samedi 5 janvier 2019

« Stylos rouges » de l’enseignement en ont ras-le-bol


Il faudrait leur en faire voir de toutes les couleurs

 


Via Facebook, un réseau nommé « les stylos rouges » vient de se former. Il compte à ce jour près de 50 000 « amis ». Il s’adresse aux enseignants, de la maternelle à l’université. Il a été fondé par des « enseignants en colère ».
         Les « stylos rouge » dénoncent le blocage des salaires et celui du « point d’indice » qui le calcule, mais aussi le mépris gouvernemental à leur égard.
         Ils ont raison de vouloir se faire entendre. Comme les autres fonctionnaires, comme les autres travailleurs du privé, tous travaillent toujours plus pour un pouvoir d’achat qui diminue.
         Travailleurs des « Gilets jaunes », « stylos rouges », à nous d’en faire voir de toutes les couleurs dans les temps qui viennent pour obtenir satisfaction aux revendications.

Capitalisme, Apple et compagnie, l’arbre pourri du capitalisme


Apple : Monopoly avec la peau des travailleurs

 


Jeudi 3 janvier, plusieurs indicateurs boursiers américains ont connu une forte baisse, en raison de l'annonce des résultats d'Apple, jugés « décevants » par les analystes. En une seule journée, Apple a perdu 75 milliards d'euros de sa valeur en bourse ; en trois mois, cette valeur boursière a fondu de 446 milliards de dollars !
Derrière ces chiffres affolants, on pense aux dizaines de milliers, voire aux centaines de milliers de travailleurs dans le monde, durement exploités pour produire téléphones et autres ordinateurs portables. Le produit de ce travail alimente une spéculation incontrôlée, parfois à la hausse, et parfois, comme en ce moment, à la baisse. Et si cette baisse se poursuit, ce seront encore aux travailleurs que les propriétaires d'Apple présenteront la note, sans compter le risque que cette crise ne précipite le krach général du système financier que nombre de spécialistes évoquent aujourd'hui.
Aujourd'hui, c'est la marque à la pomme, Apple, qui est montrée du doigt comme facteur d'instabilité boursière. Mais c'est tout l'arbre de l'économie capitaliste qui est empoisonné par la course effrénée au profit. Il est urgent de le déraciner !

Rugby : sport-spectacle de plus en plus dur, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


J’aimerais que mes amis du rugby d’Argenteuil lisent cet article, et nous disent ce qu’ils en pensent, eux pour qui ce sport est d’abord une école de la vie collective. Et meilleurs vœux 2019 à eux que je retrouve régulièrement le mercredi après-midi au stade des Cerisiers 

Rugby : la mort au bout du terrain

En sept mois, trois jeunes joueurs de rugby sont décédés. En décembre, Nicolas Chauvin, 18 ans, est mort des suites d’une fracture d’une vertèbre cervicale provoquée par un plaquage. En août, Louis Fajfrowski, 21 ans, était décédé d’un arrêt cardiaque, aussi après un plaquage. En mai, Adrien Descrulhes, 17 ans, était mort dans son sommeil après une commotion cérébrale.
Ces drames ne surviennent pas par hasard. Depuis plusieurs années, les commotions cérébrales se multiplient dans le rugby. Des vedettes comme Raphaël Ibañez ou Jean-Pierre Rives et de nombreux anonymes, ont dû s’arrêter après des chocs à répétition, des KO, souvent avec des séquelles définitives (difficultés d’élocution, vision brouillée…). Pendant longtemps, ces chocs ont été minimisés par les clubs, intéressés à pousser leurs joueurs jusqu’au bout de leurs possibilités. Des joueurs victimes d’un KO sont parfois revenus en jeu au cours même du match.
En France comme dans sept autres nations, le rugby est devenu professionnel en 1995. Depuis, l’argent a coulé à flots dans ce sport, au point que les revenus de la Coupe du monde 2015 étaient plus de vingt fois supérieurs à ceux de celle de 1995. Les clubs sont devenus des affaires commerciales, où la recherche du succès prime sur la santé des joueurs. Le poids moyen des joueurs a augmenté en moyenne de 10 à 15 kilos, par de la musculation et des suppléments nutritionnels. Ainsi, un rugbyman de 1,80 m pèse aujourd’hui souvent 90 à 95 kg. Un demi-d’ouverture de 80 ou 90 kg peut être plaqué par un, voire deux défenseurs de 115-120 kg chacun.
Les joueurs jouent parfois 35 à 40 matchs par an. Les blessures, telles que traumatismes de l’épaule, du genou, de la cheville, etc., se sont multipliées. Les règles du jeu ont été modifiées, parfois aux dépens de la santé des joueurs. Par exemple, une équipe peut maintenant faire jusqu’à 12 changements par match, en théorie pour permettre de faire sortir du terrain les joueurs commotionnés ; en réalité, les clubs utilisent cette réserve de sang frais pour imposer aux matchs une dimension encore plus physique. Tous les autres pays où le rugby est professionnel (Grande-Bretagne, Australie, Afrique du Sud, etc.) ont aussi connu des décès ces dernières années.
Si les instances sportives, comme la Fédération française présidée par l’ancien ministre sarkozyste et affairiste Bernard Laporte, parlent maintenant de modifier les règles pour protéger les joueurs, elles ne se sont pas pressées. Il y a un an, le neurochirurgien Jean Chazal avait déjà tiré la sonnette d’alarme, et il avait été écarté du Comité médical de la Fédération. Aux États-Unis, dans le football américain, des évolutions similaires (augmentation de la masse des joueurs, enjeux commerciaux, commotions nombreuses, etc.) se traduisent aujourd’hui par une crise sanitaire de grande ampleur. Les anciens joueurs professionnels ont par exemple trois fois plus de risques que la moyenne des Américains d’être victimes de maladies neurodégénératives.
En règle générale, l’exercice physique et le sport ont, soulignent les médecins, des effets positifs pour la santé. Mais quand il s’agit du sport de haut niveau, c’est souvent l’inverse. Comme dans le cas du rugby, l’esprit de compétition et les enjeux commerciaux peuvent faire d’un jeu de ballon un spectacle mortel.

                                    Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2631)

Philippe, l’enfumeur en chef, en Val d’Oise fait dans l’humour noir


Des enfumeurs de premières

Avant de rencontrer des chefs d’entreprise et des commerçants pour leur expliquer les nouvelles mesures gouvernementales, Philippe a visité jeudi une entreprise de Saint-Ouen-l’Aumône, une entreprise de « désenfumage ».
         Rien que cela ! Un choix se voulant sans doute un trait d’humour noir, concocté par ses communicants, mais à prendre davantage comme un pied de nez à l’encontre de tous.
         Ces messieurs de l’Elysée et de Matignon sont effectivement des enfumeurs de profession dont le rôle est de faire prendre des vessies pour des lanternes à la population.
         Mais il n’est pas dit que leurs écrans de fumée durent encore bien longtemps. Et ce jour-là ne sera pas le résultat de l’activité d’une entreprise de désenfumage.
 

vendredi 4 janvier 2019

Prélèvement à la source... pour abreuver les capitalistes, comme tous les autres impôts


Une source pour les profits !

 


Le gouvernement ne ménage pas sa peine pour présenter la réforme de l'impôt sur le revenu comme une grande innovation. En pleine crise de popularité, Macron et ses ministres espèrent redorer leur blason de cette façon.
C'est peine perdue auprès de tous ceux qui ont des revenus trop faibles pour payer cet impôt, mais paient quand même leur pesant d'impôts au travers de taxes comme la TVA au même taux que l'on soit milliardaire ou smicard. Et pour la partie des classes populaires qui, elle, paie l'impôt sur le revenu, on ne voit pas ce qu'il y aurait de positif à se voir prélever tous les mois plutôt que tous les trimestres.
Mensuels ou annuels, directs ou indirects, les impôts pèsent sur les classes populaires, et alimentent un budget de l'État tourné principalement vers les intérêts des capitalistes. À cela, cette réforme ne change évidemment rien !

« Grand débat national » : et puis quoi encore !


Surtout sans gêneurs

 

Macron dans son environnement favori

Cherchant à emmener le mouvement de contestation des gilets jaunes vers un enlisement programmé, Macron a sorti son idée d'un « grand débat national », une véritable opération de noyage de poisson.
Mais en faisant arrêter l'un des porte-paroles des gilets jaunes le 2 janvier pour avoir organisé simplement un rassemblement de quelques dizaines de personnes à Paris - ce qui vient s'ajouter aux nombreuses condamnations de manifestants à des peines de prison - le pouvoir montre ce qu'il entend par « dialogue »...

Trump : record de mensonges


Dans un monde de ses semblables, baratineurs, le roi !

 


« Avec Trump, on a confiance » ? 

D'après le grand quotidien américain Washington Post, Trump en serait à 7 600 mensonges proférés depuis deux ans qu'il est à la Maison blanche. Sa moyenne de bobards est en hausse en 2018, atteignant quinze par jour ! Il aurait battu des records pendant la campagne électorale de mi-mandat.
En alliant ses compétences réactionnaires de grand patron à celles de politicien odieux, Trump raconte n'importe quoi à la population, à l'aide des moyens de communication les plus modernes, médias et internet.

Habitat insalubre : loin d’être une spécialité marseillaise. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Habitat : imposer le droit à un logement digne 

L’habitat insalubre, loin d’être une spécificité marseillaise, concerne l’ensemble des grandes villes et de leurs banlieues. Il ne se résorbe pas avec le temps, au contraire ! Dans une étude publiée en décembre, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme note que la dégradation progresse plus vite que les efforts pour tenter de le résorber.
L’institut recense 157 300 logements insalubres rien qu’en Île-de-France. L’habitat dégradé se décline en multiples versions, du local sans fenêtre ni aération transformé en logement par des marchands de sommeil au pavillon de banlieue divisé en plusieurs logements minuscules, en passant par le taudis aux peintures au plomb toxiques. Mais il s’agit aussi, et de plus en plus souligne l’étude, de copropriétés d’une cinquantaine d’années, habitées par des propriétaires occupants qui n’ont pas assez de moyens pour faire face aux charges d’entretien de l’immeuble.
L’habitat indigne est un aspect d’une crise du logement bien plus profonde, qui touche l’ensemble des classes populaires. Elle se traduit à un bout par la spéculation immobilière, les possibilités de défiscalisation dans l’immobilier neuf, de luxe ou de tourisme, et à l’autre par le nombre effarant de personnes mal logées ou sans logement du tout, parmi lesquelles un nombre croissant de travailleurs, dont les revenus ne suffisent même plus à trouver un toit décent.
La lutte contre l’habitat indigne supposerait, outre la prise en charge réelle par les pouvoirs publics des travaux nécessaires dans les copropriétés dégradées, une offre bien plus abondante de logements sociaux correctement construits et abordables. Et pour répondre à l’urgence immédiate, il faudrait que l’État ait la volonté politique de réquisitionner réellement les millions de logements et de bureaux vides, en les mettant aux normes d’habitation.
Au-delà, c’est un plan massif de construction de logements sociaux par l’État lui-même qui serait en mesure de passer outre les lois du marché et d’imposer la construction du million de logements sociaux qui manque dans le pays. Cela coûterait cher ? On pourrait commencer par y verser les milliards des dispositifs qui exonèrent pratiquement d’impôt les investisseurs dans la pierre, sans parler des milliards d’aides publiques en tout genre aux grands patrons.
Comme toutes les exigences vitales du monde du travail, le droit au logement des classes populaires suppose d’engager la lutte pour faire payer les capitalistes.

Nadia CANTALE (Lutte ouvrière n°2631)