lune en 2023. Des entreprises investissent des dizaines, des centaines de milliards, pour répondre à ce genre de caprices de riches ou, pire encore, alimentent la spéculation. Et le gouvernement dit qu’il n’y a pas d’argent pour les urgences hospitalières saturées, les Ehpad ou l’habitat insalubre !

Toute la société est bloquée parce que les capitaux se concentrent dans les mains d’une toute petite minorité et sont intouchables, inutilisables pour la collectivité. Au nom de la propriété privée, il est interdit de contrôler l’usage fait de ces capitaux. Il est interdit de les réquisitionner quand bien même la société en aurait un besoin urgent pour investir dans le logement, les transports, la santé ou l’éducation. Ces richesses, pourtant créées par le travail collectif de dizaines de milliers de travailleurs, échappent à la société. C’est ce qu’il faut changer.
Le mouvement des gilets jaunes a exprimé la volonté de mieux contrôler ce que font l’État et les élus de l’argent de nos impôts. C’est légitime. Mais contrôler ce que fait la classe capitaliste des richesses créées par l’ensemble du monde du travail l’est tout autant.

C’est dans les mains de cette minorité capitaliste que réside le véritable pouvoir. C’est le pouvoir de Ford ou de PSA de fermer une usine, celui de Sanofi ou Renault de gaver leurs actionnaires et de bloquer les salaires. C’est le pouvoir de Vinci de transformer les autoroutes en caisses enregistreuses, ou encore celui des banques de transformer leurs bureaux en salles de casino.

Une infime minorité décide seule de choix engageant toute la société. La véritable démocratie et le « pouvoir du peuple » n’auront de sens qu’une fois cette minorité détrônée, quand toute la population pourra donner son avis et surtout participer aux décisions sur la façon de gérer collectivement les grandes entreprises qui dominent l’économie.  

C’est une nécessité non seulement pour les travailleurs mais pour toute la population, car on le voit, la loi du profit et de la concurrence écrase non seulement les ouvriers et employés, mais aussi nombre de petits patrons, commerçants et artisans qui, tout en travaillant d’arrache-pied, ne vivent pas mieux que la moyenne des salariés.  

Il s’agit même du sort et de l’avenir de la société. Un monde qui ne permet pas de vivre dignement à ceux qui ne possèdent pas de capitaux ne peut être qu’un monde de plus en plus barbare. Et le nôtre le devient de plus en plus avec la tentation du repli sur soi et du nationalisme, avec la résurgence du racisme et du rejet de l’autre.

Il ne suffit pas d’en appeler à une meilleure répartition des richesses. Car il ne peut pas y en avoir de juste tant que le pouvoir appartient à la minorité qui contrôle ces richesses. Il faut prendre collectivement la main sur les capitaux des grands groupes capitalistes en expropriant la bourgeoisie.

Exproprier le grand capital, collectiviser les moyens de production, est le seul moyen pour réorganiser de fond en comble la production et faire en sorte qu’elle ne réponde pas à la demande de profits d’une minorité, mais aux besoins réels de toute la population.

« Gilets jaunes » : toujours là quoi qu’ils en pensent


Toujours là et les questions à résoudre également



Nombre de médias tentent de déconsidérer le mouvement des « Gilets jaunes ». Rien d’étonnant. Cela a redoublé aujourd’hui. Ils ont été sans doute surpris de la reprise de la participation lors de la journée d’avant-hier, d’où leur hargne et leurs reportages très sélectifs. Ci-dessous, une brève d’un de nos camarades de la RATP, machiniste, qui participe aux initiatives des GR depuis le début. 

« A la manif on était trois du dépôt plus un retraité avec ses deux amis. A l'hôtel de ville il y avait Priscilla et Fly rider deux leaders jaunes. Un peu de banderoles RIC, une autre sur l'oligarchie mettant les banques au sommet d'une pyramide rappelant les francs-maçons et inversant la pyramide avec ric au sommet et banques en bas. Les deux leaders ont lu un extrait de leur lettre la France en colère, pas de truc anti-Europe dans leur extrait, lutte de classe citée mais j'ai mal entendu la phrase, mais un petit peu de dénonciation des plus riches, et ambiance populaire, "peuple d'en bas", attaques sur Macron, Griveaux Castaner. Pas d'objectif développé, mais l'affirmation du mouvement « Gilets jaunes ». Ils ont fait dire non aux manifestants sur une transformation en parti présentant des candidats. 
Un jeune hospitalier a repéré en moi un syndicaliste ayant le mot grève et profits et mon gilet, il a demandé pourquoi les syndicats n'appellent pas. Petite discussion, et j'ai eu deux trois autres réactions attendant après l'entrée des syndicats dans la contestation. » 

Argenteuil – Mayenne – « Gilet jaune » avec des idées rouges


Toujours vert d’énergie, Marcel Collet





Dans cette mobilisation des « Gilets jaunes », bien des travailleurs des petites, moyennes et grandes entreprises s’activent, tout comme nombre de chômeurs et de retraités. Il y a aussi des militants ouvriers qui défendent les intérêts spécifiques du monde du travail de la classe ouvrière. Bien évidemment, là où nous le pouvons, nous en sommes, aux côtés d’autres militants.
         Justement, une de nos proches nous a envoyé une photo de son… tonton de Mayenne qui participe à ce mouvement, Marcel Collet, et oui, 88 ans !^
         Nous le connaissons depuis les années 1990, alors qu’il militait encore au PCF à Argenteuil, mais pas tout à fait en odeur de sainteté avec la politique de son parti de ces années-là. Dès cette époque, il n’y eut aucun ostracisme à notre égard. Bien au contraire.
         Il fut de ces premiers militants du PCF à participer dès ce moment à notre banquet local annuel, avec Michel Aguiton, et bientôt Liliane.
         Il nous soutint également dans la CGT contre les habitudes bureaucratiques héritées du stalinisme contre les opposants de ces méthodes néfastes, en particulier contre les trotskystes. C’est à ce moment-là que j’ai pu intégrer la Commission Exécutive de l’Union Locale des syndicats CGT d’Argenteuil.
         Alors salut à toi Marcel qui continue tout feu toute flamme tes activités militantes en Mayenne ! Gilet jaune, mais toujours avec le cœur rouge de colère ! DM